La première attestation connue du nom se réfère à la forêt sous la forme de Sylva Edobola dès le VIIe siècle[3],[4].
D'un probable mot gaulois*Dubulā « Noiraude », terme dérivé du gaulois dubus/dubis « noir » (cf. vieil irlandais et vieux gallois dub ; gallois et breton du ; cornique duw, signifiant tous « noir »)
[5].
L'élément Dub- sert à qualifier des rivières (cf. la Deule et la Déoule) ou encore des forêts sombres (cf. Toppwald / Tobbwald en zone alémanique : formes germanisées) et une sorte de sapin dit « sapin double »[6]. D'après cette signification, c'est probablement la forêt qui a donné son nom à la région et non l'inverse. Ce processus est d'ailleurs fréquemment attesté (cf. le Perche ou pays de Lyons).
Jusqu'au début du XXe siècle, on a distingué la Double du Périgord, à l'est de la Dronne, de la Double de Saintonge à l'ouest, qui est de même nature. La forêt de la Double concernait l'ensemble, qui s'étend sur plus de 75 km de longueur. Actuellement, la dénomination concerne plus souvent la Double du Périgord[9],[10], mais la Double reste aussi, par extension, le nom de l'ensemble de ce grand massif forestier naturel[11],[12] et le terme Double du Périgord est encore employé[13].
C'est un vaste plateau forestier où se succèdent petites collines et vallons, ponctués par de très nombreux étangs naturels ou artificiels[8], dus à l'imperméabilité des sols[1],[8], constitués d'argiles, de sables et de graviers[14]. On y dénombre environ 500 plans d'eau, le plus étendu avec 33 hectares étant le Grand étang de La Jemaye[8].
Partie de l'ancienne province du Périgord[1], on trouve trace de son nom dès le VIIe siècle sous la forme de Sylva Edobola[3],[4].
Repaire de brigands et terre de prédilection des bêtes sauvages, la Double était, à cette époque, très mal famée[2]. Waïfre, le duc d'Aquitaine, y fut assassiné[1] en 768 près d'Eygurande[2].
Au Moyen Âge et jusqu'à récemment, l'appellation recouvrait une zone beaucoup plus vaste[3] :
L'assainissement par drainage et le reboisement[2] par la plantation de pins maritimes furent entrepris sous le Second Empire[1], de même que dans le Landais voisin.
Par sa couverture dense, la forêt de la Double a toujours représenté un refuge pour les populations menacées. Ainsi, durant la Seconde Guerre mondiale, les soldats de l'armée allemande redoutaient de s'y aventurer, car de nombreux maquisards y avaient installé des camps. Cette période est évoquée dans le roman doubleaud Sang Soupçons.
Elles représentent plus de 20 % du territoire de la Double et sont désignées « Site Natura 2000 Vallées de la Double », pour la conservation d'espèces animales européennes menacées[16].
On trouve encore quelques maisons doubleaudes typiques de l'architecture de la Double : sans fondations, ces maisons traditionnelles étaient faites de bois, de pierre et de torchis (un mélange de terre grasse, de paille ou de joncs).
Le domaine du Parcot à Échourgnac, inscrit partiellement en 1992 au titre des monuments historiques, offre un bel exemple de la ferme typique de la forêt de la Double avec maison doubleaude, grange, four, étang et écluse[17].
↑Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, Chantal Tanet, Tristan Hordé - 1994, p.134
↑Bulletin de la section de géographie de France, Comité des travaux historiques et scientifiques. Section de géographie. Bibliothèque nationale, 1921, p.164
↑Adélaïde Barbey, Poitou-Charentes, Hachette, coll. « Guides bleus », , 572 p. (lire en ligne), xxvii
↑La liste des types d'habitats naturels et des espèces de faune et flore sauvages justifiant la désignation du site Natura 2000 Vallées de la Double figure en annexe de arrêté du 26 novembre 2019 modifiant l'arrêté du 6 octobre 2016 portant désignation du site Natura 2000 Vallées de la Double (zone spéciale de conservation) NOR: TREL1920861A
E. de Lentilhac et L. Guilbert, « Rapport sur la Double », Annales agricoles et littéraires de la Dordogne, Société d'agriculture, sciences et arts de la Dordogne, t. XXIV, , p. 401-486 (lire en ligne)