En 1199, il est décidé d'une grande union entre les Lusignan et les Taillefer. Son père, Hugues IX le Brun, seigneur de Lusignan, doit épouser en secondes noces Isabelle Taillefer[14] héritière du comté d'Angoulême[15], une enfant de huit ou dix ans. Ne souhaitant pas céder le comté de la Marche ni aux Lusignan, ni aux Taillefer, Richard Cœur de Lion, après avoir accordé à son oncle Raoul Ier d'Exoudun les possessions normandes d'Eu[16], permet au lignage d'accéder au rang comtal. Cette future union permet au souverain anglais de stabiliser le nord de l'Aquitaine en faisant basculer l'Angoumois, toujours hostile aux Plantagenêt, dans les mains d'une maison fidèle.
Son père, en capturant Aliénor d'Aquitaine, lors de son passage sur ses terres en décembre 1199, se fait remettre le comté de la Marche[24] par la reine pour prix de sa libération[25]. Le à Caen, Hugues IX le Brun prête hommage au roi Jean sans Terre pour le comté de la Marche. Raoul Ier d'Exoudun fait de même pour le comté d'Eu qu'il tient du chef de son épouse Alix[26]. Son père est désormais à la tête d'un puissant réseau familial et féodal et le jeune Hugues X est son unique héritier. Marche, fiefs mélusins et bientôt Angoumois seront dans la même main, donnant naissance à l'une des plus importantes possession territoriale du centre ouest de la France : un réel danger pour la souveraineté ducale.
En 1219, à la mort de son père en croisades, Hugues X devient seigneur de Lusignan et comte de la Marche. Proche de la quarantaine d'années, il n'est toujours pas marié et la jeune princesse anglaise, Jeanne réside toujours en terre poitevine, trop jeune encore pour prendre époux. Isabelle Taillefer, sa mère, est veuve depuis 1216. Elle quitte Londres sous la pression des grands seigneurs anglais et retrouve Angoulême. Vingt ans après, l’occasion se présente à nouveau de constituer autour des fiefs Lusignan du Poitou, des comtés de la Marche et de l’Angoumois un vaste ensemble territorial.
C'est dans le courant du printemps 1220 qu'Hugues X de Lusignan épouse Isabelle Taillefer[5],[33],[34],[35], fille d'Aymar (♰ 1202), reine consort d'Angleterre et comtesse d'Angoulême (suo jure), ancienne fiancée de son père en 1200. Par cette union, une grande partie du nord-aquitain ou "Grand Poitou"[36], décrit et nommé ainsi par Matthieu Cosson[37], va tomber peu à peu sous la domination du couple Lusignan-Taillefer.
Hugues demande immédiatement à entrer en possession du douaire de sa femme. Henri III d'Angleterre donne au nouveau couple les terres anglaises, normandes, et surtout les seigneuries de Saintes et de Niort constituant le douaire de sa mère Isabelle. En 1221, après une dispute, ses terres anglaises sont brièvement saisies, puis définitivement confisquées en à la suite du traité de Bourges.
À cette époque, Hugues X de Lusignan et Isabelle d'Angoulême font partie des grands feudataires du royaume de France. Le beau-fils d'Hugues X n'est autre que le roi d'Angleterre, Henri III Plantagenêt. Hugues X possède l'Angoumois, la Marche, la Saintonge, une partie de l'Aunis, Oléron et plusieurs domaines et places fortes en Poitou soit directement, soit détenus par un membre de sa famille. Leurs possessions sont à la frontière des domaines Plantagenêt et Capétiens. Sans l'autorisation d'Hugues X et de ses parents aucun des deux souverains ne peut entrer en Poitou. Hugues X de Lusignan et Isabelle d'Angoulême ont créé un État dans l’État, quasi indépendant.
L'effondrement de l'autorité de la couronne anglaise dans le nord-aquitain et la faible influence du pouvoir capétien, permet à Hugues X de Lusignan de mener une politique expansionniste et de surenchères. Cependant, si la domination du couple Lusignan-Taillefer est incontestable sur le "Grand Poitou"[44], l'opportunité qu'il a offert aux capétiens d'installer leur légitimité sur une partie de l'héritage d'Aliénor d'Aquitaine est annonciateur des évènements de 1241.
Le décès prématuré de Louis VIII, de dysenterie aiguë à Montpensier le , laisse la couronne à un jeune souverain de douze ans et va bouleverser l'équilibre politique du royaume. Le sacre du jeune Louis IX a lieu le [49] ; Hugues X de Lusignan et Isabelle d'Angoulême en sont absents[50].
L'étude des enchères qui opposent les rois de France et d'Angleterre entre 1223 et 1242 montre qu'à partir de 1227, il n'est pas question pour le comte de la Marche de remettre en question son allégeance capétienne.
