Rosario Angelo Livatino naît à Canicattì le . Issu d'un milieu catholique, il participe depuis son enfance à l'Action catholique et s'engage dans sa paroisse. Motivé par sa foi, il se passionne pour la justice et s'oriente vers des études de droit[1].
En 1975, il est licencié de jurisprudence auprès de l'université de Palerme.
Rosario Livatino intègre le tribunal de Caltanissetta en 1978. De 1979 à 1988, il occupe la fonction de substitut du procureur au tribunal d'Agrigente.
Quant à sa vie privée, Rosario Livatino est resté célibataire ne voulant pas faire courir de risques à une épouse ou à des enfants. Il assiste chaque jour à la messe, fait une visite au tabernacle chaque matin, et s'engage dans sa paroisse. A 35 ans, après un cheminement spirituel, il reçoit la confirmation[1].
En 1989, il devient l'un des trois juges de la section pénale du tribunal d'Agrigente[2]. Il lutte contre la mafia, en ordonnant de nombreuses poursuites judiciaires contre des membres présumés de Cosa Nostra. Malgré les menaces pour sa vie, il poursuit sa lutte. Il finit toujours ses lettres en signant : 'S.T.D' (Sous la Tutelle de Dieu)[1].
Alors qu'il est sur le point d'assigner à résidence et de mettre sous surveillance rapprochée plusieurs membres de grandes familles mafieuses, et qu'il ne bénéficie ni de véhicule blindé ni d'escorte armée, il est assassiné le . Peu avant 9 heures du matin, plusieurs hommes de main de la mafia l'attendent sur la route 640 qu'il emprunte chaque jour en quittant l'église San Giuseppe pour se rendre au tribunal d'Agrigente. Blessé par une première salve, il tente de s'enfuir et est abattu de deux balles dans la tête. Il est le huitième juge assassiné en Sicile depuis 1971[2].
Au cours de son procès, les motifs retenus pour son assassinat furent que les mafieux n'étaient pas parvenus à corrompre ce juge, surnommé le 'petit saint' par le parrain Giuseppe Di Caro[1].
Vénération
Reconnaissance du martyre et béatification
Sa maison puis sa tombe deviennent un point de rendez-vous pour les proches, des connaissances et de plus en plus de personnes cherchant à témoigner d'une résistance à la mafia[3]. Plusieurs ouvrages lui sont consacrés, tantôt à visée hagiographique, tantôt plus laïc et politique[3].
Le papeJean-Paul II le considère comme un « martyr de la justice et indirectement de la foi », lors de son voyage apostolique en Sicile le . Peu après, l'évêque d'Agrigente ouvre l’instruction de la cause super martirium et lance une enquête préliminaire pour recueillir des témoignages sur la piété de Rosario Livatino[3].
↑ a et b« ITALIE nouveau meurtre de la Mafia Le juge Rosario Livatino a été assassiné en Sicile », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cDeborah Puccio-Den, « Victimes, héros ou martyrs ?. Les juges antimafia », Terrain. Anthropologie & sciences humaines, no 51, , p. 94–111 (ISSN0760-5668, DOI10.4000/terrain.11323, lire en ligne, consulté le )