Fils d'un officier de l’infanterie, Milner obtient en 1947 une bourse pour le Collège d'Eton. De 1952 à 1954, il effectue son service militaire au canal de Suez, dans le corps des Royal Engineers, où il obtient le grade de sous-lieutenant, il étudie ensuite, grâce à une autre bourse, les mathématiques puis la philosophie au King’s College de l'université de Cambridge[4].
En 1957, il obtient son B. A. à l'université de Cambridge, et travaille ensuite à Londres, dans des emplois à temps partiel, puis un an comme enseignant en mathématiques à la St Marylebone Grammar School(en) et enfin, à partir de 1960 comme programmeur dans l'entreprise Ferranti, où il s'occupe de la bibliothèque de programmes de leur ordinateur Sirius(en).
En 1963, il est nommé chargé d'enseignement de mathématiques et informatique à la City University de Londres, où il s'intéresse à l'intelligence artificielle, notamment grâce aux travaux de Christopher Strachey. Il poursuit des activités de recherche à l'université de Swansea (1968-1971), à l'université Stanford (1971-1973) et, à partir de 1973, à l'université d'Édimbourg. Après un séjour comme professeur invité à l'université d'Aarhus de 1979 à 1980, il est nommé professeur titulaire à Édimbourg en 1984, et directeur, de 1986 à 1989 du Laboratory for Foundations of Computer Science(en) dont il est fondateur. Il y développe notamment l'enseignement de l'informatique théorique. En 1995, Milner retourne à l'université de Cambridge où il dirige de 1996 à 1999 le Cambridge University Computer Laboratory(en), et dont il se retire progressivement. Il devient professeur émérite en 2001, et continue ses recherches tant à Cambridge qu'à Édimbourg. En 2006-2007, il occupe la Chaire internationale de recherche Blaise-Pascal de l'École normale supérieure de Paris.
Travaux
Milner s'est toujours intéressé aux bases théoriques de problèmes pratiques, notamment dans les langages, la programmation, des preuves formelles et des modèles abstraits de calcul.
Le langage de programmation ML (pour Meta-Language) que Milner développe pour la réalisation du démonstrateur LCF, est le premier langage de programmation avec inférence de types polymorphe et un système de gestion d'exceptions typé. Le langage a évolué en un langage de programmation pour le développement et l'enseignement, et Milner a dirigé, de 1983 à 1990, son développement vers Standard ML.
Finalement, il a conçu un modèle mathématique basé sur la notion de bigraphe(en) pouvant être utilisé dans l'informatique ubiquitaire, modèle sur lequel il a collaboré aussi avec Tony Hoare.
2008 Membre associé étranger de la National Academy of Engineering pour ses « contributions fondamentales à la science informatique, et notamment le développement de LCF, ML, CCS, et du pi-calcul »[6].
Milner lui-même a fait un legs à l'université d'Édimbourg pour organiser une conférence, la Milner Lecture qui depuis 1966 honore chaque année un chercheur qui a contribué des avancées significatives en informatique théorique et pratique.
Livres
[1980] A Calculus of Communicating Systems, Springer, , 171 p. (ISBN3-540-10235-3)
[1990] avec Mads Tofte et Robert Harper, The Definition of Standard ML, MIT Press,
[1997] (en) avec Mads Tofte, Robert Harper et David MacQueen, The Definition of Standard ML, Revised Edition, Cambridge, MIT Press, , 114 p. (ISBN0-262-63181-4)
(en) Robin Milner, « Elements of interaction: Turing award lecture », Communications of the ACM, vol. 36, no 1, , p. 78–89 (DOI10.1145/151233.151240, lire en ligne) - Conférence prononcée à l'occasion de la remise du prix Turing
Gordon Plotkin, Colin Stirling et Mads Tofte (éditeurs), Proof, Language, and Interaction: Essays in Honour of Robin Milner], MIT Press, 2000, (ISBN0-262-16188-5).