Télé-Québec, édité par la Société de télédiffusion du Québec, est une chaîne de télévisionquébécoise publique à vocations éducative et culturelle. Détenue par le gouvernement du Québec, son siège social est situé à Montréal et elle compte dix bureaux régionaux. Télé-Québec a été actionnaire d’ARTV jusqu'en 2010 et est membre des conseils d'administration de cette dernière et de TV5 Québec Canada. Télé-Québec est aussi le partenaire principal de Savoir média.
Avant 1996, la société est connue sous le nom de Radio-Québec. Marie Collin est la présidente-directrice générale depuis le [1]. Elle a succédé à Michèle Fortin, qui a été à la tête du diffuseur public pendant dix ans. Vincent Godcharles est actuellement président de son conseil d'administration[2].
Description
Télé-Québec s'adresse principalement à une clientèle francophone du Québec.
Ses activités ont principalement pour but[3],[4],[5] :
de développer le goût du savoir, d'éveiller la curiosité, d'ouvrir de nouveaux horizons, de susciter la réflexion et d'entraîner les téléspectateurs sur le chemin de la découverte ;
de favoriser l'acquisition de connaissances par la présentation d'émissions éducatives et attrayantes ;
de promouvoir la vie artistique et culturelle, d'en être le porte-étendard et de soutenir les artistes et artisans dans leurs multiples réalisations ;
de refléter les réalités régionales et la diversité de la société québécoise.
Elle est en partie financée par le gouvernement du Québec, le reste provenant de la ventes d'annonces publicitaires et de commandites.
Historique
Le gouvernement québécois crée Radio-Québec le par la mise en vigueur d'une loi votée en 1945[6]. La nouvelle institution emménage rues Fullum et Sainte-Catherine[7]. En 1969, le gouvernement crée par loi l’Office de radio-télédiffusion du Québec qui exploitera Radio-Québec. Ce nom s'inspire de celui de l'ORTF en France.
Au début, Radio-Québec n'a aucun canal[8]. Elle commence par produire la série radio En montant la rivière, sur l'histoire du Québec, et la série télé Les Oraliens, qui sera rediffusée durant 13 ans.
Puis en 1972, Radio-Québec ouvre sa station, où elle commence par diffuser seulement deux heures par jour, ce qui sera progressivement augmenté. D'abord seulement sur le câble dans les régions de Montréal et Québec, elle est diffusée l'année suivante sur le câble de Hull, de Gatineau et de Sherbrooke.
Puis, en 1974 au Québec, par décision favorable du CRTC, les premières stations émettrices UHF sont mises en activité et le réseau de télévision est officiellement lancé en 1975. Le réseau sera étendu les années suivantes afin de rejoindre toutes les régions du Québec.
Le , la direction de Radio-Québec a décidé d'interrompre la diffusion en raison d'un conflit de travail l'opposant au syndicat général des employés de la station[9]. À la rentrée de l'Assemblée nationale en , l'émetteur est remis en fonction afin de diffuser les débats de la journée à partir de 18 h 30. La programmation régulière reprend pour quelques heures en soirée à partir du , et les productions maison sont de retour en .
En 1979, Radio-Québec devient la Société de radio-télévision du Québec. Elle lance le slogan : « L'autre télévision »[10]. Parmi les émissions phares à cette époque, la création de Téléservice dont le producteur a été Gaëtan Lavoie qui devait aussi par la suite réalisé Parler pour parler. Parmi les séries importantes réalisées par ce réalisateur, trois heures exceptionnelles sur le dramaturge Marcel Dubé; Les Temps de Marcel Dubé.
Après plusieurs années d'expansion régionale, le rapport Gobeil est déposé en 1986, et la Société subit de lourdes compressions budgétaires. Les émissions régionales en détachement de réseau sont abandonnées.
En 1982, un accord est conclu pour la retransmission par Radio-Québec de certaines des émissions que l'Université du Québec (par sa constituante Télé-Université) émet sur un canal de Vidéotron, d'où naîtra le Canal Savoir.
En 1992, les activités de production sont concentrées à Montréal avec l'aménagement de nouveaux studios. Le milieu des années 1990 est marqué par de nouvelles compressions budgétaires qui amènent la société à devoir recourir à des producteurs privés.
Le , Radio-Québec devient officiellement Télé-Québec[11],[12] En 2001, la société devient actionnaire d'ARTV. Elle cédera la totalité de ses parts (25 %) à la SRC le [13].
En 2005, un comité d'examen recommande au Ministère de la Culture et des Communications du Québec, une modernisation de la société, incluant l'abandon de la production interne. Son rapport est déposé le et rendu public le de la même année[14],[15].
Cette modernisation est mise en œuvre dès 2006 avec l'arrêt de la production à Montréal ainsi que l'abolition de 127 postes[16].
En 2008, Télé-Québec, déjà membre de Canal Savoir, en devient le partenaire principal par décision unanime des membres du conseil d’administration de cet organisme, constitué majoritairement des représentants des universités québécoises. En soutien à la nouvelle impulsion donnée à Canal Savoir, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) du Québec convient de verser à Télé-Québec une subvention de trois millions de dollars, à raison d’un million par an, aux fins de renouveler et bonifier la programmation de la chaîne et d’une offre plus diversifiée reflétant l’ensemble du territoire québécois.
En 2014, Télé-Québec et ses partenaires du milieu culturel lancent La Fabrique culturelle[17], toute première plateforme culturelle panquébécoise sur le Web.
