Il fut au centre de plusieurs scandales dans les années 1990 et 2000 et sa carrière fut marquée par plusieurs démissions suivies de retours sur le devant de la scène. Sa mort lors d’un saut en parachute, le jour même de la levée de son immunité parlementaire par le Bundestag, est considérée comme un possible suicide[1],[2].
Né à Augsbourg, en Souabe, il passe son enfance à Appeldorn, en Rhénanie. Après un premier mariage dont est née une fille, il épouse en 1975 Carola Appelhoff, née en 1949, membre du FDP, conseillère municipale de Münster de 1979 à 1994 et président du groupe FDP au conseil municipal à partir de 1999. Deux filles sont issues de cette union.
Engagement associatif
Il est président de la Société germano-arabe (Deutsch-Arabische Gesellschaft) de 1981 à 1991, et de 1993 à sa mort. Il a également siégé au conseil de surveillance du FC Schalke 04 à partir de 1998. Il pratiquait le parachutisme et avait effectué plus de six cents sauts, dont certains dans le cadre de campagnes électorales, et était président du club de parachutisme de Münster.
Il tente un retour en 1995 en étant candidat à la présidence du FDP, mais est battu par Wolfgang Gerhardt. Il retrouve finalement la présidence de la fédération de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en , et quitte le comité directeur fédéral l’année suivante. En , il est choisi comme vice-président fédéral par Guido Westerwelle.
Pendant la campagne pour les législatives de 2002, une controverse a éclaté autour d’un tract critiquant Ariel Sharon, Premier ministre israélien, pour sa politique à l’égard des Palestiniens, ainsi que Michel Friedman, vice-président du Conseil central des Juifs en Allemagne, pour son soutien à cette politique. Le tract est jugé antisémite, et Möllemann est par ailleurs accusé d’avoir utilisé des fonds illégaux pour le produire. À la suite du scrutin, il est accusé d’avoir nui à la campagne et d’être responsable du mauvais score du parti : il démissionne le 23 septembre de la vice-présidence fédérale. Il finit par quitter le parti le .
Comme député fédéral
Il entre au Bundestag lors des élections de 1972, et en sera membre sans interruption jusqu’en 2000. Tout d'abord porte-parole du groupe FDP pour l'éducation, il est désigné porte-parole pour les questions de sécurité en 1975. Il gagne une certaine notoriété médiatique en raison de déclarations sensationnelles et parfois partiellement improvisées, qui vont à l’encontre des discours faisant consensus dans la République fédérale. Pendant la guerre du Viêt Nam, il attaque ainsi la politique étrangère américaine. Lors d’une rencontre avec Yasser Arafat en 1979, il critique également la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens. Il revient au Bundestag à l'occasion des élections fédérales de septembre 2002
À la fin de l'année 1992 éclate « l'affaire du papier à lettres » (Briefbogen-Affäre) : Möllemann, qui a utilisé un papier à en-tête officiel de son ministère pour promouvoir auprès de chaînes de magasins l’entreprise d’un cousin de sa femme, doit démissionner le .
Au niveau régional
Au printemps 2000, il est chef de file (spitzenkandidat) aux régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le jour du scrutin, le FDP obtient 9,8 % des voix et revient alors au Landtag, dont il était absent depuis cinq ans. Ce bon résultat ne permet toutefois pas la formation d'une coalition noire-jaune, et les libéraux siègent donc dans l'opposition à la coalition rouge-verte de Wolfgang Clement. Möllemann quitte le Bundestag et devient président du groupe FDP au Landtag.
Mort
Dans les années 2000, une enquête est ouverte sur Möllemann, soupçonné d’avoir utilisé ses fonctions politiques dans le cadre d’un trafic d’armes, violant la législation fiscale et la loi sur les partis politiques. Sur la base de ces accusations, le Bundestag est amené à lever l’immunité parlementaire de Möllemann le . Ce jour-là, il se trouve à Marl, près de Münster, où il doit effectuer un saut en parachute.
À Berlin, le Bundestag vote à 12 h 28 la levée de son immunité. Quelques minutes plus tard, des enquêteurs de la police et du parquet commencent à perquisitionner des propriétés appartenant à Möllemann notamment en Allemagne, en Espagne et au Luxembourg.
À 12 h 50, il saute à 4 000 mètres d’altitude. Son parachute principal s’ouvre à une altitude normale, mais se détache entre 1 000 et 500 mètres. Le parachute de réserve ne s’ouvre pas, son système de déclenchement électronique ayant été désactivé et Möllemann ne tirant pas la poignée permettant de le déclencher manuellement. Jürgen Möllemann meurt en s’écrasant au sol.
Le contexte de sa mort a mené la police et les médias à la considérer comme un probable suicide, sans qu’aucune certitude n’ait été établie. Le parquet de Essen, dans son rapport rendu le 9 juillet, écarte l’hypothèse d’un acte de malveillance, sans pouvoir conclure s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide.
Jürgen Möllemann est enterré au cimetière central de Münster. La procédure pénale contre lui est close après sa mort. Une procédure de redressement judiciaire est ouverte en dans le cadre de sa succession.
Fin , un court film de sa chute mortelle, pris depuis le sol par un de ses camarades qui s’était posé à proximité quelques instants avant, est publié[3]. Le parquet de Essen, qui l’avait analysé lors de l’enquête, n’a pu en retirer aucun élément confirmant l’une ou l’autre des explications possibles[4].