L'avion impliqué dans l'accident était un ATR 72-500 âgé de 15 ans, portant le numéro de série 754 et immatriculé 9N-ANC[5]. Il a été livré pour la première fois à Kingfisher Airlines sous l'immatriculation de VT-KAJ en 2007. En 2013, il a été transféré à Nok Air sous l'immatriculation de HS-DRD, avant d'être livré à Yeti Airlines en 2019[6],[7].
Accident
Pokhara est une destination touristique majeure et la deuxième plus grande ville du Népal. Le vol décolle de Katmandou à 10 h 33 heure locale[8]. La météo est favorable[9],[10] lorsqu'il s'écrase sur la rive de la rivière Seti lors de son atterrissage[11] peu avant 11 h[12]. Une vidéo prise peu de temps avant le crash montre l'avion s'inclinant fortement vers la gauche avant de s'écraser[13],[9].
Selon des sources aéroportuaires, le contrôle aérien a autorisé le vol à atterrir sur la piste 30 (face à l'ouest), mais le commandant de bord a demandé à se poser sur la piste 12 (face à l'est) quelques minutes avant l'accident[14], ce que le contrôle lui a accordé[15].
Site du crash du vol 691
L'appareil est complétement détruit par l'impact[9]. L'épave de l'avion est trouvée dans un ravin de 300 m de profondeur[12], compliquant les opérations de sauvetage[10].
Victimes
Il y avait soixante-huit passagers et quatre membres d'équipage népalais à bord. Les passagers comprenaient cinquante-trois Népalais, cinq Indiens, quatre Russes, deux Sud-Coréens, un Argentin, un Australien, un Français et un Irlandais. Parmi les passagers se trouvaient deux nourrissons[16]. L'accident a provoqué la mort de toutes les personnes à bord.
L'avion était piloté par le commandant de bord Kamal K.C. et sa copilote Anju Khatiwada. Le commandant cumulait plus de 21 900 heures de vol et accompagnait sa copilote en tant qu'instructeur, celle-ci devait être promue commandant de bord à l'issue de ce vol[17].
Les recherches se poursuivent le pour retrouver le dernier corps manquant[18],[19].
La copilote du Yeti Airlines 691 est la femme du pilote Dipak Pokhrel, lui aussi disparu 16 ans plus tôt dans le crash de son avion (modèle Twin Otter), lors d'un vol de transport de marchandises (nourriture, principalement du riz) en direction de Jumla, dans l'est du pays. Il appartenait à la même compagnie, Yeti Airlines, lors du crash, survenu en 2006[20].
La perte de son mari avait poussé Anju à poursuivre une carrière dans l'aviation. Quatre années après ce drame, elle devient pilote, fait rare pour une femme au Népal, devenant la 6e femme au sein de la compagnie[21]. Après une formation aux États-Unis, elle intègre dès son diplôme la même compagnie que son défunt mari, Yeti Airlines.
Elle disparait après avoir cumulé plus de 6 000 heures de vol durant sa carrière de pilote en aviation civile.
Enquête
L'aéroport est fermé pendant que les autorités effectuent une opération de sauvetage[22]. Le gouvernement du Népal(en) convoque une réunion d'urgence du cabinet à la suite de l'accident. Le gouvernement forme une commission d'enquête pour identifier les causes de l'accident et demande aux autorités de mener une inspection technique de tous les avions domestiques[10].
Les boîtes noires sont retrouvées dans l'épave le lendemain de l'accident[23]. L'enregistreur de paramètres (FDR) est envoyé en France pour y être analysé, tandis que l'enregistreur phonique (CVR) reste au Népal pour être étudié localement[24]. Les corps des victimes sont progressivement rendus à leurs familles à partir du .
D'après le rapport préliminaire, la cause du crash semble être d'origine humaine. Quelques minutes avant l’atterrissage prévu, avec le train d'atterrissage sorti, la copilote demande à son instructeur de sortir les volets à 30 degrés. L'instructeur a répondu "volet 30 et en descente". Cependant d'après l'enregistreur de paramètre (FDR), les volets n'ont pas été braqués à 30 degrés, mais les hélices ont été mises en drapeau, entrainant une perte totale de la poussée. Les deux leviers sont en effet très proches dans le cockpit de l'ATR 72. Finalement, dans le dernier virage pour s'aligner dans l'axe de la piste, l'aile gauche décrochera à 311 pieds, et l'avion s'écrase à 10h 52min et 32s malgré une tentative de remise de gaz.
Rapport final
La commission d'enquête sur les accidents aériens publie son rapport final le et confirme l'hypothèse de l'erreur humaine. L'enquête conclue à la mise en drapeau des deux hélices par inadvertance, ce qui a provoqué la perte de la poussée jusqu'à ce que l'avion décroche et heurte le sol[25],[26]. Le rapport souligne parmi les facteurs contributifs « des facteurs humains comme une charge élevée de travail et le stress qui semblent avoir entraîné une erreur d'identification et de sélection des hélices »[27],[28]. Le rapport pointe que l'absence d'expérience sur cet aéroport et l'absence de briefing n'est pas en conformité avec les procédures opérationnelles[27].
Les enquêteurs écartent une défaillance de l'appareil, soulignant que le carnet de route et le carnet d'entretien de la machine montrent que son entretien était assuré conformément à son programme de maintenance[29],[26].
Réactions
Un deuil national est déclaré le lendemain de l'accident. Le drapeau du Népal est mis en berne tandis que la compagnie Yeti Airlines annule tous ses vols pour la journée[30].
(en) Aircraft Accident Investigation Commission, Final Report on the accident of ATR72/212A version 500 (Registration:9N-ANC) that occurred on January 15, 2023 near Pokhara International Airport, , 73 p. (lire en ligne [PDF]).