Le comte Hugues X conserve le château et la ville de Saint-Jean-d'Angély ainsi que le grand fief d'Aunis jusqu'en 1241, année où Alphonse, frère cadet de Louis IX, est déclaré majeur et reçoit le comté de Poitou en application du testament de leur père Louis VIII. Cette même année, en juillet à Poitiers, Hugues X prête hommage au comte Alphonse. Saint-Jean d'Angély et le Grand fief d'Aunis, que le traité de Clisson leur avait accordés doivent aussi être restitués[67]. L'accord prend pour référence le traité de Bourges, antérieur aux traités de Vendôme ou de Clisson, donc moins généreux. Ces clauses mettent sérieusement en péril les nombreux empiétements du comte de la Marche sur le domaine comtal et le reste des féodaux poitevins[68]. Hugues X n'accepte pas de perdre l'autonomie qu'il avait auparavant : il n'est plus vassal direct du roi de France mais seulement du comte de Poitiers, son cadet, et perd sa suprématie sur l'Aquitaine[69]. À l'investiture du Poitou et de la Saintonge est ajoutée celle de l'Auvergne, ce qui permet au jeune comte de Poitou d'encercler les terres marchoises et angoumoisines du couple Lusignan-Taillefer.
En , Henri III d'Angleterre renonce à de nombreux droits qu'il possède en aquitaine ; notamment sur les châtellenies de Jarnac, Cognac, Merpins en faveur du couple et de leurs héritiers en échange de leur hommage et de leur service[74],[75]. Cependant, la révolte se déclenche avant que les coalisés soient prêts à entrer en guerre. En , Alphonse invite Hugues X à célébrer à Poitiers les fêtes de noël. Le seigneur de Lusignan se rend au palais comtal, rompt son hommage et lance un défi à son suzerain[76].
Hugues X de Lusignan reçoit les soutiens de Raymond VII, comte de Toulouse, de Roger IV, comte de Foix, ainsi que l'aide de ses beaux-fils : le roi d'AngleterreHenri III et de son frère Richard, comte de Cornouailles. Si Hugues X a réussi à rassembler derrière lui ses cousins, s'il semble avoir mis sur pied la plus formidable coalition opposée au pouvoir capétien depuis l'année 1214, sur place, ses soutiens se réduisent aux barons gascons et saintongeais[77], ralliés à lui par fidélité au roi d'Angleterre. Forcés d'entrer en rébellion avant que ses alliés ne soient prêts, les Lusignan se retrouvent seuls en première ligne, fragilisés par le désamour de la noblesse poitevine[78].
L'offensive capétienne
Immédiatement, la famille capétienne réagit : le , Alphonse de Poitiers convoque la noblesse poitevine à Chinon pour Pâques. Des seigneurs fidèles, d'autres moins mais ennemis des Lusignan, répondent à l'appel : ainsi Geoffroi V de Rancon, seigneur de Gençay et de Taillebourg. C’est le début de la guerre de Saintonge[79].
Louis IX décide de porter secours à son frère et dirige la campagne. Il convoque l'ost à Chinon pour le et y reçoit la soumission du vicomte de Thouars, Aimery VIII et de son frère aîné Geoffroy, trésorier du chapitre de Poitiers[80]. Le , le roi de France est à Poitiers avec une armée de 24 000 hommes, chevaliers et fantassins, et des engins de siège[81].
Mais surtout les Français s'emparent de la forteresse de Frontenay considérée comme inexpugnable à l'époque et défendue par un fils naturel d'Hugues X et 100 chevaliers[84],[85]. La forteresse résiste pendant deux semaines aux assauts capétiens durant lesquels Alphonse de Poitiers est blessé par un tir d'arbalète. Lors de sa prise, le commandant de la place, bâtard du comte de la Marche, évite une mise à mort et est fait prisonnier avec 41 chevaliers et 80 sergents[86],[87]. En représailles, les murailles sont rasées[88] et la ville est alors appelée Frontenay-l’Abattu[89]. Les troupes capétiennes prennent ensuite les châteaux de Villiers[90] qui est détruit, Prahecq, Saint-Gelais[91]. Puis, les troupes françaises entrent en Aunis et en Saintonge et prennent Tonnay-Boutonne, Matha dont le donjon est rasée[92]. Enfin celui de Thors[93] se rend et Le Seure est pris et détruit. Après avoir vaincu Geoffroy II de Lusignan et désenclavé la ville de Niort, l'armée royale se dirige vers Saintes où se trouvent les conjurés[94].
