5 et 6 février : conférence fédérale-provinciale à Ottawa. Pierre Trudeau gagne son débat contre Daniel Johnson. Le Québec, dit-il, n'a pas besoin de nouveaux pouvoirs et il nie au premier ministre du Québec la prétention d'être le seul porte-parole des francophones. Ceux-ci doivent obtenir l'égalité linguistique et non un statut particulier qui, selon lui, mènerait droit à la séparation[2].
20 février : ouverture de la troisième session de la 28e législature. Le discours du Trône annonce la prochaine création d'un ministère de l'Immigration[4].
22 février : La loi créant Radio-Québec (devenue Télé-Québec en 1996) est mise en vigueur par l'attribution d'un budget de 5 millions de dollars et la nomination d'un conseil d'administration[5].
4 mars : le Canada rompt ses relations diplomatiques avec le Gabon, l'accusant d'avoir agi contre le droit international en invitant le Québec à une conférence sur l'éducation sans être passé par Ottawa[7].
20 avril : Trudeau devient officiellement premier ministre du Canada.
21 avril : lors de son congrès d'orientation, le MSA adopte trois grandes résolutions: il deviendra un parti à l'automne, entamera des négociations avec le RIN et le RN pour une fusion et, s'il prend un jour le pouvoir, s'engage à faire conserver ses droits acquis à la minorité anglophone. René Lévesque a dû mettre sa tête en jeu pour faire adopter cette dernière résolution qui l'a été par 481 voix contre 243 et 53 abstentions[9].
24 juin : Pierre Trudeau, Daniel Johnson et Jean Drapeau sont présents sur l'estrade d'honneur lors du défilé de la Saint-Jean sur la rue Sherbrooke à Montréal. Devant eux, la police charge à cheval des militants indépendantistes qui manifestaient très bruyamment. Parmi eux, Pierre Bourgault est arrêté. L'agitation s'accentue, des projectiles s'abattent sur les invités d'honneur qui doivent évacuer l'estrade. Entouré de ses gardes du corps, Trudeau est le seul à y demeurer. Le bilan de l'émeute est de 290 arrestations et 83 blessés. C'est le Lundi de la matraque[16].
25 juin : les libéraux remportent majoritairement l'élection générale fédérale. Au Québec, les résultats sont de 56 libéraux, 4 conservateurs et 14 créditistes[17].
26 juin : Daniel Johnson envoie un télégramme de félicitations au nouveau premier ministre canadien : « Je vous offre la collaboration du Québec pour assurer le mieux-être des citoyens, la prospérité de notre pays et l'épanouissement des « deux nations » qui le composent ».
28 juin : le premier Festival d'été de Québec est inauguré. Mené à terme par un petit groupe dirigé par Louis Ricard, son budget s'élève à environ à 15 000 $[18].
12 octobre : des cégeps et des universités entrent en grève pour réclamer une autre université francophone à Montréal, une réforme des prêts et bourses et l'abolition de la prise de présences au cégep[23].
12 au 14 octobre : 957 délégués se réunissent pour former le Parti québécois, né de la fusion du MSA et du RN. René Lévesque en devient le président et Gilles Grégoire le vice-président. Son programme est celui adopté lors du congrès du MSA d'avril dernier. Ses effectifs sont évalués à 20,000 membres[24].
17 octobre : à Ottawa, dépôt de la loi visant à donner un statut juridique aux deux langues officielles.
26 octobre : lors d'un nouveau congrès du RIN, les délégués se prononcent en faveur de la dissolution du parti et de l'adhésion de ses membres au PQ.
30 octobre : les chauffeurs de taxi bloquent l'aéroport de Dorval protestant contre le monopole de la compagnie d'autobus Murray Hill, qui détient l'exclusivité du transport de passagers vers l'aéroport.
Novembre
4 novembre : une charge de dynamite détruit un garage de la Murray Hill.
22 novembre : une bombe felquiste cause pour 25,000 $ de dommages au magasin Eaton du centre-ville de Montréal.
Décembre
5 décembre : dépôt de la loi 85 garantissant aux allophones le droit d'inscrire leurs enfants dans une école anglophone s'ils le désirent. 3000 manifestants à Québec protestent contre ce principe et font voler en éclats quelques fenêtres du Parlement[27].