En 1951, après une enfance passée en Afrique du Sud, Ronald Harwood part à dix-sept ans pour Londres dans le but de suivre une carrière théâtrale. Après avoir assisté aux cours donnés par la Royal Academy of Dramatics Arts, il intègre la Shakespeare Company dirigée par Sir Donald Wolfit, l'un des plus grands metteurs en scène de théâtre et professeurs d'art dramatique britanniques de l'époque. Entre 1953 et 1958, Harwood est son habilleur lors de ses spectacles. Il évoque plus tard cette expérience dans la pièce The Dresser (L'Habilleur) et dans la biographie qu'il lui a consacrée : Sir Donald Wolfit CBE : His life and work in the Unfashionable Theater (Sir Donald Wolfit : sa vie et son œuvre pour un indémodable théâtre).
En 1960, il commence à publier plusieurs ouvrages. Très prolifique, Ronald Harwood rédige des pièces de théâtre, des romans et des essais ou d'autres œuvres non-fictionnelles. Il travaille par la suite beaucoup pour le cinéma mais plus comme adaptateur d'ouvrages préalablement écrits (y compris les siens comme The Dresser) que comme auteur de scénarios originaux.
L'univers de prédilection de Ronald Harwood est sans conteste celui des arts, des artistes et le monde de la scène comme les dépeignent ses pièces The Dresser, The Handyman, Tramway Road, The Guests, After the Lions (Après les lions) qui évoque la vie de Sarah Bernhardt, Another Time (Temps contre temps) qui narre le parcours d'un brillant pianiste ou encore Quartet qui a pour principaux personnages des chanteurs d'opéra vieillissants. Ses œuvres non-fictionnelles traitent également de ce sujet : All The World's a Stage au titre emprunté à William Shakespeare (Le Monde entier est une scène) se veut une histoire générale et complète du théâtre. Harwood fait également preuve d'un grand intérêt pour la Seconde Guerre mondiale. Il consacre plusieurs scénarios à cette période : Operation Daybreak réalisé par Lewis Gilbert, The Statement mis en scène par Norman Jewison, Le Pianiste de Roman Polanski ou encore Taking sides, le cas Furtwängler (Taking sides) d'István Szabó, adapté de sa pièce A Torts et à raison. Basés sur des histoires véridiques, ces deux derniers films ont d'ailleurs pour personnages centraux des musiciens célèbres (le pianiste Władysław Szpilman et le chef d'orchestre Wilhelm Furtwängler).