Initiée par Stjepan Mesić, alors président de la RFS Yougoslavie, la rencontre de Karađorđevo (Vojvodine) eut lieu le , et devait permettre aux présidents croate et serbe des républiques croate et serbe toujours constituantes de la RFS Yougoslavie la résolution des questions liées à la minorité serbe de Croatie, alors que ceux-ci avaient déjà entamé leur processus de sécession (voir "révolution des rondins").
Controverses
Les détails de cette rencontre entre Slobodan Milošević et Franjo Tuđman en dehors des habituelles déclarations diplomatiques ne sont pas connues. Il fut simplement reporté que tous les sujets d’actualité entre les deux présidents furent abordés.
Dušan Bilandžić, conseiller de Franjo Tuđman participa au meeting et rapporta dans son livre POVIJEST IZBLIZA - memoarski zapisi 1945.-2005 que "la raison d'être de ce meeting était la division de la Bosnie-Herzégovine"[6],[7],[8].
Lorsque Stjepan Mesić devint président de Croatie à la mort de Franjo Tuđman en 1999, bien que n’ayant pas assisté à la rencontre, il témoigna devant le TPIY à propos du plan de Franjo Tuđman sur la division de la Bosnie-Herzégovine entre Croates et Serbes.
D'autres témoignages de politiciens haut placés, comme celui d'Ante Marković[11], confirmèrent la présence d'un accord secret.
Des hommes politiques américains et britanniques comme Warren Zimmermann[12], Herbert Okun, ou lord Paddy Ashdown, assistant de Cyrus Vance, envoyé spécial de l'ONU dans les Balkans rapporte qu'il a participé à plusieurs rencontres où le partage de la Bosnie-Herzégovine était discuté et que le plan de création d'État autonome au sein de la Bosnie-Herzégovine puis de leurs annexions à la Serbie et à la Croatie n'était pas tenu secret par les deux parties lors de ces rencontres[13].
Les principaux détracteurs à l’existence de cet accord mettent en avance que dans les semaines qui suivirent, l’armée populaire yougoslave et les paramilitaires serbes attaquèrent massivement la Croatie en occupant jusqu’à 30 % de son territoire, entraînant d’importantes destructions et un important nombre de réfugiés.
Quant à la Bosnie-Herzégovine, les accords de Washington permirent une alliance entre Croates et Bosniaques et la reconquête engagée à partir de l’été 1995 s’arrêta aux portes de Banja Luka sur intervention de la diplomatie américaine par crainte d’une défaite militaire qui aurait pu engendrer un plus important exode de civils serbes, alors que, quelques jours plus tôt environ 150 000 Serbes avaient fui la Croatie face à l'avancée de l'armée croate lors de l'Opération tempête.