Le roi de France est hébergé au château de Taillebourg, possession de Geoffroy V de Rancon, ennemi déclaré d'Hugues X, qui surplombe le premier pont sur la Charente depuis son embouchure. C'est un passage stratégique entre Saint-Jean-d'Angély et le Poitou au nord et Saintes (qui appartenait alors aux Lusignan) et l'Aquitaine au sud. Le , les deux armées se font face de chaque côté du pont, sans qu'un véritable combat ait lieu. Le , la bataille de Taillebourg se résume en une charge massive des chevaliers français qui déboulent du château et bousculent leurs adversaires, contraints de fuir[96],[97].
La bataille de Saintes
Après cet engagement qui leur permet de contrôler un pont stratégique, les Franco-Poitevins exploitent leur avantage. Le , sous les murs de Saintes, se déroule la bataille décisive. Hugues X de Lusignan avec ses fils Hugues le Brun, Guy et Geoffroy, participent aux combats et attaquent les fourrageurs français qu'ils mettent en déroutent[98]. Cependant, les Anglo-Saintongeais sont défaits et abandonnent Saintes[99],[100]. L'ensemble des membres de la famille Lusignan est vaincu de façon définitive.
Le traité de Pons (1242)
Le , Hugues XI le Brun, fils aîné d'Hugues X, héritier de la maison de Lusignan, se rend au camp du roi de France à Pons pour négocier la fin des hostilités. Il est retenu en otage en attendant la reddition de ses parents[101]. Le à Pons, Hugues X de Lusignan avec son épouse Isabelle et ses enfants se soumettent à Louis IX avant de rendre hommage au frère de ce dernier, Alphonse de Poitiers[102].
Le , Louis IX impose en outre à Hugues X la remise pour quatre ans de ses châteaux de Merpins et Château-Larcher, pour huit ans du château de Crozant, à charge pour Lusignan de payer les frais de garde[104],[105],[106],[107]. De plus, les fils d'Hugues X devront prêter hommage au comte de Poitou pour les possessions qu'ils recevront de leurs parents en héritage[108],[109], morcelant encore plus le lignage principal.
En 1250, sa petite-fille, Isabelle de Lusignan (av. 1239-ap. 1314), à peine pubère, épouse le fils de son ancien ennemi, Geoffroy VI de Rancon, seigneur de Gençay, qui fait reconstruire son château avec la dot[110].
Hugues X devient veuf en 1246. En 1248 il participe, aux côtés de Louis IX, à la septième croisade. Il meurt le en combattant devant Damiette, lors de la prise de la ville[117], au même lieu que son père en 1219[118],[119],[120], le lendemain du jour anniversaire du décès de son épouse[121].
Hugues X de Lusignan a, hors mariage, avec deux inconnues :
Inconnu (av. 1220-ap. 1243), né avant le mariage d'Hugues X avec Isabelle d'Angoulême, il est possible qu'il soit le défenseur de la forteresse de Frontenay en 1242[84],[85],[130]. Il propose de se battre en duel judiciaire à la place de son père en 1243[131] et disparaît ensuite des sources. Son nom est inconnu. D'un statut inférieur à celui de ses frères, il pourrait être entré dans l'ordre de l'Hôpital, à l'instar de son autre frère bâtard, Guy de la Marche, entré chez les Franciscains[132].
Guy de la Marche ou Guy de Lusignan (av. 1249-ap. 1291), né surement après le décès d'Isabelle d'Angoulême (♰ 1246). Guy est moine franciscain et gardien du couvent de Cognac[133]. Une bulle du pape Nicolas IV, datée du , précise qu'il était fils naturel du comte de la Marche et d'Angoulême et qu'il avait été conçu alors que son père et sa mère étaient tous deux célibataires[134].
Sceaux et armoiries
Sceau [1216]
Sceau et contre sceau d'Hugues X de Lusignan [1216][135]
Description : Type équestre de chasse à droite, le cheval au galop, le cavalier, vêtu d'un surcot, tient les rênes de la main gauche et de la droite un petit chien debout sur la croupe du cheval. Dans le champ, devant et autour du cheval, un semis de marguerites.
Ce sceau reprend le type en usage par Hugues IX à la différence de la main droite élevée au-dessus de l'encolure.
Description : Type équestre de chasse à droite, le cheval au galop, le cavalier, tête nue, vêtu d'un surcot par-dessus sa cotte, tient les rênes de la main gauche et de la droite un petit chien debout sur la croupe du cheval. Dans le champ à droite, un cor suspendu au cou du cavalier. Le cheval est harnaché avec des grelots.
Ce sceau aux armes de Lusignan est associé à la titulature de comte de la Marche. Il est, dans la plupart des cas, apposé en contre-empreinte du sceau équestre d'Hugues X comme comte d'Angoulême.
Description : Écu burelé de dix-neuf pièces sur champ de rinceaux.
Description : Type équestre de chasse à droite, le cheval au galop, le cavalier, tête nue, vêtu d'un surcot, tient les rênes de la main gauche et de la droite un petit chien debout sur la croupe du cheval. Dans le champ à droite, un cor suspendu au cou du cavalier. Le cheval est harnaché.
Légende : ...... ..GONIS DE L....... ...... ....LIS..
Légende transcrite : [Sigillum Hu]gonis de L[eziniaco comitis Engo]lis[me]
Écu burelé d'argent et d'azur de vingt-cinq pièces au lion rampant de gueules
Commentaires : Armoiries d'Hugues X de Lusignan, d'après l'empreinte d'un contre-sceau de 1216 dessinée par Louis Boudan au XVIIIe siècle pour Roger de Gaignières.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 43 (« L'arborescence des châteaux »), p. 202
↑ a et bLettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d'Angleterre depuis Louis VII jusqu'à Henri IV tirées des archives de Londres par Bréquigny (publ. Jacques-Joseph
Champollion-Figeac), t. I : de l'année 1162 à l'année 1300, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), XXI : Lettre d'Isabelle, reine d'Angleterre, veuve de Jean-sans-Terre, à Henri III, roi d'Angleterre, son fils., p. 27-28
1220, mai : Isabelle, reine d'Angleterre, dame d'Irlande, duchesse de Normandie et d'Aquitaine, comtesse d'Anjou et d'Angoulême fait savoir à son fils le roi d'Angleterre, Henri [III] qu'elle a décidé de se marier avec Hugues [X] de Lusignan parce que ce dernier, demeurant sans descendance, est pressé par ses amis de se marier et que, la sœur du roi étant trop jeune, ils le poussent à aller chercher une épouse en France, auquel cas, toute la terre du roi d'Angleterre dans cette région aurait été perdue. Elle lui demande de faire mettre au pouvoir de son époux la ville de Niort et les châteaux d'Exeter et de Rockingham ainsi que les 3500 marcs que son époux, le roi Jean lui avait concédé en douaire et de faire venir chercher sa sœur Jeanne quand il lui plaira.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 252
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 257
↑Documents pour l´histoire de l´église de Saint-Hilaire de Poitiers (éd. Louis Rédet), t. CXXX, coll. « Mémoires de la Société des Antiquaires de l´Ouest », (lire en ligne), CLXXXIV, p. 214
1200, 23 février : Hugues [IX] le Brun, comte de la Marche, seigneur de Lusignan et de Couhé, revendiquait une redevance annuelle de 5 sous sur la terre de Plantefourche près de Couhé appartenant à l'église de Saint-Hilaire. Les chanoines assuraient que cette querelle avait déjà été abandonnée par son
arrière grand-père, Hugues [VII] de Lusignan, avant de partir à Jérusalem et affirmaient que ni lui ni ses ancêtres n'avaient perçu les 5 sous. Après une enquête, il abandonne cette querelle en compagnie de son fils unique, Hugues [X].
« Isabel filiam Ailmari comitis de Engolismo, quam predictus comes, consilio et voluntate Richardi regis Anglie, prius dederat Hugoni le Brun comiti de la Marche ; quam idem comes in suam per verba de presenti receperat, et ipsa illum in suum receperat per verba de presenti. Sed, quia ipsa nondum annos nubiles attigerat, noluit eam predictus Hugo sibi in facie ecclesie copulare. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 95 :
« Si Hugues IX était marié au début des années 1190, ce n'est plus le cas vers 1199 : Richard Cœur de Lion lui accorde alors la main de l'héritière d'un comté : Aymar II d'Angoulême n'a qu'une seule fille, Isabelle. »
↑Cartulaire de l'abbaye de Saint-Michel du Tréport (Ordre de Saint Benoit) (éd. Pierre Lafleur de Kermaingant), Paris, (lire en ligne), LIII, p. 88-90
1191 : Raoul [Ier d'Exoudun], comte d'Eu, confirme toutes les donations faites à l'abbaye Saint-Michel-du- Tréport par ses prédécesseurs, Robert, Guillaume [II], Henri [Ier], Jean et Henri [II] le Jeune ainsi que par tous leurs hommes : les droits sur l'avoine et le froment de Villy-sur-Yères, sur l'avoine de Montroty, la dîme de Feukereuscamp, la redevance due pour la coupe de bois à Eu, les droits banaux du moulin du Mesnil-Allard, libres de toute dîme, le pasnage dans la forêt d'Eu et tous les essarts de cette forêt, toute la dîme vicomtale d'Eu, du Tréport, de Criel-sur-Mer, de Sept-Meules, et de Grandcourt, tous les droits banaux des moulins et la taille du Mont-Huon. Si les hommes de l'abbaye sont amenés à répondre devant les tribunaux, ils pourront se disculper et ne seront jugés que par l'abbé. Il lui donne également la justice des coups ayant été jusqu'au sang dans toute la terre de l'abbaye et spécialement à La Fontaine, à Villy-sur-Yères et au Mesnil-Allard. Il promet sous peine d'excommunication que ni lui ni ses héritiers ne chercheront à collecter des tailles sur les terres de l'abbaye et leur concède de pouvoir pêcher dans les eaux d'Eu pour trois fêtes, les cultures entre le Tréport et Flamengeville, et confirme la donation d'un pré à Flamengeville, d'une hospice au Tréport, une dîme au Tost, une dîme à Eu, des coutumes sur le pain et la dîme du pain au Tréport, la dîme de l'achat des poissons pour la cuisine du comte, une foire le jour de la Saint-Michel [29 septembre] et une autre le jour de la Saint-Jean-Baptiste [24 juin].
