Lors de l'effondrement du fossé rhénan, les terrains jurassiques ont été érodés. Au sud des Vosges, l'érosion s'est poursuivie, s'attaquant également aux terrains triasiques, mettant le soclehercynien à nu, alors qu'au nord des Vosges, les terrains triasiques recouvrent encore le socle.
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Lauter, le ruisseau le Seebach, le ruisseau Hasselbach, le ruisseau Kuchenbaechel, le ruisseau le Hardtbach, le ruisseau le Klein Lauterbach, le ruisseau Pfeifersberg et le ruisseau Steinbachhohl[4],[Carte 1].
La Lauter, d'une longueur de 39 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le Rhin en rive gauche en Allemagne, peu après Lauterbourg[5]. Les caractéristiques hydrologiques de la Lauter sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 2,41 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 16 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 18,4 m3/s, atteint le même jour[6].
Le Seebach, d'une longueur de 11 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le Seltzbach à Buhl, après avoir traversé cinq communes[7].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : les étangs de la Walk (0,4 ha) et l'étang Saint-Rémy (0,9 ha)[Carte 1],[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 741 mm, avec 9,7 jours de précipitations en janvier et 10,9 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Preuschdorf », sur la commune de Preuschdorf à 15 km à vol d'oiseau[11], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 834,2 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,9 °C, atteinte le [Note 2],[12],[13].
Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[16].
Urbanisme
Typologie
Au , Wissembourg est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].
Elle appartient à l'unité urbaine de Wissembourg (partie française)[Note 3], une agglomération internationale constituant une ville isolée[18],[19]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Wissembourg (partie française), dont elle est la commune-centre[Note 4],[19]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (51,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,1 %), terres arables (22,1 %), zones agricoles hétérogènes (9,3 %), zones urbanisées (5,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,2 %), cultures permanentes (3,4 %), prairies (2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,7 %), mines, décharges et chantiers (0,6 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Commune couverte par le plan local d'urbanisme intercommunal de la Communauté du Pays de Wissembourg[23].
L'abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul est fondée sur le site au VIIe siècle par des nobles austrasiens sur une île de la Lauter. Saint Pirmin y a introduit la règle de saint Benoît. Elle s'éleva bientôt à la tête d'un vaste domaine de plus de 200 km2, et s’enrichit au point de devenir l’abbaye la plus riche d’Alsace et d'obtenir le rang de principauté en 974.
Le XIe siècle est marqué par la construction d’une église romane, dont il subsiste le clocher-beffroi.
Pendant le XIIe siècle et le XIIIe siècle, le village qui naît autour de l'abbaye s'étend rapidement et cherche à s'émanciper de sa tutelle, d'où de nombreux conflits.
La ville obtient d'avoir des membres au conseil et atteint alors son apogée. Sa richesse lui vient de la production de draps, de vins et de châtaignes.
Au XIVe siècle, Wissembourg accentue son indépendance vis-à-vis de l’abbaye, et la ville devient membre de la Décapole en 1354. Ses dirigeants refusent alors de prêter allégeance au nouvel abbé.
À la mort de l'abbé Philippe d'Erpach, en 1469, il laissa l'abbaye considérablement endettée. Le nouvel abbé, Jean de Bruck, essaya de relever l'abbaye. Cependant le comte palatin Frédéric Ier le Victorieux, landvogt de Haguenau, décida d'intervenir en tant que préfet de la Décapole. Il envoya dans l'abbaye des inspecteurs et des moines de la congrégation de Burckfeld. Mais l'abbé décida de se retirer au château de Drachenfels avec le prieur Antoine de Linange. Les interventions des moines remirent en cause les biens-fonds que possédaient des bourgeois de Wissembourg qui se révoltèrent et chassèrent les hommes du comte palatin. Ils demandèrent alors à l'abbé de revenir à Wissembourg. Les dégâts importants qui en résultèrent sur les biens poussèrent les deux partis à discuter en . Cependant l'empereur Frédéric III attisa le conflit. En décembre 1471, la paix fut conclue. L'abbé Jean de Bruck et son prieur restèrent en place, mais aussi les moines réformateurs.
Ces différents conflits mènent au XVe siècle à la destruction de la ville par le comte Palatin, allié de l’abbaye. Le comte palatin décida d'assiéger la ville et de la bombarder.
Au XVIe siècle, la Réforme fait son apparition dans la ville et connaît un grand succès. Arrive alors une période sombre : Guerre des paysans en Alsace et en Lorraine (1525), guerre de Trente Ans et les passages des multiples armées. En 1648, il ne lui reste plus alors que 140 habitants.
À la signature du deuxième traité de Westphalie en 1648, qui clôt cette guerre de Trente Ans, la France considère que les villes de la Décapole, dont Wissembourg, passent sous sa domination (avec les possessions des Habsbourg en Alsace, et non toute l'Alsace comme on le voit souvent écrit). Ce traité de Münster, en effet, est ambigu et sujet à interprétation. Cependant, la Décapole n'entend nullement se soumettre aux Français, et ses villes refusent de reconnaître Louis XIV comme leur souverain. Il s'ensuivra une sévère campagne militaire de mise au pas, et Wissembourg sera prise, incendiée et pillée le . Elle finira alors, avec ses consœurs de la Décapole, par se soumettre à la France en 1680, le Saint-Empire romain germanique n'ayant pas pu les secourir.
