Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (anciennement Centre d'études de la vie politique française, l'acronymeCEVIPOF étant toujours employé malgré le changement de dénomination en 2003[1]) est une unité mixte de recherche sous la tutelle de l'IEP de Paris (Sciences Po) et du CNRS[2],[3],[4].
Histoire
L'émergence de la science politique comme discipline incite Jean Touchard à proposer la création du CEVIPOF en 1960[5]. Le centre participe au mouvement d'émancipation progressive de la science politique des départements de droit[6]. Jacques Chapsal dit, dans son eulogie de Touchard, que « le [...] CEVIPOF fut la création et l’œuvre personnelle de J. Touchard »[7].
Il est rattaché au CNRS depuis 1968, montrant son institutionnalisation dans le champ universitaire français.
Présentation
Le laboratoire se consacre à la compréhension du changement politique et social, avec deux grandes orientations traditionnelles :
l’étude du fait électoral, des partis, des mouvements politiques et des syndicats, et de plus en plus des attitudes, opinions et comportements politiques ;
l’étude des idées politiques et des idéologies.
Au fil du temps, le CEVIPOF s’est ouvert à de nouveaux objets d’étude : les études de genre, la citoyenneté, les politiques publiques, les théories et philosophies politiques. La diversité des approches s’est également étendue : science politique, sociologie, théorie politique, philosophie, philosophie politique, économie, statistiques, mais aussi économétrie, biologie et physique.
Longtemps concentré sur la vie politique française, le CEVIPOF participe aujourd’hui à de grands projets internationaux avec un volet comparatif fort, impliquant une diversification des sources de financement et des partenaires internationaux. Il participe également pleinement aux missions d’enseignement de Sciences Po.
Plusieurs innovations du CEVIPOF ont irrigué le débat public, notamment à travers les travaux sur les grandes études sociopolitiques (les variables explicatives des comportements politiques) : effet travail, religion, classe sociale, genre, patrimoine… Les notions de « libéralisme culturel » (Gérard Grunberg, Etienne Schweisguth), de « fonction tribunitienne » (Georges Lavau) ou de « gaucho-lepénisme » (Pascal Perrineau) résultent également des travaux du centre, qui se caractérise par l’importance des travaux collectifs. Une liste des soixante concepts sur lesquels ont travaillé les chercheurs du CEVIPOF a été dressée pour l'ouvrage des soixante ans du CEVIPOF.
De nombreux chercheurs titulaires, honoraires ou associés interviennent fréquemment dans le débat public.
↑ a et bGérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN978-2-259-26077-0, lire en ligne)
↑Odile Gaultier-Voituriez, « Réflexion sur la mise en ligne de données de la recherche : L’exemple d’Archelec, archives électorales françaises de la Ve République », La Gazette des archives, no 243 « Quel accès, quel traitement pour les documents et données de l’enseignement et la recherche ? Actes des journées d'études de la section Aurore - archivistes des universités, rectorats, organismes de recherche et mouvements étudiants - de l'Association des archivistes français des 28 novembre 2014 et 6 novembre 2015 », 3e trimestre 2016, p. 21–27 (ISSN0016-5522) et Odile Gaultier-Voituriez, « Archelec, les archives électorales de la Ve République, du papier au numérique », Histoire@Politique, no 30, , p. 1–8 (DOI10.3917/hp.030.0213).