↑Raoul de Diceto (éd. William Stubbs), Radulfi de Diceto decani Lundoniensis opera historica : the historical works of master Ralph de Diceto, dean of London, vol. II, Londres, Longman, (lire en ligne), p. 166
↑François Arbellot, « La Vérité sur la mort de Richard Cœur-de-Lion », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Limoges, Chapoulaud, vol. XXVI, , p. 169-170 (lire en ligne)
↑Mathieu Cosson, Richard Coeur de Lion - Comte de Poitou, duc d'Aquitaine (1157-1199), La Roche-sur-Yon, CVRH, , p. 128 :
« Richard, roi d'Angleterre, après un règne de neuf ans, six mois, dix-neuf jours, au sein du duché d'Aquitaine, sur le territoire de Limoges, au château de Châlus, le septième jour avant les calendes d'avril [26 mars], fut frappé par une flèche de Pierre Basile ; et plus tard, le huitième jour avant les ides d'avril [6 avril], le mardi, l'homme envoyé par Mars mourut devant ledit château. »
↑Jean Flori, Richard Coeur de Lion, Le roi-chevalier, Paris, Payot, , 598 p. (ISBN2-228-89272-6), p. 246
↑Yannick Hillion, « La Bretagne et la rivalité Capétiens-Plantagenêts : Un exemple : la duchesse Constance (1186- 1202) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 92, no 2, , chap. 5 : La duchesse Constance et Jean-sans-Terre - Arthur - 1199-1202, p. 120-122 (lire en ligne)
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 1290 :
« le groupe familial composé par Hugues IX de Lusignan, son frère Raoul Ier d'Exoudun, leur oncle Geoffroy Ier de Vouvant, ses cousins, Guillaume II d'Angles, Guillaume Ier de Lezay avec ses fils, Simon II de Lezay et Joscelin Ier de Monthoiron soutient la candidature de Jean sans Terre à l'héritage de son frère Richard. Mais, lorsque le nouveau roi d'Angleterre enlève à Hugues IX sa fiancée, Isabelle d'Angoulême, et refuse de lui accorder la moindre compensation, ils se soulèvent au grand complet contre lui. »
↑Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine La reine insoumise, Paris, Payot, , 544 p. (ISBN2-228-89829-5), p. 269
↑Foedera, Conventiones, Litterae et cujuscunque generis Acta Publica inter reges Angliae et alios quosvis imperatores, reges, &c., ab. A.D. 1101 ad nostra usque tempora habita aut tractata (éd. Thomas Rymer), t. I : pars I (1066-1272), Londres, Record Commission on Historical Manuscripts, (lire en ligne), p. 79
1200, 28 janvier, Caen : Hugues [IX de Lusignan] le Brun, comte de la Marche et de Raoul [Ier d'Exoudun], comte d'Eu, font hommage lige à Jean, roi d'Angleterre, contre tout homme ou femme. Ils agiront fidèlement pour son honneur et son intérêt de tout leur pouvoir et pour rechercher, récupérer et maintenir ses droits et l'aider contre tous et contre ceux qui sont ou qui seront de leur famille. Ils feront en sorte que le roi d'Angleterre ne soit pas diminué pendant leur vie ou par leurs cousins ou par d'autres. En garantie de cela, ils font jurer plusieurs de leurs vassaux dont Joscelin de Lezay.
