Elle doit son nom à Claude Charlot, lotisseur du quartier au XVIIe siècle[1]. Les Hospitaliers étaient propriétaires d'un large terrain se trouvant là et, en 1608, ils baillèrent « à cens et à rente » le marais du Temple au riche maltôtier Claude Charlot qui allait le lotir selon les plans du grand voyer, afin d'y aménager un nouveau quartier[2]. Ce lotissement d'une partie de la Couture du Temple est lié au projet de place de France lancé en 1607 par Henri IV et fait suite à son abandon après l'assassinat du roi en 1610.
Historique
Plaque de la rue.
Située en plein cœur du quartier du Marais, la rue Charlot est la réunion, en vertu d'une décision ministérielle du , des rues, ouvertes sur la Couture du Temple, suivantes :
la « rue d'Angoumois », du nom d'une province de France[3], ouverte en 1626 et appelée peu après « rue Charlot », entre la rue de Bretagne et la rue de Turenne. Elle est citée sous le nom de « rue d'Angoulmois » dans un manuscrit de 1636. ;
Un procès-verbal de visite, en date du , indique : « Au milieu de laquelle avons trouvé une très-grande quantité d'immundices et eaues crouppies de longtemps y a, capables de causer grandes infections ».
No 9 : hôtel de Retz, acheté avant 1649 par Pierre de Gondi de Retz, frère aîné du célèbre coadjuteur. L'auteur Nestor Roque y est né en 1804.
Portail de l'hôtel de Retz.
No 12 : hôtel de Brossier, trésorier des guerres, avec un portail sculpté. Cet hôtel a accueilli fin 2008 la huitième saison de Star Academy, émission de télé-réalité musicale, diffusée sur TF1.
Portail de l'hôtel Brossier.
No 24 : propriété de la famille de Louis Bontemps, premier valet de chambre du roi. Le maréchal Pérignon y mourut en 1818 (plaque).
No 26 : au XVIIIe siècle, propriété de l’avocat au Parlement, Manuby, qui avait loué l’immeuble en fond de cour au comte de Sanois lors de son fameux procès[réf. nécessaire].
Lucarne à poulie, au 26, rue Charlot.
No 28 : propriété en 1701 de Jean-Baptiste de La Garde, président aux enquêtes. L’hôtel passa ensuite à sa fille, la marquise Marie-Louise de Polignac[6]. Dans la cour, un pavé à fendre subsiste[7].
Entrée.
Cour intérieure.
Vue depuis la cour intérieure
Pavé à fendre.
No 33 : la maison du fond est acquise en 1754 par Nicolas Augustin Chuppin, trésorier général du marc d’or. Elle passe ensuite à Moufle de Champigny, conseiller au Parlement. Son parent, le mémorialiste Mouffle d’Angerville y fut arrêté en 1781 pour être mené à la Bastille.
Nos 33 bis et 35 ? : marché des Enfants-Rouges, le plus ancien des marchés parisiens encore en activité.
No 35 : Lambert, le pompiste de nuit, interprété par Coluche, habite à cette adresse dans le film Tchao Pantin.
No 58 : hôtel particulier appelé « hôtel de Sauroy », Jean Beausire y effectua des travaux pour Michel Chamillart vers 1699, en réalisant la construction d'un appartement de deux pièces formant « lanterne », qui a conservé son décor de lambris[8].
↑Jacques Hillairet, Évocation du vieux Paris, Paris, Éditions de Minuit, , page 327.
↑Nicolas Jacquet, Le Marais secret et insolite, Parigramme, (ISBN978-2-84096-752-1), page 103.
↑Jean-Pierre Babelon, « Travaux de Jean Beausire pour Michel Chamillart à l'hôtel du 58, rue Charlot (3e arr.) », Cahiers de la Rotonde, Paris, 1984, no 6, p. 7-18, 6 fig.
↑Alexandre Gady, Le Marais: guide historique et architectural, Carré, (ISBN978-2-908393-09-5).
↑Sur les traces des enceintes de Paris: Promenades au long des murs disparus, Parigramme Editions, (ISBN978-2-84096-322-6).
Annexes
Bibliographie
La Cité, , p. 165-196 et , p. 310-314 — historique de la rue Charlot.