Margelles, Montizelle et Forest étaient, en 1888, des dépendances de la commune qui avaient leur propre histoire[1]. Elles semblent ne plus avoir d'existence.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 693 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Estrées-Mons à 10 km à vol d'oiseau[4], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,5 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
Typologie
Au , Douilly est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (91,8 %), zones urbanisées (4,3 %), forêts (3 %), zones agricoles hétérogènes (0,9 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
La localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 51, Mesnil-Bruntel - Saint-Christ-Briost - Ham)[13].
Toponymie
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Le nom de la localité est attesté sous les formes Ovilliacum en 922 ; Dulgiacus en 986 ; Dolli en 1107 ; Dulli en 1116 ; Douilli en 1142 ; Doilli en 1145 ; Dully en 1149 ; Duliacum en 1188 ; Dulliacum en 1201 ; Doulli en 1238 ; Douelli en 1258 ; Doully en 1263 ; Douilly en 1290 ; Douilly-Margère en 1801[14].
Margères (Margère), une ancienne ferme dépendante de Douilly, attesté sous les formes Margellæ en 1113 ; Margelli en 1140 ; Marzeles en 1145 ; Margeles en 1175 ; Margières en 1226 ; Margelle en 1256 ; Margelles en 1258 ; Margère en 1733[15]. Margères serait la prononciation picarde de Margelles[1].
Montizelle (Montizel), une ancienne ferme et hameau dépendant de Douilly, attesté sous les formes Montisel en 1153 ; Mons-Iselli, 1182 ; Montizel, 1733 ; Montizelle[16].
Histoire
Hector Josse a publié en 1888 une étude historique très documentée et illustrée de nombreux dessins d'Edouard Lévêque consultable sur le site de la Bibliothèque Nationale en cliquant sur le lien ci-après[17] .
Au Xe siècle, Douilly appartenait aux seigneurs de Ham qui descendaient de Charlemagne[1].
Durant la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, en 1411, les villageois se réfugient dans des souterrains[1].
Temps modernes et contemporains
Sur la carte de Cassini ci-jointe datée du milieu du XVIIe siècle, on noté la présence d'un moulin à vent en bois au nord du village, d'un moulin à eau implantée sur le cours de la Germaine, de la ferme de Montizel qui existe encore de nos jours, et, à environ 1 km au sud-ouest, du prieuré de Margère, qui est une ferme aujourd'hui. Margère, autrefois Margelle ou Margères, fut un prieuré conventuel, communauté de femmes de 1093 à 1258. À cette date, à la suite d'un différend entre les sœurs du couvent et la population des villages avoisinants concernant la possession des près, ce prieuré fut incendié[18].
En 1552, les troupes incendiaires du comte de Rœux ravagent le village et Margère[1].
La commune, instituée lors de la Révolution française, absorbe entre 1790 et 1794 celle de Margère, et prend, en 1801 le nom de Douilly-Margère avant de reprendre, ultérieurement, celui de Douilly[19].
Lors de la Révolution, le , a lieu le partage des biens communaux. Les 469 lots de prairies entre Margère, Douilly et Montizelle sont partagés par tirage au sort entre les 89 chefs de ménage de la commune[1].
Une sucrerie est édifiée en 1861 à Neuforest. En 1877, elle produit 760 tonnes de sucre en soixante jours de travail[1].
Pendant une grande partie de la guerre, la commune est occupée par l'armée allemande dès octobre 1914. L'occupant détruit systématiquement le village en 1917 lors de leur retrait sur la ligne Hindenburg et en mars 1918 lors de l'ultime offensive jusqu'aux portes d'Amiens[20],[21]. La reconstruction par des baraquements commence dès le début de l'année 1918[22].
Pour le Centenaire de la Libération de Douilly par l'armée française, l'Amicale des Anciens Elèves de Douilly a publié un livre (2018) relatant les conditions d'âpreté et de pillages de l'occupation allemande dans le village. Ce livre illustré ( Cicatrices / Douilly 1918-2018) de 123 pages comporte des photos du village détruit, des témoignages poignants de nos jeunes sur le front et des habitants restés au village ou en exode. Le livre est en vente à la mairie. Un circuit pédestre historique avec de larges photos de cette période a été inauguré dans le village.
À la fin de la guerre, la commune est considérée comme totalement détruite[23]. Elle a été décorée avec palme de la Croix de guerre 1914-1918 le [24].
La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du 7 août 2015, prévoyant que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[25], le schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) arrêté par le préfet de la Somme le 30 mars 2016 prévoit notamment la fusion des communautés de communes du Pays Hamois et celle du Pays Neslois, afin de constituer une intercommunalité de 42 communes groupant 20 822 habitants, et précise qu'il « s'agit d'un bassin de vie cohérent dans lequel existent déjà des migrations pendulaires entre Ham et Nesle. Ainsi Ham offre des équipements culturels, scolaires et sportifs (médiathèque et auditorium de musique de grande capacité, lycée professionnel, complexe nautique), tandis que Nesle est la commune d'accueil de grandes entreprises de l'agroalimentaire ainsi que de leurs sous-traitants »[26].