↑Frédérique Lachaud, « La commise des fiefs des Plantagenêts et le délitement de la domination de Jean en France (1202-1206) », dans Jean sans Terre, Paris, Perrin, coll. « Biographies », (lire en ligne [PDF]), p. 103-116
↑Ralph V Turner, Aliénor d'Aquitaine, Paris, Fayard, , 485 p. (ISBN978-2-213-66286-2), p. 346
↑Alix Demaison, « La bataille de Mirebeau cachée derrière ses remparts », Le Nouvelle République, (lire en ligne)
↑Rotuli Chartarum in Turri Londinensi asservati (éd. Thomas Duffus Hardy), vol. I : pars 1, Londres, (lire en ligne), p. 197-198
1214, 25 mai, Parthenay : Hugues [IX] de Lusignan, comte de la Marche, Raoul [Ier d'Exoudun], comte d'Eu et Geoffroy [Ier] de Lusignan font un traité de paix et d'alliance avec le roi d'Angleterre, Jean. Le roi donne sa fille Jeanne en mariage au fils du comte de la Marche, Hugues [X], et la confie à leur garde. Il donne à sa fille une dot de 2000 livres qui doivent être assignées sur le Poitou, l'Anjou et la Touraine. En attendant, Hugues [X] aura la garde de la Saintonge et de l'île d'Oléron qui retourneront au roi une fois la dot attribuée. Si Hugues [X] ou Jeanne meurent sans héritier, les terres reviendront au roi. La possession du comté de la Marche est confirmée à Hugues [IX] qui en fait hommage au roi. Raoul [Ier d'Exoudun] se voit restituer les honneurs d'Hastings et de Tickhill et attribuer une rente annuelle égale à la valeur du comté d'Eu qui lui a été confisqué par le roi de France. Geoffroy [Ier] de Lusignan et tous les vassaux des signataires recouvrent également leurs terres. Une trêve est proclamée entre Geoffroy et Guillaume [IV] Maingot, seigneur de Surgères, et une compensation proposée aux prétentions de ce dernier sur le château de Vouvant. Le comté d'Angoulême reste intégralement au roi d'Angleterre qui offrira au comte de la Marche une compensation financière
pour les châteaux de Bouteville et de Châteauneuf.
↑Letters of royal and illustrious ladies of Great Britain : from the commencement of the twelfth century to the close of the reign of queen Mary (éd. Mary Anne Everett Wood), vol. I, Londres, Henry Colburn, (lire en ligne), p. 28-30
↑Royal and Other Historical Letters Illustrative of the Reign of Henry III : from the originals in the public record office (éd. Walter Waddington Shirley), vol. I : 1216 - 1235, Londres, Longman, (lire en ligne), XCVI, p. 114-115
↑Diplomatic Documents preserved in the Public Record Office (éd. Pierre Chaplais), vol. I : 1107-1272, Londres, H.M. Stationery Office, , partie 84, p. 65-66
↑Christian Rémy, « Mathieu Cosson, Richard Cœur de Lion, comte de Poitou, duc d’Aquitaine (1157-1199) », Cahiers de civilisation médiévale (Xe – XIIe siècle), CESCM - Université de Poitiers, no 249, , p. 48-52 (lire en ligne)
Le "Grand Poitou" : entité politique intégrant, outre le diocèse de Poitiers, l’Aunis, la Saintonge, l’Angoumois, le comté de la Marche et la vicomté de Limoges.
↑Mathieu Cosson, Richard Cœur de Lion, comte de Poitou, duc d’Aquitaine (1157-1199), La Roche-sur-Yon, Centre Vendéen de recherches historiques,
↑Veterum scriptorum et monumentorum, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio (éd. Dom Martène), t. I, Paris, (lire en ligne), col. 1162-1163
1224, av. mai : Hugues [X de Lusignan], comte de la Marche et d'Angoulême, en vue d'un traité avec le roi de France, Louis [VIII], demande que lui soient versées 2000 livres parisis annuellement jusqu'à la conquête de Niort, de La Rochelle et des autres terres. Le comte fera hommage des revenus de Saumur que sa femme possédait en dot et demande à avoir également ceux de Langeais. Après la conquête de Niort et de La Rochelle, le roi assignera au comte une rente équivalente à celle de Niort, de Saumur et de la dot que la reine possède en Angleterre sur Bordeaux et Langeais reviendra au roi. Saintes restera à perpétuité au comte ainsi que l'île d'Oléron.
↑Veterum scriptorum et monumentorum, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio (éd. Dom Martène), t. I, Paris, (lire en ligne), col. 1184-1185
1224, mai, Bourges : Le roi de France, Louis [VIII], et Hugues [X de Lusignan], comte de la Marche et d'Angoulême, font un traité. Le roi verse au comte de la Marche la somme de 2000 livres parisis en compensation du douaire qu'Isabelle d'Angoulême avait en Angleterre. Pour celui qu'elle avait à Saumur, le couple reçoit Langeais qu'il ne peut pas fortifier. Le comte abandonne au roi tous les droits qu'il réclamait sur Issoudun. Si Bordeaux est prise, elle sera remise au comte de la Marche à l'exception de la régale et de l'hommage des barons distants de la ville de plus de 3 lieues, et Langeais reviendra au roi. Le comte gardera Saintes et prendra possession de l'île d'Oléron qui est à conquérir. Si le roi ne peut participer à la campagne, il fournira au comte 200 chevaliers et 600 sergents à pied payés par lui pour quatre mois et pendant sept ans. Le comte lui fait hommage lige de toutes les terres et les forteresses qu'il tient dans les comtés de Poitiers, de la Marche, d'Angoulême et dans le diocèse de Saintes, à l'exception des fiefs qu'il tient des églises et ses successeurs feront de même. Le roi ne fera pas de paix avec le roi d'Angleterre sans l'accord du comte.
