Né en Allemagne, Michel Édouard Nicolas Leeb est le fils de Claude Leeb, ingénieur en métallurgie d'origine allemande, et de Mafalda Forno, mannequin, hôtesse et interprète d'origine italienne[1]. Il a une sœur cadette de deux ans, Réjane[2] (Réjane Lafont).
Au divorce de ses parents, habitant en région rouennaise, il est placé en pension chez les Jésuites au collège Saint-François-de-Sales à Évreux, puis il rejoint le collège-lycée Saint-Gabriel à Bagneux[1]. C'est là que son répertoire de gags, d'imitations et de grimaces s'est constitué, pour le plus grand bonheur de ses camarades. Il y fait, sous la conduite de son professeur de français Pierre Gillet qui a su déceler ses talents, ses premiers pas dans la scénographie. En effet, il joue à l'église Sainte-Monique de Bagneux et à l'église de Sceaux la première d'une Passion du Christ écrite par celui-ci dans le sillage de Paul Claudel. Puis il entame, en Sorbonne, une maîtrise de philosophie, matière qu'il enseigne, en 1970, pendant un an et demi, au cours Florian à Bourg-la-Reine[1] avant de se lancer définitivement dans une carrière d'humoriste. Cette expérience de professeur lui a permis de pratiquer davantage ses talents d'imitateur, en prenant divers accents étrangers pendant les cours, selon la provenance du philosophe étudié.
Toutefois sa carrière a démarré dès les années 1970, après son professorat de philosophie, avec son imitation de Jerry Lewis (dans la reprise de son sketch "The typewriter" (1963, tiré du film "Un chef de rayon explosif")), La machine à écrire (1974). À la suite de quoi, Charles Aznavour le contacte pour lancer sa carrière. Néanmoins, sa toute première « apparition » à la télévision fut décevante pour lui : il était programmé par Guy Lux entre Johnny Hallyday et Michel Sardou, mais il fut oublié. Reconnaissant son erreur, Guy Lux lui proposa une programmation la semaine suivante[réf. souhaitée].
On le retrouve également dans un spot publicitaire fort remarqué pour une marque d'insecticide de Bayer AG, le Baygon jaune pour les insectes qui font bzzz-bzzz, le Baygon vert pour ceux qui font crrr-crrr.
En 1984, Michel Leeb effectue une première prestation à l'Olympia, où le succès remporté lui permet de revenir six mois plus tard sur la même scène pour les fêtes de fin d'année. Sa popularité se confirme, en 1985, par son émission trimestrielle Certain Leeb Show, qui bat cette même année les records d’audience du samedi soir sur Antenne 2. En 1994, il reçoit le grand prix de l'humour 1994 décerné par la SACEM pour un spectacle solo qui sera vu par plus de cent mille spectateurs au Casino de Paris du au [6].
À partir de 1995, sa carrière d'humoriste s'exporte à l'international, surtout après sa prestation au spectacle donné à l'ONU à l'occasion du cinquantième anniversaire de cette institution. En 2000, il se produit de nouveau à l'Olympia dans un nouveau spectacle où se mêlent imitations, sketchs, bruitages et interprétations musicales, ce spectacle est prolongé par des représentations au Casino de Paris, puis par une tournée à travers la France jusqu'en 2001.
Après avoir racheté les droits d'auteur de Madame Doubtfire[7], son adaptation théâtrale — dirigée par Albert Algoud — lui permet d'incarner un mari divorcé qui se voit obligé de se travestir en gouvernante afin de continuer à voir ses enfants. Cette adaptation sur la scène du Théâtre de Paris sera acclamée par le public. La sortie VHS de Madame Doubtfire, en , sera, en revanche, relativement discrète. Il fut également à l'affiche de Douze Hommes en colère de Reginald Rose.
Chanteur
Michel Leeb s'est aussi illustré en tant que chanteur avec le Count Basie Orchestra. Il poursuit son aventure dans le monde du jazz en se produisant avec le Big Band Brass dirigé par Dominique Rieux.
