Il épouse le 20 juillet 1870 Antoinette Dailly[3], fille du banquier Adolphe Dailly et d'Adélaïde Frochot (petite-fille du comte Nicolas Frochot). Il est le beau-père de Jean Thureau-Dangin.
Parcours professionnel
Auteur et enseignant
Anatole Leroy-Beaulieu est l’auteur d’Une troupe de comédiens, roman historique sur le Risorgimento paru en 1866, puis d’un Essai sur la restauration de nos monuments historiques devant l’art et devant le budget (1875), qui traite en particulier de la restauration de la cathédrale d'Évreux. Son ouvrage Un Empereur, un roi, un pape, une restauration, paru en 1879, est une analyse et une critique de la politique du second Empire.
Il visite ensuite la Russie afin de rassembler des documents sur l’organisation politique et économique des nations slaves et, à son retour, fait paraître dans la Revue des deux Mondes (1882-1889) une série d’articles réédités peu après sous la forme d’un ouvrage intitulé L’Empire des tsars et les Russes (4e éd., révisée en 3 t., 1897-1898).
Un homme d’État russe (1884) relate l’histoire de l’émancipation des serfs par Alexandre II.
Plusieurs de ses livres, tels que Les catholiques libéraux, l’Église et le libéralisme (1890), La Papauté, le socialisme et la démocratie (1892), Les Juifs et l’Antisémitisme, Israël chez les Nations (1893), Les Arméniens et la question arménienne (1896), L’Antisémitisme (1897), Études russes et européennes (1897), sont des recueils d’articles et de conférences à l’intention du grand public.
École libre des sciences politiques
En 1881, Leroy-Beaulieu est nommé professeur d’histoire contemporaine et des affaires d’Orient à l'École libre des sciences politiques par le directeur Émile Boutmy[4]. En 1883, il commence à donner un cours appelé « Tableau de l'histoire contemporaine »[1]. Il y enseigne jusqu'en 1910.
La mort de Boutmy conduit à la transmission, par le secrétaire général de l'école, d'instructions écrites peu avant sa mort, qui proposent Albert Sorel ou lui comme successeurs[1]. Sorel ayant refusé la proposition, Antole Leroy-Beaulieu devient directeur de l'établissement[1]. Boutmy avait écrit à son sujet dans ses instructions : « par ses connaissances très solides, son impartialité dans l'enseignement des matières délicates et ses qualités d'homme d'action, à la fois ferme et conciliant, il paraît devoir donner toute satisfaction »[1].
Il conserve ce poste pendant six ans, de 1906 à 1912[5]. Il est alors rémunéré 15 000 francs par an[1]. Son épouse peut alors suivre les conférences d'André Tardieu depuis l'extérieur du grand amphithéâtre de l'établissement, fermé aux femmes[6]. Leroy-Beaulieu crée l'année de préparation aux grands concours administratifs[7].
Il meurt en 1912, encore en fonction, et laisse à Sciences Po une partie de sa bibliothèque, qui rejoint les fonds de la bibliothèque de Sciences Po[8]. Eugène d'Eichthal, président du conseil d'administration de l'école, est nommé directeur[8]. Le nom d'Anatole Leroy-Beaulieu a été donné à un amphithéâtre de la rue Saint-Guillaume.
Libéral convaincu, il est toutefois en faveur d'une séparation nette du spirituel et du temporel : « Il n'y a pas de vraie liberté politique ni religieuse sans distinction entre le spirituel et le temporel »[12].
Principaux ouvrages
Cathédrale d’Évreux. La restauration de nos monuments historiques devant l’art et devant le budget, Paris, Piccard, 1875
Christianisme et démocratie, christianisme et socialisme, Paris, Bloud, 1905
Collectiviste et anarchiste : dialogue sur le socialisme et l’individualisme, Paris, [s.n.], 1898
Études russes et européennes, Paris, Lévy, 1897
Israël chez les nations, Paris, Calmann-Lévy, 1893
L’Empire des tsars et les Russes, Paris, Hachette, 1881-1889, (ISBN9782221065976)
La France, la Russie et l’Europe, Paris, Calmann Lévy, 1888
La France, Paris, Lévy, 1888
La Liberté d’enseignement, Paris, Comité de défense et de progrès social, 1890
La Papauté, le socialisme et la démocratie, Paris, Calmann Lévy, 1892
La Patrie française et l’internationalisme, Paris, Comité de défense et de progrès social, 1897
La Révolution et le libéralisme, Paris, Hachette, 1890
La Russie et la crise russe, Rouen, Société normande de Géographie, 1907
L’Antisémitisme, Paris, C. Lévy, 1897
Le Pays et les habitants, Paris, 1890
Les Arméniens et la question arménienne, Paris, Clamaron-Graff. 1896
Les Catholiques libéraux ; l’Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Paris, E. Plon, Nourrit, 1885
Les Doctrines de haine, l’antisémitisme, l’antiprotestantisme, l’anticléricalisme, Paris, Calmann-Lévy, 1902
Les Immigrants juifs et le judaïsme aux États-Unis, Paris, Librairie nouvelle, 1905
Questions d’Autriche-Hongrie et question d’Orient, Paris, Plon-Nourrit, 1903
Un Empereur - un roi - un pape - une restauration, Paris, Charpentier, 1879
Un Homme d’État russe (Nicolas Milutine) d’après sa correspondance inédite ; étude sur la Russie et la Pologne pendant le règne d’Alexandre II (1855-1872), Paris, Hachette, 1884
↑ a et bGérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN978-2-259-26077-0, lire en ligne)
↑ a et bGérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN978-2-259-26077-0, lire en ligne)
↑Paul Aron, « Les candidatures de Zola à l'Académie française : une obstination significative », Les Cahiers naturalistes, no 91, , p. 282 (lire en ligne).
↑Winfried Becker, Les « chrétiens modérés » en France et en Europe (1870-1960), Presses Universitaires du Septentrion, (ISBN978-2-7574-2285-4, lire en ligne)