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Raoul Ruiz fait partie d'une génération de réalisateurs chiliens politiquement engagés, comme Miguel Littin, Helvio Soto et Patricio Guzmán. À la suite du coup d'État du au Chili, il s'exile en France, dont il finit par prendre la nationalité. En 1977, il réalise La Vocation suspendue qui marque le début d'une collaboration fructueuse avec l'Institut national de l'audiovisuel et son Département des Programmes de Création et de Recherche, héritier du Service de la Recherche créé par Pierre Schaeffer. Une sorte de troupe permanente se constitue autour du cinéaste qui devient l'une des figures centrales du département, à l'intérieur duquel il réalise près de 25 films – parmi lesquels les fameux L'Hypothèse du tableau volé (1978) et Les Trois Couronnes du matelot (1983). Désigné par Ruiz comme son « premier espace de liberté »[3], l'INA lui permet de développer son intérêt pour l'expérimentation visuelle, notamment aux côtés de chefs opérateurs comme Henri Alekan et Sacha Vierny.
À la suite de l'affaiblissement que connaît le service de la recherche de l'INA dans les années 80, Ruiz conserve des conditions de tournage proches en produisant ses films à l'intérieur de structures officielles. Il est un temps artiste associé à la maison de la culture de Grenoble (Régime sans pain, Richard III) puis sera nommé à la tête de la Maison de la culture du Havre[4] par le ministre Jack Lang en 1986 (Mémoire des apparences, La Chouette aveugle).
Il est l'auteur d'une œuvre multiple et foisonnante, qualifiée souvent de baroque, produite dans des conditions très diverses dans différents pays, explorant les formats et les durées, recourant souvent au multilinguisme, croisant et hybridant les cultures. À mi-chemin du cinéma d'auteur et d'une veine plus expérimentale, privilégiant toujours la narration et la recherche visuelle, Raoul Ruiz est aussi l'auteur d'une œuvre théorique singulière réunie dans les deux volumes de sa Poétique du cinéma.
Dominique Bax, Benoît Peeters, Raoul Ruiz et Cyril Béghin, Théâtres au cinéma, no 14, Raoul Ruiz, Éditions du Collectionneur, 2003
Richard Bégin, Baroque cinématographique essai sur le cinéma de Raoul Ruiz, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, , 144 p. (ISBN978-2-842-92235-1)
Michael Goddard, The Cinema of Raúl Ruiz: Impossible Cartographies, Wallflower Press / Columbia University Press, Londres / New York, 2013.
Benoit Peeters, Guy Scarpetta, Raoul Ruiz le magicien, Les Impressions Nouvelles, Paris, 2015.
Veronica Cortinez, Manfred Engelbert, La Tristeza de los tigres y los misterios de Raul Ruiz, Cuarto Propio, Santiago, Chili, 2011.