En 1974, Léopold Sédar Senghor, dirigeant de l’Union progressiste sénégalaise (UPS) et président de la République depuis l’indépendance en 1960, décide en effet d’instaurer le multipartisme au Sénégal. Il avait longtemps résisté à cette idée expliquant qu’un pays en voie de développement avait plus besoin d’unité que de divisions. Échaudé par le bipartisme, Senghor a d’abord, en 1966, préféré absorber dans un nouveau parti, le Parti socialiste sénégalais (PS), son rival de toujours, le Parti du regroupement africain-Sénégal(PRA-S). Ce parti, interdit jusque-là, était celui de son ancien Premier ministre et opposant, Mamadou Dia, emprisonné à partir de 1962 pour tentative de coup d’État, puis gracié en 1974. Le multipartisme voulu par le président Senghor en 1974 est d’abord timide, se limitant à autoriser quatre formations politiques, dont le PDS dirigé par Abdoulaye Wade (qui fut l’avocat de Dia).
Le successeur du président Senghor, Abdou Diouf, ancien Premier ministre, instaure, lui, en 1981 le multipartisme intégral, donnant l’occasion à plus de 70 partis politiques de s’enregistrer.
Lors de l'élection présidentielle de 2019, Abdoulaye Wade souhaite imposer la candidature de son fils Karim. Mais ce dernier, condamné pour enrichissement illicite et détournement de fonds au Sénégal vit en exil au Qatar et n'est pas autorisé à se présenter. Abdoulaye Wade décide alors d'appeler au boycott de l'élection[1]. Cet appel est peu suivi.
Avec les deux principaux décisionnaires du parti en exil, Abdoulaye en France et Karim au Qatar, les responsables du PDS au Sénégal peinent à trouver leur place et le parti est localement secoué par plusieurs crises et départs[1].
Pour les élections locales de 2022, le PDS fait dans un premier temps alliance avec entre autres le Pastef d'Ousmane Sonko, Taxawu Senegaal de Khalifa Sall, And-Jëf, Bokk Gis Gis au sein de la coalition Yewwi Askaan Wi. Mais les Wade décident en de quitter cette coalition pour en créer une nouvelle[2]. Cette décision est expliquée par le PDS par des désaccords avec le Pastef[1]. En octobre, la coalition Wallu Sénégal nait. Elle comprend le PDS et les partis And-Jëf et Bokk Gis Gis, soit les trois partis qui formaient déjà la Coalition gagnante Wattu Senegaal présente aux dernières élections législatives en 2017. Se rajoutent le Congrès de la renaissance démocratique, une coalition de 8 partis, et la coalition JOTNA, formée de 17 partis[3],[4]. Ces élections locales sont un échec pour le PDS qui n'arrive pas à s'imposer et se trouve marginalisé alors que dans le même temps, l'opposition menée par Ousmane Sonko et Khalifa Sall s'impose dans des villes importantes[5].
Lors de l'élection présidentielle de 2024, Karim Wade est de nouveau le candidat du PDS mais sa candidature est refusée par le Conseil constitutionnel car il possède, au moment du dépôt de candidature, la double nationalité franco-sénégalaise ce qui est interdit par la constitution[6]. L'élection et le déplacement de sa date par le président Macky Sall donne lieu à une crise politique. Le , deux jours avant l'élection, Karim Wade et le PDS appellent à voter pour Bassirou Diomaye Faye et dénoncent le « coup d'État électoral » organisé par Amadou Ba, le candidat du parti au pouvoir[7].