En 1963, il trouve rapidement du travail auprès de la Société d'Études pour le Développement Économique et Social, filiale d'études économiques de la Caisse des Dépôts. Il s'y occupe, essentiellement, d'économie de l'urbanisme et d'économie de l'épargne, jusqu'en 1976. En 1970, il publie L'Epargne des ménages aux PUF, avec Louis Fortran. Parallèlement, il réalise des études qui conduiront, selon lui, à la création du plan épargne logement.
Lorsque sa carrière dans l'édition débute, il reste conseiller pour la prospective, et crée le groupe de prospective de la Caisse des Dépôts avec deux autres personnes. En 1987, il cesse pour l'essentiel ses activités d’économiste, mais continue la prospective pour différentes institutions, dont EDF, et reste en contact étroit avec l'association Futuribles pour monter un groupe de travail sur le livre numérique.
L'importance de sa carrière d'économiste explique qu'il n'ait pas écrit davantage. En 1976, Robert Laffont lui demande de le rejoindre comme éditeur généraliste, et pas seulement pour la science-fiction puisqu'il gère une dizaine de collections de sciences et de prospectives.
Carrière d'écrivain
Il publie à 18 ans ses premiers textes dans Galaxie et Fiction. Après un premier roman, Embûches dans l'espace, paru en 1958 sous le pseudonyme de François Pagery au Rayon Fantastique (en collaboration avec deux autres auteurs)[2], il écrit sous son propre nom Le Gambit des étoiles, publié la même année. Ce dernier est présenté au Prix Jules-Verne, qu'il manque de peu. À la même époque sort Les Perles du temps, un recueil de nouvelles[1]. Il publie alors cinq romans aux éditions Fleuve noir sous le pseudonyme de Gilles d'Argyre[3]. Argyre se retrouve notamment dans La Saga d'Argyre (1960-1964), trilogie dont le second tome est le fameux Les Voiliers du soleil.
Dans son œuvre, une nouvelle se détache : Les virus ne parlent pas (1967). Il y imagine que les virus auraient créé les êtres vivants de la même façon que les hommes ont créé les ordinateurs, et pour la même raison : augmenter leur efficacité. Cette idée préfigure un livre du naturaliste Richard Dawkins : Le Gène égoïste (1976), traitant du même sujet : les êtres vivants peuvent être considérés comme de gros organismes-robots qu'utilisent les gènes pour se dupliquer davantage et plus vite. Dans la nouvelle de Gérard Klein, la créature échappe aux intentions de son créateur, puisque l'homme cherche à éliminer les virus. Voir en conséquence les articles golem, Karel Čapek et Isaac Asimov.
Gérard Klein est également l'un des premiers à imaginer (avec Cordwainer Smith) l'usage de la propulsion solaire en science-fiction [4][réf. obsolète]. Il est l'auteur d'une quinzaine de livres, et d'un grand nombre de critiques et d’articles concernant la SF. Son œuvre est traduite en anglais, allemand, espagnol, italien, russe et roumain. En 2005, il reçoit de la Science Fiction Research le prix Pilgrim pour son œuvre. En 2007, il publie l'anthologie de nouvelles Mémoire vive, mémoire morte aux éditions Robert Laffont[1].
En 2021, paraît au Livre de pocheLe Livre des préfaces[5], un genre dont il fait « une forme autonome qui se lit indépendamment du roman qu'elle introduit » (Frédérique Roussel, dans Libération[6]).
« Je me suis octroyé, je dois le dire, la plus grande liberté dans ces textes qui n'ont parfois qu'un rapport ténu avec les livres qu'ils sont supposés introduire. En quelque sorte, avec ces préfaces, je me suis fabriqué mon propre média. Je les tiens donc pour un genre littéraire à part entière. »
↑Le pseudonyme de Pagery est composé des syllabes initiales des prénoms de Patrice Rondard, Gérard Klein et Richard Chomet.
↑La revue Fiction mentionne ce pseudonyme pourtant déjà transparent, obligeant Gérard Klein, pour des raisons contractuelles, à demander à celle-ci un démenti précisant que « Gilles d'Argyre n'a rien à voir avec Gérard Klein »
Jean-Marc Gouanvic, La science-fiction française au XXe siècle (1900-1968), vol. 91 de Faux titre, Amsterdam, Rodopi, , 292 p. (ISBN90-5183-737-2 et 9789051837377, lire en ligne)