Le Freisinninge Volkspartei, auquel se rallient la plupart des antennes locales de l'ancien parti, constitue la plus importante des deux nouvelles formations.
Organisation
La figure de proue du parti est Eugen Richter, qui en est le président de 1893 à 1906. Officiellement le parti est régi de manière démocratique, mais dans la pratique les opinions de Richter prévalent que ce soit dans le choix des programmes ou des personnes. Les réunions et les comités du parti n'ont quasiment aucune influence.
Entre 1895 et 1896, le parti compte 379 antennes locales. Ses bases sont surtout rassemblées dans la Saxe, la Prusse en particulier à Berlin, en province de Silésie et en province de Prusse-Orientale ainsi que dans les petits États et villes libres du nord de l'Allemagne. Le parti peut certes s'appuyer sur les structures préexistantes, mais il ne parvient cependant pas à atteindre de nouvelles catégories d'électeurs. Ceux-ci sont avant tout issus de la petite bourgeoisie et des classes intermédiaires comme les commerçants et les artisans. Certains propriétaires terriens d'influences libérales, ainsi que des membres de la bourgeoisie dite « éduquée » (ayant étudié) viennent compléter les rangs.
Le parti travaille souvent en harmonie avec le Parti populaire allemand, dès 1893, les deux partis se rapprochent lors des élections. À ces élections, ils remportent 24 mandats (En 1898, 29 puis 21 en 1903 et enfin 28 en 1907).
Programme
En 1894 le parti se donne un programme officiel. Il y demande entre l'extension des règles électorales en vigueur pour l'élection du Reichstag, c'est-à-dire un suffrage universel masculin, aux autres élections dans les États fédérés notamment. Le parti est en général favorable au parlementarisme. Ils réclament également une division plus juste des circonscriptions. Un rapport annuel de l'armée est également demandé. Toutes les augmentations des dépenses militaires sont fermement rejetées. Suivant la même logique, ils sont opposés à la politique coloniale et la construction d'une flotte[1]. Sur le plan économique, les interventions étatiques doivent selon eux être limitées. Le parti revendique également pour la reconnaissance formelle des syndicats et le droit de se défendre soi-même, ainsi que l'abolition des privilèges pour les grands propriétaires terriens.
Une mise en place de ce programme n'est pas possible sans former une coalition avec d'autres partis, comme le SPD ou l'aile gauche du Zentrum. Toutefois Richter refuse catégoriquement cette solution. Le libéralisme économique de ce dernier empêche en fait un tel rapprochement, mais ce n'est pas le seul point de divergence. Le parti reste donc fondamentalement un parti d'opposition[2].
Après l'ère Richter
En 1906 Hermann Müller-Sagan(de) succède à Richter. Il dispose cependant d'un soutien limité. Le véritable homme fort du parti est en fait Otto Fischbeck, qui finit d'ailleurs par en devenir président. Les comités du parti gagnent également en influence. Un tournant politique est pris, le parti accepte de soutenir la politique coloniale et de construction d'une flotte du gouvernement. Il fait désormais partie de la majorité autour de Bernhard von Bülow, le bloc Bülow[3].
Le comité central continue, tout comme à l'époque de Richter, de refuser toute coopération avec les autres partis. Toutefois une minorité de membres du parti réclame un rapprochement avec l'Union radicale. Cette proposition trouve toujours plus d'approbation auprès des antennes locales et finit par obtenir une majorité de partisans au sein du groupe parlementaire au Reichstag.
↑J.R.C. Wright, Book Reviews: Gustav Stresemann: Der kaisertreue Demokrat Eine Biographie. By Kurt Koszyk. : German History, vol. 9, (ISSN0266-3554, DOI10.1177/026635549100900121), p. 103 f.
Voir aussi
Bibliographie
(de) Walter Tormin(de), Geschichte der deutschen Parteien seit 1848, Stuttgart, , p. 111–113
Rainer Koch(de): Freisinnige Volkspartei (FVP). In: Frank Wende (Hrsg.): Lexikon zur Geschichte der Parteien in Europa. Kröner, Stuttgart 1981, (ISBN3-520-81001-8), S. 106–108.