Le village, localisé au sud du massif du Luberon, domine légèrement la plaine de la Durance, frontière entre Vaucluse et Bouches-du-Rhône. Cette plaine a permis à la commune de développer une agriculture, agriculture aujourd'hui relativement importante pour son économie. Son histoire, comme celle de plusieurs autres villages du Luberon, fut marquée par les guerres de religion.
Ses habitants sont appelés les Mérindolins ou Mérindolais[1].
La commune de Mérindol est à cheval entre la plaine alluviale de la Durance au sud de la commune et le relief du Petit Luberon au nord. L'altitude de la commune passe de 100 m à 620 m d'altitude au nord de Mérindol, sur le relief calcaire du Luberon[3].
Les risques naturels et technologiques
En France, les communes doivent informer les habitants des risques naturels et technologiques auxquels ils sont exposés. Pour cela il existe un document officiel, le Document d'information communal sur les risques majeurs (D.I.C.R.I.M) car toutes les communes ne sont pas épargnées par les risques majeurs. La commune de Mérindol a réalisé ce document en . Ainsi, Mérindol est exposée à sept risques majeurs dont :
5 risques naturels : inondation, séisme, incendie de forêt, mouvement de terrain, aléas météorologiques[4] ;
2 risques technologiques : transport de matières dangereuses, rupture de barrage[5].
Hydrographie
La commune est limitée au sud par la Durance[1]. Celle-ci a joué un rôle important dans le développement de la commune, notamment pour ce qui touche l'irrigation des cultures.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 688 mm, avec 5,9 jours de précipitations en janvier et 2,3 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cadenet », sur la commune de Cadenet à 14 km à vol d'oiseau[10], est de 14,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 703,0 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 44,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −12,7 °C, atteinte le [Note 1],[11],[12].
Au , Mérindol est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle appartient à l'unité urbaine de Mérindol[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (67,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (63,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (27,3 %), zones agricoles hétérogènes (26,3 %), forêts (23,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,6 %), zones urbanisées (2,4 %), terres arables (1,7 %), eaux continentales[Note 3] (1,3 %), prairies (1,1 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
La graphie Merindol et Merindolio est attestée au XIIIe siècle.
Histoire
Préhistoire
Une première présence humaine est attestée par de l'outillage et des vestiges datés de l'âge du bronze et de l'âge du fer[1].
Antiquité
La colonisation romaine fut importante. Un vicus a été découvert et fouillé au hameau des Borrys, près de Puget-sur-Durance. Outre ses ruines d'habitations ont été mis au jour des mosaïques, un autel dédié aux Nymphes Éternelles et des tombes à incinération[1].
Mais le vestige majeur reste la présence d'un important établissement thermal (35 mètres de long), précédé d'un péristyle (12 mètres de large) qui contenait sept baignoires individuelles, des salles de cultures physiques et un système d'air chaud alimenté par un foyer[1].
Moyen Âge
Le premier seigneur connu est Guy, vicomte de Cavaillon. Ce fut lui qui, en 1225, accorda aux moines de l'abbaye de Silvacane le droit de pâture sur son fief[1]. Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1240[21]. Puis, en 1248, Mérindol devint possession directe du comte de Provence[1]. En 1257, celui-ci transigea avec les évêques de Marseille et de Cavaillon. Le premier obtint ce village et ses dépens en fief, le second en garda le spirituel[22]. À la fin du XIIIe siècle, Guillaume de Podio était seigneur de Mérindol ; en 1300, il vendit cette terre à Bertrand de Baux, prince d'Orange[23].
En 1393, Mérindol est assiégée et prise par les troupes pontificales, puis entièrement détruite[24], bien que cette destruction soit parfois mise au crédit de Gantonnet d'Abzac, vicaire général en Provence de Raymond de Turenne. Il va rester déshabité pendant plus d'un siècle[22].
Renaissance
Cet abandon, au cours du XVe siècle, entraîna la disparition du bac au profit de celui de Sénas[25]. Le village fut repeuplé, grâce à un acte d'habitation passé en 1504, par Ogier d'Anglure, évêque de Marseille, avec des vaudois, dissidents de l’Église catholique[26]. Mérindol est l'un des quarante villages, de part et d'autre du Luberon[27] dans lesquelles s'installent au moins 1400 familles de vaudois des Alpes, soit environ 6 000 personnes, venues des diocèses alpins de Turin et d'Embrun entre 1460 et 1560, selon l'historien Gabriel Audisio. Les deux tiers de ces futurs vaudois du Luberon sont arrivés entre 1490 et 1520.
En 1530, le dominicainJean de Roma dirige une campagne de lutte contre les hérétiques : les pillages et meurtres se succèdent, jusqu’à l’intervention du roi, alerté par la tournure des événements (l’Inquisiteur s’enrichissant des pillages)[28].
En 1540 à nouveau, un juge d’Apt fait arrêter et brûler un meunier protestant de Mérindol (et confisque à son profit son moulin, importante richesse à l’époque). Les vaudois de Mérindol se révoltent, et volent les troupeaux de moutons de la région. Cela entraîne des condamnations, et notamment l’édit de Mérindol (), qui condamne 19 habitants au bûcher, et le village à être rasé. Après plusieurs ambassades du village, grâces et délais accordés par le roi pour qu’ils abjurent leur hérésie, la grâce est refusée le . Le village est entièrement brûlé le , et les habitants qui sont capturés, vaudois convertis au calvinisme, massacrés[29].
Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
Le , quatre gendarmes, sur les six qui avaient rejoint le maquis, sont fusillés par l'occupant allemand. Une stèle de trois mètres de haut a été dressée sur le lieu de leur exécution dans le bois de pins qui limite le chemin du Bac[22]. Cette colonne SS légère qui remontait en camion vers Pertuis a aussi fait deux morts au hasard du trajet à La Roquette et à l'entrée de Lauris[32].
Lors de la libération, les allemands ont laissé du matériel sur place faute d'essence, mais ont fait main basse sur des vivres et des vélos.
Des représailles et des règlements de compte ont été menées aussi conduisant, par exemple, aux meurtres de la maison forestière de la Font de l'Orme où la mère et la fille de 16 ans ont été tuées, le père grièvement blessé pour des soupçons non étayés[32].
Le chemin du souvenir
En 1977, trois associations (les associations vaudoises d'Allemagne, de France et d'Italie) décident de créer un chemin du souvenir qui voit le jour en 1977. Une pancarte signale que l'inauguration du chemin s'est faite avec des représentants catholiques.
Ce chemin est devenu aride à partir de l'incendie du mois d'août 1980. En haut du chemin demeurent quelques vestiges du temple protestant.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
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Conseil municipal
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Depuis maintenant (deux ans) Mérindol dispose d'un système de recyclage des déchets de type (couleur jaune) comme le carton, l'aluminium, le papier, le plastique... En distribuant des sacs spéciaux pour récolter ces déchets. Il y a aussi de nombreux conteneurs spécialisés dans le recyclage du verre.
La commune possède une déchèterie située à côté de la caserne des pompiers sur la route départementale 973.
Fiscalité locale
L'imposition des ménages et des entreprises à Mérindol en 2009[35]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].
En 2021, la commune comptait 2 251 habitants[Note 4], en évolution de +11,27 % par rapport à 2015 (Vaucluse : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le temple de l'église réformée, à la suite du rétablissement de la liberté de culte, est l’un des premiers, avec celui de Lourmarin, à avoir été reconstruit en 1808.
Temple de Mérindol.
Façade de l'église Saint-Anne.
Nef de l'église Sainte-Anne.
Économie
Agriculture
La commune produit des vins AOCcôtes-du-luberon. Les vins qui ne sont pas en appellation d'origine contrôlée peuvent revendiquer, après agrément, le label vin de pays d'Aigues[43]
Tourisme
Comme pour l'ensemble des communes du Luberon, le tourisme joue un rôle, directement ou indirectement, dans l'économie locale.
On peut considérer trois principales sortes de tourisme en Luberon. Tout d'abord, le tourisme historique et culturel, qui s'appuie sur le riche patrimoine des villages perchés ou sur des festivals. Ensuite, le tourisme détente qui se traduit par un important développement des chambres d'hôtes, de l'hôtellerie et de la location saisonnière, par une concentration importante de piscines et par des animations comme des marchés provençaux. Enfin, le tourisme vert, qui profite des nombreux chemins de randonnées et du cadre protégé qu'offrent le Luberon et ses environs[44].
Pont suspendu franchissant la Durance (ancien) et maison du gardien (également sur commune de Mallemort, dans les Bouches-du-Rhône) (cadastre A 60) : inscription par arrêté du [45].
Vieux château, site archéologique (XIIIe et XIVe siècle), vestiges découverts et à découvrir composant le castrum du Vieux Mérindol (cadastre A 47, AE 45, 46) : inscription par arrêté du .
Autres monuments :
Beffroi avec horloge publique (seconde moitié du XVIIe siècle).
Église de Mérindol.
Festivités / Manifestations
Chaque année depuis 1999, le village de Mérindol accueille le Salon des éco-énergies[46]. Ce salon, qui est la plus grande manifestation de Mérindol, s'installe sur le village fin septembre pour la durée d'un weekend.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Catherine Lonchambon, « D’une rive à l’autre de la Durance : d’étranges bateaux », in Guy Barruol, Denis Furestier, Catherine Lonchambon, Cécile Miramont, La Durance de long en large : bacs, barques et radeaux dans l’histoire d’une rivière capricieuse, Les Alpes de lumière no 149, Forcalquier 2005, (ISBN2-906162-71-X), p. 55.
↑Germain Butaud, « Villages et villageois du Comtat Venaissin en temps de guerre (milieu XIVe-début XVe siècle) », in Christian Desplat, Les villageois face à la guerre : XIVe – XVIIIe siècle, Actes des XXIIe Journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, 8, 9, 10 septembre 2000, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2002, (ISBN2-85816-603-X), p. 60.
Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, A. Barthélemy, Avignon, 1986, , 475 p. (ISBN2-903044-27-9)
Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du département de Vaucluse, Avignon, Seguin Ainé, , 400 p. (lire en ligne)
Gabriel Audisio et Jacques Aubery (320 p.), Histoire de l'exécution de Cabrières et de Mérindol, Paris, Paris Eds De, , 295 p. (ISBN2-905291-35-4)
Brice PEYRE, Histoire de Mérindol en Provence, réimpression de l'édition d'Avignon de 1939, Laffite reprints, Marseille, 1971 et 1984