↑Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d'Angleterre depuis Louis VII jusqu'à Henri IV tirées des archives de Londres par Bréquigny (publ. Jacques-Joseph
Champollion-Figeac), t. I : de l'année 1162 à l'année 1300, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), XXV
1224, 14 août, La Rochelle : Hugues [X de Lusignan], comte de la Marche et d'Angoulême, a reçu du roi de France, Louis [VIII], pour lui et ses héritiers, l'île d'Oléron et concède aux habitants de l'île toutes les libertés et privilèges que le roi a concédé aux habitants de La Rochelle. Il leur accorde également une commune similaire à celle de La Rochelle et jure de respecter ces conventions en présence du roi. De leur côté, les habitants de l'île devront lui jurer fidélité ainsi qu'à ses héritiers, sauf la fidélité due au roi de France.
1224, mai, Bourges : Geoffroy [II] de Lusignan, fera hommage lige au roi de France, Louis [VIII], de la vicomté de Châtellerault, qu'il tient de son épouse Clémence, fille du vicomte Hugues [III], quand il la conduira au roi, sauf s'il ne peut payer le rachat du fief. Si Clémence meurt sans descendant, la vicomté reviendra aux héritiers les plus proches. Nul ne pourra construire de nouvelle forteresse à Châtellerault sans l'accord du roi. Geoffroy a fait hommage des autres terres que son père tenait du roi Philippe [II Auguste]. Lorsque le roi est en Poitou, il devra lui livrer son château de Vouvant pour y mettre la garnison du roi qui le lui rendra après son départ et ce, avec l'accord de son seigneur le comte de la Marche. Il renonce aussi à tout ce à quoi sa femme avait le droit de prétendre dans le comté d'Alençon.
↑Veterum scriptorum et monumentorum, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio (éd. Dom Martène), t. I, Paris, (lire en ligne), col. 1185-1186
1224, mai, Bourges : Le roi de France, Louis [VIII], prend acte du fait que [Hugues X de Lusignan], comte de la
Marche, s'est engagé à mettre son château de Lusignan entre les mains de Pierre [Ier Mauclerc], comte de Bretagne, pendant que le roi sera en Poitou à condition qu'il lui soit rendu lorsque le roi sortira du pays.
« Et ob hoc Petrus Comes Britanniae cum Campanie et Marchiae Comitibus, multisque aliis baronibus, contra omnes, Rege non excepto, conspiraverat »
↑Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne (éd. Dom Hyacinthe Morice), vol. I, Paris, (lire en ligne), col. 856
1226, juillet-septembre : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, s'engage par serment à aider Thibaut [IV], comte palatin de Champagne et de Brie, envers et contre tous, sauf la fidélité qu'il doit à Pierre [Ier Mauclerc], comte de Bretagne, et à ne conclure aucun pacte avec le roi d'Angleterre, Henri [III], car cela pourrait être dommageable au comte de Champagne.
↑Royal and other historical letters illustrative of the reign of Henry III : from the Originals in the Public Record Office (éd. Walter Waddington Shirley), vol. I : 1216-1235, Londres, Longman, (lire en ligne), CCXLII, p. 295-296
1226, novembre : Geoffroy [II] de Lusignan, est averti avec les autres vassaux poitevins et angevins du roi de France, Louis [VIII], de la mort de ce dernier et de l'accession au trône de son fils, Louis [IX] ainsi que de son prochain sacre le 29 novembre auquel il est invité.
↑Royal and other historical letters illustrative of the reign of Henry III : from the originals in the public record office (éd. Walter Waddington Shirley), vol. I : 1216-1235, Londres, Longman, (lire en ligne), CCXLVIII, p. 302-303
↑François Marvaud, Études historiques sur la ville de Cognac et l'arrondissement, t. II, Poitiers, H. Mansuy, (lire en ligne), II, p. 293-295
1226, 18 décembre, Westminster : Le roi d'Angleterre, Henri [III], concède à Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, et aux enfants de son épouse Isabelle, en échange de son hommage et de son fidèle service, la ville de Saintes et la Saintonge, Pont-l'abbé et la forêt de Baconais, l'île d'Oléron, à l'exception de la fidélité de l'évêque de Saintes, des hommages, des services et de la garde des barons de Saintonge, tout le droit qu'il tient de sa mère sur la ville et le comté d'Angoulême, les châteaux de Merpins et de Cognac avec leurs dépendances, le fief que tient de lui Itier [III] de Magnac à Montmorillon avec son hommage et son service. Il lui accorde la libre circulation sa monnaie dans le comté de Poitiers si elle est de la même valeur et qu'il puisse acquérir des fiefs et des terres de ses vassaux poitevins, en se réservant les services qui lui sont dus.
