Le Tribunal Russell sur la Palestine (TRP) - en anglais : Russell Tribunal on Palestine (RToP) - est un tribunal d'opinion pro-palestinien fondé en , pour « mobiliser les opinions publiques pour que les Nations unies et les États membres prennent les mesures indispensables pour mettre fin à l’impunité de l’État d’Israël, et pour aboutir à un règlement juste et durable de ce conflit »[1].
« L'humanité s'est transformée en une grande famille, donc nous ne pouvons pas assurer notre prospérité si nous ne garantissons pas la prospérité de tous. Si vous voulez être heureux, vous devez vous résigner à voir les autres aussi heureux », Bertrand Russell, 1872-1970
Il est créé sur le modèle du Tribunal Russell[note 1], appelé également Tribunal de Stockholm, proclamé à propos de la guerre du Viêt Nam par Bertrand Russell et Jean-Paul Sartre. D'autres tribunaux Russel-Sartre ont été mis en place, utilisant ce même modèle tels le Tribunal Russell sur l'Amérique latine, le Tribunal Russel sur l'Irak ou sur l'Ukraine de l'Est qui se sont étendus sur des temps de sessions plus courts que ceux pour la Palestine.
En , l'association se convertit en un organisme sans but lucratif (ASBL) ayant un statut légal à Bruxelles (15 rue Stévin), sous l'acronyme TRP, par un groupe de militants belges : l'ancien sénateur belgePS non élu Pierre Galand, l'ancien professeur de comptabilité et formateur syndicaliste à la FGTB Jacques Michiels[11], le professeur d'arts martiaux Jacques Debatty, la secrétaire générale de l'association belge-palestinienne (ABP) Nadia Farkh[12], le physicien Henri Eisendrath et Roseline Sonet. Galand est nommé président et administrateur de l'association, Michiels trésorier et Debatty secrétaire[13]. Ils sont rejoints par Frank Barat.
Organisation des différentes sessions
Financement
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En 2011, Pierre Galand indique que la session du tribunal au Cap du tribunal de a un budget de 190 000 € dont 100 000 € donnés par les Editions Indigène. S'y ajoutent plus de 15 000 € soulevée lors d'une collecte de fonds par un comité de soutien belge du Tribunal Russell, le . La Fondation Caipirinha[14] indique le TRP comme un récepteur de subventions mais ne divulgue pas de détails à ce sujet[réf. souhaitée].
Préparatifs
Les organisateurs[note 2] ont annoncé que l'année 2009 serait occupée à des travaux d'investigations. La composition du jury n'était pas alors encore arrêtée[15].
Au cours d'une conférence de presse, le [16], l'information a été donnée selon laquelle le gouvernement de Catalogne aurait accepté d'accueillir la première session du tribunal[17]. Selon Leïla Shahid, « les organisateurs ont décidé d’avoir plusieurs sessions de ce Tribunal dans différents continents et dans différentes villes »[18].
Le tribunal a tenu sa première session le 1, 2 et , à Barcelone. Le tribunal « s’est penché sur les complicités et manquements de l’Union européenne et ses États membres dans la prolongation de l’occupation des Territoires palestiniens et les violations par Israël des droits du peuple palestinien »[21].
Une troisième session a été organisée au Cap, en Afrique du Sud du 5 au . Elle a abordé la question suivante : « Les pratiques d’Israël envers le peuple palestinien violent-elles l’interdiction internationale de l’apartheid ? ». En effet, la notion juridique d'apartheid apparaît dans des textes des Nations unies et dépasse le strict cadre historique et géographique de l'Afrique du Sud[23].
Cette troisième session se préparait au moment où la question de la reconnaissance par l'ONU de l'État palestinien est posée. En 2011, le Tribunal Russell sur la Palestine « entend participer activement à la restauration des droits du peuple palestinien »[24].
Un groupe de Juifs sud-africains a aussi protesté contre cette Cour que l'organisateur de la manifestation a appelée « Cour Kangourou »[réf. nécessaire].
Quatrième Session : New York
La quatrième et dernière session internationale a eu lieu à New York, les 6, 7 et . Cette session a passé en revue l'échec de l'ONU à mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes qui devraient conduire à la pleine reconnaissance des droits du peuple palestinien. Elle a analysé et dénoncé les complicités et omissions des États tiers, en particulier des États-Unis, dans leur refus d'accorder aux Palestiniens les mêmes droits à l'indépendance que les autres nations de la région, y compris Israël.
Session finale : Bruxelles
La session finale a eu lieu à Bruxelles les 16 et , pour faire la synthèse des différentes audiences[25]. Un hommage y a été rendu à Stéphane Hessel.
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Les motifs de critique sont divers :
Accusation d'avoir condamné d'avance Israël en ayant a priori pour l'objectif de le trouver a posteriori « coupable d'apartheid, crimes de guerre et de génocide »[27][source insuffisante]
Accusation de désinformation par le biais de cet unilatéralité de points vue et donc le risque ainsi d'envenimer la situation plutôt que lui trouver une solution[réf. souhaitée]
Accusation de s'appuyer sur les résolutions, les rapports, les comités de l'ONU contre Israël dont le dernier Secrétaire général, Ban Ki Moon, dénonçait le fait que « des décennies de manœuvres politiques » en avaient créé « un nombre disproportionné »[28],[29].
Accusation d'un tribunal injuste qui ne pourra pas conduire à des résolutions d'équité ou de justice pour les raisons sus-citées[réf. souhaitée]
Membres du Comité de parrainage
Le Tribunal Russell sur la Palestine revendique le parrainage des personnalités suivantes[30].
Stéphane Hessel lors d'un point presse sur le Tribunal Russell pour la Palestine, juillet 2010
↑« Les militants du groupe israélien politique socialiste et antisioniste Matzpen, basés à Londres, vont créer une antenne de Matzpen, appelée Israel Revolutionary Action Committee Abroad (ISRACA), dirigée par Moshé Machover, et chargée de se faire le porte-parole et le propagandiste de l’Organisation socialiste en Israël (ISO), afin d’organiser les forces anti-sionistes dans différentes villes européennes. Ce groupe va former une coalition anti-sioniste sous les auspices de la Bertrand Russell Foundation for Peace (1967). » Lire en ligne
↑Pour situer ce tribunal dans l'évolution récente de la justice internationale, voir Daniel Lagot, Justice ou injustice internationale ? Vraie justice ou justice à sens unique ?, L'Harmattan, 2009 (ISBN978-2-296-08608-1) (en particulier la conclusion).
↑Avis consultatif de la Cour Internationale de Justice sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé dans lequel elle dit que l’édification d’un mur par Israël et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit international et elle précise les conséquences juridiques résultant de cette illicéité.
↑Statuts du TRP-asbl du 29/04/2011 déposés à Bruxelles, pour les annexes du « Moniteur belge » (JO belge), dont il manque la deuxième page où figurent les signatures. Lire en ligne
↑Interview sur le site d'Eurojar, Europa Jaratouna (l’Europe, notre voisine), projet de communication multimédia, exécuté à la suite d'un appel à propositions lancé par la Commission européenne sur la région concernée par la « Politique européenne de voisinage » : Les réponses de Mme Leila Shahid