Par ailleurs, la désignation Iliouchine Il-22 est donnée également à un projet de bombardier qui resta à l'état de prototype après un premier vol en 1947 ; les deux aéronefs sont sans rapport.
Historique
Développement
Iliouchine Il-22 aux couleurs russes de l'Aeroflot.
En , l'Armée rouge et l'aviation militaire soviétique firent savoir qu'elles recherchaient un nouvel avion destiné à servir de poste de commandement aéroporté en remplacement des bimoteursIliouchine Il-14 devenus obsolètes. L'une des obligations du cahier des charges était que l'avion puisse croiser au-delà des 8 000 mètres d'altitude, afin de le rendre compatible avec une éventuelle mission de frappes nucléaires contre l'OTAN. Plusieurs machines furent envisagées par les Soviétiques, mais finalement deux sortirent pleinement du lot, l'Antonov An-12 et l'Iliouchine Il-18, tous deux mus par des turbopropulseurs.
Un prototype fut commandé à chacun des deux avionneurs, et c'est celui d'Iliouchine qui sembla nettement se détacher. D'abord désigné Il-18D-36 Bizon[1] l'avion fut revêtu de la livrée civile des machines de l'Aeroflot. Rapidement l'avion fut identifié par les Occidentaux qui lui attribuèrent à tort l'appellation de Coot-B, le considérant alors comme un avion de transport directement dérivé de l'Il-18[3]. Son premier vol intervint dans le courant de l'année [4].
Par rapport aux Il-18 de l'époque, l'Il-18D-36[4] disposait d'améliorations nettes, tel un APU destiné à fournir l'énergie nécessaire au fonctionnement des différents systèmes de communication, notamment HF, VHF, et UHF. En outre son train d'atterrissage avait été renforcé et équipé de garde-boues lui permettant d'opérer depuis les terrains d'aviation sommairement équipés[1].
En apparut un nouveau prototype[1] désigné Il-22M-11 Zebra et dotés de nouveaux équipements comme un APU plus puissant[1], dérivé de celui équipant l'avion de ligne triréacteurTupolev Tu-154. Le Zebra permit également de tester une liaison radio dite VVLF[1], à extrêmement basse fréquence, permettant la communication avec les submersibles en plongée.
En service
Les premiers exemplaires de série, désignés Il-22 sont entrés en service actif en [4]. Trois ans plus tard, ces avions étaient tous portés au standard Il-22M. On sait peu de chose de leur utilisation opérationnelle, si ce n'est que jusqu'à la dislocation de l'URSS[4] la plupart volaient sous les couleurs d'Aeroflot et portaient des immatriculations civiles[5], bien que les équipages fussent clairement composés de militaires. Par la suite, ils furent partagés entre les différentes nouvelles républiques ex-soviétiques, mais la majorité resta en Russie. Dans ce dernier pays, ils portèrent encore la livrée de l'Aeroflot durant toutes les années 1990[1].
Le , un Il-22M de la force aérienne russe, numéroté RA-7591, est abattu lors de la rébellion du groupe Wagner; les dix membres d'équipage sont morts[6].
Dans la nuit du au , un Il-22M russe opérant au-dessus de la mer d'Azov doit atterrir en urgence après avoir été endommagé par un missile. Les forces ukrainiennes revendiquent cette opération qui, selon elles, a également conduit à la destruction d'un Iliouchine A-50[7].
↑ a et b(en) Gerard Frawley, The international directory of Military Aircraft, Aerospace Publications, Motorbooks International, , 4e éd., 193 p. (ISBN978-1-875671-55-7, OCLC49889336)