L'appareil impliqué est un Boeing 737-524, immatriculé PK-CLC et baptisé Citra par Sriwijaya Air, qui l'utilisait depuis 2012. Il s'agissait du premier d'un total de quinze 737-500 reçus par Sriwijaya Air en 2012 pour remplacer ses ancien 737-200. Il effectue son premier vol en et est livré à l'origine à Continental Airlines. Ce biréacteur a ensuite été transféré à United Airlines en 2010, après la fusion entre Continental et United. Il est équipé de deux turboréacteurs de type CFM International CFM56-3C1 et totalise 62 983 heures de vol et 40 383 cycles (décollage/atterrissage) au moment de l'accident.
Entre mars et décembre 2020, l'avion a été stocké à l'aéroport international Juanda, en raison de la réduction du trafic aérien pendant la pandémie de Covid-19. Le ministère des Transports a déclaré avoir inspecté l'avion le et délivré un nouveau certificat de navigabilité le 17 décembre 2020. Il a ensuite repris le service le .
Passagers et équipage
Il y a 62 personnes à bord : 56 passagers dont sept enfants, trois bébés et six membres de la compagnie volant comme passagers[2], ainsi que six membres d'équipage, tous indonésiens[3].
L'équipage est constitué du commandant de bord Afwan, 54 ans, un ancien pilote de l'armée de l'air indonésienne, qui totalise plus de 17 904 heures de vol, dont 9 023 heures sur Boeing 737, et du copilote Diego Mamahit, 34 ans, qui compte plus de 5 107 heures de vol, dont 4 957 heures sur 737, ainsi que quatre membres d'équipage de cabine.
Détails du vol
Trajet du vol 182, depuis le décollage jusqu'au crash de l'avion
L'avion passe 3 300 m (environ 11 000 pieds) en montée lorsqu'il dévie brusquement vers la droite et perd plus de 3 000 m (10 000 pieds) en l'espace d'une minute, avant la perte de contact à 7 h 40[5].
Recherche et sauvetage
La marine indonésienne indique rapidement que les coordonnées de l'impact ont pu être établies[6]. Des bateaux sont déployés sur le site, entre les îles de Laki et de Lancang, dans les Îles Seribu[1].
Des pêcheurs témoignent avoir observé l'accident : « L'avion est tombé comme un éclair dans la mer et a explosé dans l'eau. C'était assez proche de nous, les éclats d'une sorte de contreplaqué ont presque touché mon navire. » Des premiers débris sont rapidement retrouvés : « Nous avons trouvé des câbles, un morceau de jean et des morceaux de métal »[7].
Le , un signal est détecté par un navire de la marine indonésienne. Les plongeurs de l'équipe de sauvetage se dirigent vers le signal et indiquent avoir trouvé l'épave de l'avion, vers 23 mètres de profondeur, et localisé les deux boîtes noires. Des restes humains et des vêtements, ainsi que des pièces portant des numéros d'identification, sont également retrouvés[8].
Des débris du 737 accidenté, exposés devant les membres du personnel de secours
Le , des plongeurs récupèrent l'enregistreur des paramètres de vol, qui est lisible, et recherchent toujours l’enregistreur des conversations de la cabine de pilotage, qui a perdu sa balise[9],[10], le 22 janvier, le boîtier de l'enregistreur des conversations est retrouvé mais sans la mémoire, qui continue d’être recherchée[11] ; l'enregistreur des conversations manquant est finalement repêché fin [12] et ses données sont en partie exploitables et permettraient de faire avancer l'enquête[13].
Enquête
Les enquêteurs ayant remarqué qu'un dysfonctionnement du pilotage automatique avait été signalé quelques jours plus tôt, tentent de déterminer si des problèmes de puissance moteur au décollage pourraient être l'une des causes de l’accident[14].
Schéma représentant l'altitude et la vitesse de l'avion, depuis son décollage jusqu'au crash.
Le rapport final, publié le , conclut que l'accident a été causé par une poussée asymétrique des moteurs de l'appareil, due à un dysfonctionnement du système d'automanette. Une fonction centrale à la désactivation immédiate de l'automanette, le Cruise Thrust Split Monitor (CTSM), n'a pas fonctionné correctement en raison d'interférences avec des signaux provenant des aérofrein de l'avion, provoquant une augmentation de l'asymétrie de poussée. L'avion a alors viré à gauche, au lieu de la droite comme prévu, et est finalement entré dans une chute en piqué, conduisant à l'impact à grande vitesse contre la mer.
Le manque de formation des pilotes, notamment concernant l'attitude à adopter face à la situation, a contribué à leurs incapacités à prévenir et à reprendre le contrôle de l'appareil.