Stanislas Leszczynski, roi de Pologne en exil, séjourne à Wissembourg de 1719 à 1725, avec sa famille, notamment sa fille Marie. Ils sont hébergés dans une maison prêtée par le bailli Weber, ensuite appelée palais Stanislas. Protégé par le duc de Bourbon, principal ministre depuis la mort du Régent, Stanislas envisage de lui faire épouser Marie. Mais, en 1725, le duc d'Antin arrive de Paris et annonce que c'est Louis XV, le roi de France (âgé de 15 ans), qui a pour se marier fixé son choix sur Marie (22 ans). Un mariage par procuration (le roi est représenté par Louis d'Orléans) a lieu à la cathédrale de Strasbourg le (Marie devient dès cette date la reine), avant la cérémonie définitive, le , à Fontainebleau.
La bataille de Wissembourg (1870), qui fut la première des batailles de la guerre de 1870, a lieu sur les hauteurs au sud de la ville, le , sur le Geisberg. À l'issue de la guerre et de la défaite de la France, l’Alsace et la ville deviennent allemandes[29]. Son histoire suit depuis lors celle du reste de l’Alsace.
Un bureau de poste a été créé à Wissembourg en 1648[30].
À partir de 1792, ce bureau utilise des marques postales linéaires qui sont libellées avec le numéro 67 (par exemple 67 WISSEMBOURG - on trouve également des marques un peu plus rares avec l'orthographe 67 WEISSEMBOURG)[30]. Les premiers cachets à date apparaissent en 1831[31].
En 1852, la poste affecte le numéro de cachet petit chiffre 3693 à Wissembourg. En 1862, ce numéro est remplacé par le cachet « Gros Chiffres » 4345 (voir figure). En 1872, à la suite de l'annexion par l'Allemagne, ce numéro est affecté à la commune de Saint-Just-la-Pendue[32].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[42].
En 2021, la commune comptait 7 516 habitants[Note 5], en diminution de 1,91 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Église Saint-Pierre-et-Paul, ancienne abbatiale et dernier vestige de l'abbaye du XIIIe siècle, classée en 1930[52]. Cette église est le deuxième plus grand bâtiment de style gothique original en Alsace après la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. On y a trouvé le Christ de Wissembourg, plus ancien vitrail figuratif connu, exposé au musée de l'Œuvre Notre-Dame à Strasbourg. La tour carrée côté ouest est datée de 1075. Côté nord se trouvent les restes du cloître de l'abbaye, jamais achevé, qui permet d'accéder à une chapelle romane du XIe siècle. L'église contient également une monumentale peinture murale de 11 mètres de haut, datant probablement du XIVe siècle et représentant saint Christophe tenant l'enfant Jésus dans ses bras. D'autres fresques anciennes et vitraux sont également visibles.
Château fort Saint-Paul[79]. Des 4 châteaux qui défendaient l'abbaye (aux points cardinaux), seul subsiste, au Nord, le château Saint-Paul. Antérieurement au château se situait au même emplacement une ferme abbatiale avec chapelle, plus tard transformée en prieuré puis en château fort.
Synagogue la première datée de 1805, remplacée par une nouvelle en 1872 et détruite au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une troisième fut construite après la guerre[80].
Jean-Gotthard Grimmer (1749-1820), pasteur à Wissembourg puis député à la Convention nationale le 10 ventôse an III () en remplacement de Philibert Simond.
Aspects culturels de Wissembourg et de sa région à travers les âges : exposition, 14-, Relais culturel régional, Wissembourg, 1981, 60 p.
Fritz Eyer, Wissembourg, art et histoire, Éd. de la Tour blanche, Wissembourg, 1980, 65 p.
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Wissembourg, pp. 637 à 649
Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN2-7032-0193-1)
Wissembourg, p. 358-359, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
Michel Hérold, Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, CNRS Editions Inventaire général, , 330 p. (ISBN2-271-05154-1)
Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, Wissembourg, pages 255 à 260. Voir aussi : Vitraux déplacés et vitraux disparus après la révolution p.265
Itinéraires 20 : L’ouvrage fait partie de la collection des guides naturels de France et présente 33 châteaux-forts (sur les 35 du parc) qui vous accueillent, avec en introduction : L’histoire, L’architecture, La vie quotidienne, Jardins et plantes cultivées, Le démantèlement des châteaux, Le château fort dans notre environnement : Saint-Paul, p.206
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 580 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1976 au 01/04/2024.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et b
Jean et Vincent Pothion, Catalogue des marques postales linéaires France 1792-1832. La poste aux lettres Paris 1987
↑Jean Chevalier, Catalogue des cachets à date, types 11-12-13-14-15, Bureaux de direction, Départements français et Algérie, 1829-1869, Jean Chevalier, Paris, 1995
↑Vincent Pothion, Nomenclature des bureaux de poste français 1852-1876, La poste aux lettres, Paris, 1998
↑François Lotz, Artistes-peintres alsaciens décédés avant 1800 : Avec un complément concernant des artistes-peintres alsaciens ayant œuvré après 1800 (Artistes-peintres alsaciens.), Printek, , 383 p., p.223.