Le , il est annoncé que Télé-Québec ainsi que la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) s'associent afin d'acquérir l'édifice patrimonial Au-Pied-du-Courant[18]. Le déménagement est complété en 2020.
En 2018, Télé-Québec célèbre son 50e anniversaire en organisant plusieurs événements, dont un concert dirigé par Yannick Nézet-Séguin en partenariat avec l'Orchestre Métropolitain de Montréal.
Depuis 2019, Télé-Québec produit des podcasts, notamment journalistiques[19]. Certaines séries sont produites en collaboration avec des studios de production québécois spécialisés en baladodiffusion, comme Transistor Média, RECréation ou La puce à l'oreille[20],[21].
En 2021, Télé-Québec lance sa nouvelle plateforme vidéo[22]. Cette nouvelle plateforme fait en sorte que ses contenus sont disponibles sur plus de plateformes qu'auparavant. Elle procède aussi à une refonte de sa zone vidéo.
Logo alternatif, utilisé aujourd'hui (en date de 2024)
Slogan
Avant : « L'esprit ouvert »
À partir de : « L'autre télé ». Dans les dernières années, les slogans publicitaires se sont succédé : «Télé-Québec et fière de l'être», « Télévorez Télé-Québec » et présentement, « Vivez l'expérience Télé-Québec ».
Nord-Sud, 1983-1994. Série hebdomadaire d'affaires publiques sur les questions de développement dans le monde. La première émission de ce genre à avoir été mise en ondes. Diffusée par la suite de 1994 à 1995 à la fin du mois dans l'émission Le choc du présent de Isabelle Maréchal.
La Soirée de l'impro, 1983-1990, qui popularise l'improvisation théâtrale.
Le Rebut Global, 2004-2007. Projet de développement durable.
Cinéma québécois, 2008. Série documentaire de treize épisodes sur l'histoire du cinéma québécois[29].
Kilomètre zéro, 2008-2011. Une émission d’affaires publiques sur les régions du Québec. Le magazine socioculturel de Télé-Québec animé par Karina Marceau.
180 jours, émission de télévision documentaire produite par Avanti Groupe et diffusée depuis le à Télé-Québec[32]
Ciné-cadeau
Ciné-cadeau est une case cinéma diffusée annuellement depuis 1982, approximativement entre la mi-décembre et la première semaine de janvier et proposant des films à l'intention des enfants, majoritairement des dessins animés.
En 2022, la série balado Le grand déballado de Ciné-cadeau voit le jour afin de souligner le 40 ans de Ciné-cadeau. Animé par Mathieu Bouillon, le balado revisite les films classiques de la programmation en compagnie de personnalités québécoises: Antoine Vézina, Tammy Verge, Guillaume Lambert, Nicolas Michon, Catherine Ethier et Charles Beauchesne[34],[35],[36],[37].
Lotus et Cali: des histoires qui font un peu peur (2022)
Sam raconte (2022)
Mon ami Bulle et moi (2022)
Infrastructure
Télé-Québec possède dix-sept antennes de transmission hertzienne analogique à travers le Québec, rejoignant plus de 92 % de la population[43]. La mise en ondes est faite à partir du siège social à Montréal. La station possède une licence de diffusion numérique terrestre[44] et diffuse sur le canal 27 depuis le à partir d'un émetteur situé au sommet du mat du stade Olympique.
Les trois seules émissions entièrement produites par Télé-Québec en 2007 sont Méchant contraste!, la Dictée des Amériques et les capsules culturelles Prêt-à-sortir. La production est coordonnée depuis le bureau de Québec et s'effectue en collaboration entre les neuf bureaux régionaux[45] :
Télévision numérique terrestre et haute définition
Télé-Québec a été lancé en haute-définition le , distribué par câble et satellite.
À Montréal, une antenne installée au sommet du toit du Stade olympique de Montréal diffuse la programmation de Télé-Québec depuis au canal 27. Après la date de transition au numérique terrestre le , CIVM-DT est passé au canal 26 (canal virtuel 17.1) et l'émetteur analogique au canal 17 situé sur le Mont-Royal a été éteint.
À Québec, CIVQ-DT est entré en ondes au mois d' à partir du sommet de l'Édifice Marie-Guyart au canal 25 avec une puissance apparente rayonnée moyenne de 8 210 watts. Après avoir éteint l'émetteur analogique le , CIVQ-DT est passé au canal 15 (canal virtuel 15.1)[46].
Treize autres antennes de Télé-Québec sont passées au numérique terrestre depuis le [47]. Les antennes de Grand-Fonds et de Rimouski sont passés au numérique au cours du mois de .
↑Communications, « Examen de Télé-Québec », sur www.mcc.gouv.qc.ca, Ministère de la Culture et des, (consulté le )
↑Groupe de travail chargé de l'examen de Télé-Québec, Télé-Québec : Priorité à l'écran, Québec, Gouvernement du Québec, , 165 p. (ISBN2-550-44014-5, lire en ligne [PDF])
↑Jean Royer, « Radio-Québec dans une camisole de force », Le Devoir, vol. LXXII, no 143, , p. 15 (lire en ligne)
↑Odile Tremblay, « Notre cinéma dans l'œil de Georges », Le Devoir, cahier spécial, 23 août 2008
↑Richard Therrien, « Un chef à la cabane : Martin, Mononc' et les autres », Le Soleil, (lire en ligne, consulté le )
↑Marie-Josée Roy, « Un chef à la cabane, à Télé-Québec: à la cabane à sucre en famille avec Martin Picard », Le Huffington Post Québec, (lire en ligne, consulté le )