Un projet de création de parc éolien, dit de la Voie Corette, est autorisé en mai 2017, après de longues controverses[29]. Il comprendra six éoliennes à Douilly et trois à Matigny[30],[31].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[33].
En 2021, la commune comptait 251 habitants[Note 1], en augmentation de 8,66 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Étienne[37], En 986, un diplôme du Roi Lothaire signale la redevance de l'église de Douilly à l'Abbaye St.Eloi de Noyon. Brûlée de l'intérieur en 1917 lors de la Première Guerre mondiale, elle fut reconstruite en 1929[38]. Le clocher résista, le transept sud est du XVe siècle. De nombreuses inscriptions et graffitis sont gravés de phrases historiques:" 1553, les feux du Vermandois.." et les dates 1234 et 1343 y sont visibles.
Chapelle funéraire Mortecrette en pierre blanche, proche de l'église avec fronton décoré d'un rameau de laurier[39].
Chapelle funéraire Demarolle-Cordier, au milieu du village, avec clocheton[39]. La chapelle de "l'enfant-Jésus" est le prolongement de l'oratoire édifié en 1720 par la famille Fouquier. Cette chapelle actuelle, construite vers 1830 par la famille Demarolle fut épargnée en 1914-18.
L'ancienne gare de Douilly sur la ligne Saint-Quentin - Ham, ouverte au public en décembre 1910 jusqu'en 1955. Le trafic de marchandises perdurera jusqu'en 1990 avec Douilly comme terminus. La ligne sera définitivement fermée en 1990 et démantelée.
Le Prieuré de Margère . Autrefois métairie puis Prieuré. Son origine remonte en l'an 1093. Reconstruite après la première guerre mondiale. Quelques bâtiments ont été épargnés
Le chef évoque la famille Lallier du Fayet, dont étaient issus les anciens seigneurs de Douilly aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le champ fretté rappelle quant à lui la famille de Moÿ de Sons qui possédait l'autre moitié de la seigneurie à la même époque. Adopté vers 1990.
Bibliographie
Hector Josse, de la société des antiquaires de Picardie, Notice historique sur le village de Douilly..., illustrations d'Édouard Lévêque, édit. Laforest, Amiens, 1888. Lire en ligne sur Gallica.
Catherine GRU et l'association familiale rurale de Douilly, "Mille ans d'une église rurale" livre-album de 1987 pour le millénaire de l'église. En vente en mairie. (ISBN index 17628)
Xavier GRU et l'amicale des anciens élèves de Douilly, "Cicatrices / Douilly 1918-2018" livre illustré de Douilly sous l'occupation allemande dès octobre 1914 jusqu'à sa libération par l'armée française le 6 septembre 1918. En vente en mairie (ISBN978-2-9564862-0-6)
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abcdefgh et iHector Josse de la société des antiquaires de Picardie, Notice historique sur le village de Douilly..., édit. Laforest, Amiens, 1888.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Section photographique de l'armée, « Photo : Douilly. Dans le village détruit. Baraquement servant d'habitation provisoire », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 43, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, janvier 1918
livre "cicatrices / douilly 1918-2018" sur la vie du village sous l'occupation écrit par l'aaep de douilly pour le centenaire de la libération de douilly le 6 septembre 1918 cicatrices (isbn978-2-9564862-0-6) (consulté le ).
↑V.F.; C.La., « Les fusions ne vont pas toutes se faire en douceur », Le Courrier picard, (lire en ligne)« Imposée par l’État, la fusion des communautés de communes se fait parfois naturellement. Mais elle engendre aussi des difficultés, comme entre celles de Ham et Nesle ».
↑« Dernière réunion pour les élus du pays hamois », Le Journal de Ham, no 50, , p. 5« Éric Legrand peut conclure : « Dans quelques jours, le Pays Hamois cédera définitivement la place à la communauté de communes de l’Est de la Somme : une nouvelle appellation pour un territoire nouveau mais aussi, et surtout, pour une ambition nouvelle ».
↑Christèle Dufourg, « Douilly-Matigny : La guerre pour du vent : Rarement un projet éolien aura autant exacerbé les passions. L'enquête publique qui commence le 13 juin va permettre à chacun de s'exprimer sur la Voie Corette », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Ludovic Lascombe, « Feu vert du préfet pour les éoliennes de Douilly et Matigny », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le vent de la colère s’est déplacé : Si Vent de colère a gagné l’an dernier son combat contre le projet de huit éoliennes à Villers-Saint-Christophe, elle se mobilise contre celui, voisin, de Douilly et Matigny », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAndré Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 275 (ASINB000WR15W8).