Amorgós (grec moderne : Αμοργός) est une île grecque, la plus orientale des Cyclades[1]. Elle dispose de deux ports sur sa côte ouest : Katápola au centre et Órmos Egiális (ou Aighialis) au nord.
Le chef-lieu, appelé Chóra ou Amorgós, est situé à 320 m d'altitude. L'île est plus ou moins divisée en trois pôles regroupant plusieurs villages :
Egiáli au nord (Langáda, Tholária, Potamós, O. Eghialis) ;
Amorgós s'étend sur 121 km2 et compte 112 km de côtes. Elle fait 33 km de long sur une moyenne de 2 à 6 km de large[3]. Elle se situe à 138 milles marins du Pirée (256 km). Sa population s'élevait à 1 973 habitants (en 2011).
Sur toute sa longueur, l'île est traversée par une chaîne de montagnes qui descend abruptement dans la mer le long de la côte sud-est. Le mont Krikellos, situé à l'est d'Egiáli, culmine à 821 m.
Amorgós n'est plus autosuffisante en eau. Elle en reçoit toute l'année, surtout l'été à cause de la saison touristique. L'approvisionnement se fait par bateau-citerne depuis le port du Laurion en Attique, pour un coût moyen de 8,30 € le mètre-cube[4].
Au nord de l'île à mi-chemin entre Hora et Aegiali se trouve l'îlot longiligne et désertique de Nikouria (4 km de long).
Administration
Depuis 1997, le dème (municipalité) d'Amorgós regroupe les districts municipaux d'Egiáli (Langada), Amorgós (Chóra), Arkesíni, Vroutsis, Tholária et Katápola.
Tourisme
Comparaison du poids du tourisme dans diverses îles des Cyclades
Source : Ioannis Spilianis, Tourisme et développement durable en Méditerranée. La Grèce., Université de l'Égée, 2003.
Le tourisme s'y développe peu à peu, mais les caractéristiques de l'île la préservent du tourisme de masse. L'île n'est accessible que par bateau. Les trois principaux sites d'hébergements touristiques sont Katápola, Egiáli et Chóra. Les circuits de randonnées sont relativement bien entretenus. Les autres activités sont la plongée sous-marine, les activités relatives au bien-être, et les plages (mais ce n'est pas l'attrait principal de l'île en comparaison avec d'autres îles grecques).
Amorgós est habitée dès le Néolithique (pointes de flèches en obsidienne remontant à 4500 avant notre ère).
La période protocycladique, entre 3000 et 2000 avant notre ère, est l'âge d'or de l'île. Une douzaine d'acropoles avec palais et nécropoles ont été identifiées. Surtout, Amorgós produit alors de très nombreuses idoles cycladiques, donnant leurs noms à deux variétés de statues du type « canonique », celles de Kapsala et de Dokathismata.
Antiquité
L'île est peuplée par les Ioniens vers 1200 av. J.-C.. À partir de la période archaïque, trois cités-États indépendantes se partagent l'île : Egiáli au nord, Minoa (située sur une colline au-dessus de Katapola), et Arkesini au sud.
Amorgós tombe à l'époque archaïque sous la domination de Naxos, puis de Samos. Elle intègre ensuite l'alliance athénienne puis appartient aux Ptolémées d'Égypte et enfin aux Romains qui l'utilisent comme lieu d'exil. En -322, durant la "guerre lamiaque" eut lieu au large de cette île une bataille navale entre la flotte athénienne et la flotte d'Antipater, régent de Macédoine. La défaite athénienne consacra la fin définitive de la puissance navale de la cité.
Ce monastère est un des plus spectaculaires de Grèce et une des plus anciennes constructions byzantines des Cyclades. Il est jusqu'au XIXe siècle un des plus riches de Grèce, possédant un vaste patrimoine foncier.
Il n'existe pas de document relatifs à sa fondation, mais des traditions orales parfois divergentes et des documents plus tardifs. Elle remonterait au XIe siècle[11]. Le monastère aurait été restauré ou véritablement fondé par l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène en 1088. Il aurait été créé pour abriter une icône sauvée des iconoclastes par une femme pieuse originaire de Khoziva, un village de Terre Sainte.
Il est construit littéralement à flanc de falaise, à 300 m au-dessus de la mer. Par endroits, le monastère ne fait guère plus d'un mètre cinquante de large. La chapelle est installée dans une des anfractuosités du rocher. Tournefort, dans son Voyage d'un botaniste (1700) dit qu'il « ressemble de loin à une armoire appliquée vers le bas d'un rocher effroyable, taillé naturellement à plomb ». Il estime qu'une centaine de moines pouvaient y loger. En 1989, il n'y en avait plus que deux. Il semblerait que depuis les évolutions politiques en Europe de l'Est, de nombreux jeunes moines d'origine russe se soient installés à Amorgós, comme dans d'autres monastères de Grèce.
Ce monastère, dont les murs sont d'une extrême blancheur, a aussi l'allure d'une forteresse.
Pour se faire une idée de la vie à Amorgós à la fin du XIXe siècle, se reporter à l'œuvre de Gaston DeschampsLa Grèce d'aujourd'hui au chapitre « six semaines dans l'île d'Amorgos »[12].