Chef d'orchestre
Gaucher, il dirige un orchestre de la main gauche, affirmant être le seul au monde à le faire[8], bien que d'autres chefs le fassent également, comme Raphaël Pichon[9], Donald Runnicles ou Paavo Berglund.
Vie privée
Le , Michel Leeb épouse la journaliste Béatrice Malicet[1]. Ils ont trois enfants :
Fanny, née le 9 juin 1986, compositrice et interprète ;
Certains de ses sketchs sont dénoncés, a posteriori, comme véhiculant des clichés racistes. Des universitaires, tels Yann Le Bihan ou Yvan Gastaut, reprocheront à Michel Leeb d'associer l'image de l'Africain avec celle du singe[4],[5],[11]. Ses sketches sont régulièrement cités comme exemples de comique raciste[12]. Dans un ouvrage intitulé Noirs de France, Rama Yade écrit en 2008 :
« En jouant avec l’inconscient collectif de son public, Michel Leeb, grimé en noir et les lèvres rougies, a construit toute sa carrière d’humoriste sur ces clichés, notamment le supposé accent africain présenté comme la manifestation d’un handicap intellectuel, sans que, pendant longtemps, personne ne s’en étonne. On entend quelquefois dire que ces sketches ne sont pas racistes et que, décidément, on ne peut plus rire de rien. Pour savoir si les sketches de Michel Leeb sont drôles ou racistes, il suffirait d’imaginer, un instant, que son public soit entièrement noir…[13] »
En 2017, la politologue Françoise Vergès estime qu'avec son sketch L'Africain, Michel Leeb « révèle la même ignorance crasse que ces Français qui pensent que les Africains parlent africain et ont le même accent alors que le continent compte 54 pays et des milliers de langues »[14]. En 2020, le quotidien 20 Minutes dépeint un sketch où l'« Africain est présenté comme cannibale, avec des attitudes simiesques et d’énormes narines »[15]. « Les années 1980, c’était à peine 20 ans après la décolonisation, on était encore dans ces imaginaires. Les gens qui faisaient les médias avaient vécu la période coloniale. Michel Leeb a aussi fait des sketchs sur les personnes asiatiques qui sont tout aussi infamants (comme celui du "touriste chinois") », estime la militante Rokhaya Diallo dans le même article.
Accusations de plagiat
En 2017, plusieurs de ses sketchs ont été pointés du doigt pour leur forte ressemblance avec ceux d'autres humoristes, notamment La Ponctuation, La Machine à écrire, La Musique virtuelle ou encore Hilarmonic Show. Accusé d'avoir plagié des spectacles de Victor Borge, Lee Evans, Danny Kaye et Jerry Lewis, il s'est défendu en expliquant s'en être seulement inspiré[16]. D'autres humoristes français, tels Tomer Sisley, Gad Elmaleh, Jamel Debbouze, Malik Bentalha ou encore Arthur, ont fait l'objet du même type d'accusations en 2017[17].
1987 : Le Tombeur (téléfilm) : Michel Vignon. Le tombeur est le nouveau nom donné à la pièce La Brune que voilà de Robert Lamoureux pour cette adaptation télévisuelle.
↑ abc et dQui est qui en France, J. Lafitte, , p. 1323.
↑ a et bMichel et Réjane Leeb, émission C'est de famille sur Europe 1, 8 août 2011
↑Félix Dufour, « L'Africain de Lux », Sud Ouest, , p. 17
↑ a et bConstruction sociale et stigmatisation de la « femme noire » : imaginaires coloniaux et sélection matrimoniale, Yann Le Bihan, L'Harmattan, 2007, p. 64.
↑ a et bL'immigration et l'opinion en France sous la Ve République, Yvan Gastaut, Seuil, 2000, p. 105.
↑Françoise Vergès, « Comme Michel Leeb, les racistes non racistes refusent de comprendre ce qu’est le racisme », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )