La commune est un village rural picard, est situé à 15 km du bourg de Ham, 13 km de Péronne et 52 km d'Amiens[1].
Elle est traversée par l'A29, dont une sortie se trouve en limite de son territoire, à Athies, où elle se connecte à l'ex-route nationale 37 (actuelle RD 937).
En 2019, la localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 51, Mesnil-Bruntel - Saint-Christ-Briost - Ham)[2].
Hydrographie
La commune est limitée à l'ouest par la Somme et ses étangs (et jouxtant le canal de la Somme), ainsi qu'au nord, par l'Omignon.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 704 mm, avec 11,6 jours de précipitations en janvier et 8,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Estrées-Mons à 5 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Statistiques 1991-2020 et records ESTREES-MONS-INRA (80) - alt : 87m, lat : 49°52'29"N, lon : 3°01'52"E Records établis sur la période du 01-01-1989 au 03-12-2023
Source : « Fiche 80557001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Ennemain est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (81,9 %), zones urbanisées (5,6 %), forêts (4,7 %), zones agricoles hétérogènes (4,2 %), eaux continentales[Note 2] (3,7 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
A l'origine, le village était situé sur les bords de l'Omignon, en face de la ville d'Athies.
Dès 875, Nemincum et Memnincum sont relevés, pour évoluer en Memmium en 894. Puis Hennemaing en 1384 dans le dénombrement du temporel de Notre-Dame de Ham. La graphie actuelle, Ennemain, est relevée dans les coutumes de Péronne en 1567[1],[14].
Le nom Nemincum de 875 semble formé avec le suffixe pré-celtique incum sur un premier élément gaulois nem-, « sanctuaire » (cf. Nemours, Nîmes).[réf. nécessaire]
Le nom a, semble-t-il, subi par la suite l’attraction du suffixe germanique ing donnant la finale aing , qui a fait dire à Dauzat & Rostaing que ce nom pourrait être dérivé du nom d’homme germanique Enno en s’appuyant sur le nom d’Ennebourg (S.-M.), formé, lui, avec burgus.[réf. nécessaire]
L'ancien moulin sur l'Omignon a été transformé en minoterie en 1903. Il fournissait en farine une dizaine de boulangeries du secteur avant de cesser de fonctionner en 1954[15].
La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du 7 août 2015, prévoyant que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[19], le schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) arrêté par le préfet de la Somme le 30 mars 2016 prévoit notamment la fusion des communautés de communes du Pays Hamois et celle du Pays Neslois, afin de constituer une intercommunalité de 42 communes groupant 20 822 habitants, et précise qu'il « s'agit d'un bassin de vie cohérent dans lequel existent déjà des migrations pendulaires entre Ham et Nesle. Ainsi Ham offre des équipements culturels, scolaires et sportifs (médiathèque et auditorium de musique de grande capacité, lycée professionnel, complexe nautique), tandis que Nesle est la commune d'accueil de grandes entreprises de l'agroalimentaire ainsi que de leurs sous-traitants »[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[29].
En 2021, la commune comptait 258 habitants[Note 3], en augmentation de 6,61 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'école de la commune dispose de deux classes en 2020[15].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Martin[32], totalement reconstruite dans les années 1920 après les destructions de la Première Guerre mondiale en briques et pierres[15].
Vestiges de la Chapelle Notre Dame-des-Joies[33], où ne subsistent qu'une grande croix métallique et un caveau au sol, dans lequel est enterré un ex-propriétaire important du village[15].
Ruines du moulin d'Ennemain. L’existence du moulin est antérieure à 1791 et il a fut transformé en minoterie en 1903. Reconstruit en 1924 en béton-armé après les destructions de la Première Guerre mondiale par Eugène Pointier pour remplacer l'édifice précédent construit en briques. Il fonctionnait à grâce à une turbine hydraulique et à un moteur Duvan de 50 chevaux, qui pouvait produire jusqu'à 120 quintaux de farine par jour (mais, le plus souvent, la production se limitait à 90 quintaux journaliers, produite par deux ouvriers) et fournissait 8 boulangers et des gens du pays.
Le moulin ainsi que les bâtiments de la ferme ont été occupés lors de la Seconde Guerre mondiale par l'ennemi, qui a profité de l'électricité fournie par l'entreprise. L'exploitation a cessé en 1953 et le moulin est laissé depuis à l'abandon[34],[35],[15]..
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ ab et cDictionnaire topographique du département de la Somme, J. Garnier, tome 1, Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, imp. Lemer Aîné, place Périgord, 3, Amiens, 1867, p. 324.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑[Ennemain] Jacques Garnier, secrétaire perpétuel, Société des Antiquaires de Picardie, « Dictionnaire topographique du département de la Somme » [PDF], 3e, sur Archives départementales de la Somme, Lemer Aîné, Amiens, Place Périgord, 3, (consulté le ), p. 324 (166/269).
↑ abcde et f« Dans la mémoire du plus ancien habitant d’Ennemain : Gérard Valingot, habitant d’Ennemain depuis 1933 et ancien maire, est un témoin privilégié de l’évolution de ce bourg situé au cœur de la vallée de l’Omignon », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Celui qui a été maire de 1989 à 2001 égrène alors avec nostalgie les différents commerces qui composaient le village d’antan ».
↑V.F.; C.La., « Les fusions ne vont pas toutes se faire en douceur », Le Courrier picard, (lire en ligne)« Imposée par l’État, la fusion des communautés de communes se fait parfois naturellement. Mais elle engendre aussi des difficultés, comme entre celles de Ham et Nesle ».
↑« Dernière réunion pour les élus du pays hamois », Le Journal de Ham, no 50, , p. 5« Éric Legrand peut conclure : « Dans quelques jours, le Pays Hamois cédera définitivement la place à la communauté de communes de l’Est de la Somme : une nouvelle appellation pour un territoire nouveau mais aussi, et surtout, pour une ambition nouvelle ».
↑« Liste des maires de la Somme » [PDF], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
↑« Patrice Grimaux se présente à nouveau pour la mairie d’Ennemain : Patrice Grimaux, maire sortant d’Ennemain, veut garder son écharpe et se présente à nouveau aux élections municipales », L'Aisne nouvelle, (lire en ligne, consulté le ).