↑Royal and other historical letters illustrative of the reign of Henry III : from the originals in the public record office (éd. Walter Waddington Shirley), vol. I : 1216-1235, Londres, Longman, (lire en ligne), CCXLVII, p. 301-302
1226, 18 Décembre, Westminster : Le roi d'Angleterre, Henri [III], concède à Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême à titre de douaire d'Isabelle [d'Angoulême], son épouse, la ville de Niort que le comte
et ses héritiers garderont après sa mort tant qu'ils n'auront pas obtenu Issoudun qu'ils revendiquent.
↑Royal and other historical letters illustrative of the reign of Henry III : from the originals in the public record office (éd. Walter Waddington Shirley), vol. I : 1216-1235, Londres, Longman, (lire en ligne), CCXLIX, p. 304
1226, ap. 20 décembre : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, écrit à son beau-fils, le roi d'Angleterre, Henri [III], et l'informe que son ambassadeur, l'archidiacre de Chichester, est arrivé à Lusignan le 20 décembre 1226 en même temps que l'ambassadeur de la reine de France [Blanche de Castille], qui lui a fait des offres très importantes. Finalement, il n'a pris aucune décision, doit rencontrer la reine le 2 février 1227 et a donné ses instructions à l'ambassadeur du roi.
↑Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne (éd. Dom Hyacinthe Morice), t. I, Paris, Charles Osmont, (lire en ligne), col 859
1227, 2 mars, Thouars : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, et Pierre [Ier Mauclerc], duc de Bretagne et comte de Richemont permettent à Thibaut [IV], comte de Champagne, de conclure avec le roi de France une trêve jusqu'au 25 avril, date à laquelle le roi sera retourné, avec ses armées, au-delà de Chartres ou d'Orléans. En attendant, ils lui demandent, en vertu du serment qui les unit, de ne pas négocier avec lui.
↑Sylvie Foisset, « 1227, une femme sauve la couronne de France », La Nouvelle République, (lire en ligne)
1227, ap. 16 mars : Isabelle d'Angoulême [épouse d'Hugues X de Lusignan], comtesse de la Marche et d'Angoulême, ayant trouvé un accord avec le roi de France, Louis [IX], et la reine [Blanche de Castille], au sujet de la compensation de son douaire, renonce à tous les accords antérieurs sur ce sujet et à tous ce qu'elle pourrait réclamer en plus.
↑Veterum scriptorum et monumentorum, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio (éd. Dom Martène), t. I, Paris, (lire en ligne), col. 1214-1217
1227, 16 mars, Vendôme : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, passe un traité avec la reine Blanche [de Castille] et son fils, le roi de France, Louis [IX]. Le frère du roi, Alphonse, épousera Isabelle de Lusignan et Hugues [XI] épousera Isabelle de France, si l’Église est d'accord. Isabelle de Lusignan recevra en dot Frontenay et l'île d'Oléron et la dot d'Isabelle de France est laissée à l’appréciation de son frère. Si Hugues [XI] mourait sans avoir consommé le mariage, un autre enfant du comte de la Marche prendrait sa place. Si les mariages ne se faisaient pas malgré l'accord de l’Église, le roi devrait payer 10 000 marcs d'argent au comte. Le comte recevra du roi pendant dix ans une rente de 10 600 livres tournois dont 5300 livres sont en compensation de Bordeaux et 500 livres en compensation du douaire d'Isabelle d'Angoulême. Si cette dernière venait à mourir dans les dix ans, la rente serait diminuée de 5000 livres. Si la paix était faite avec le roi d'Angleterre, Henri [III] et qu'Isabelle récupérait son douaire, elle serait diminuée de 2500 livres. À l'issue des dix ans, elle recevra pour son douaire une rente de 5000 livres. En échange de cela, le comte et la comtesse de la Marche abandonnent leurs prétentions sur Issoudun, Langeais, Bordeaux et les 400 livres qu'ils percevaient annuellement à Tours. Le comte jure sur les Évangiles fidélité au roi et à sa mère contre leurs ennemis, promet de ne pas faire d'alliance avec eux. Le roi lui accorde également qu'il puisse confier la garde de sa terre et de ses héritiers, s'il décède, à sa femme ou à qui il voudra et promet qu'il ne fera pas de paix avec le roi d'Angleterre sans le conseil du comte. Le comte fait hommage lige au roi de toutes les terres et forteresses qu'il possède en Poitou, dans les comtés de la Marche et d'Angoulême, en Saintonge ainsi que de Cognac et de Merpins.
↑Les registres de Grégoire IX : recueil des bulles de ce pape publiées ou analysées d'après les manuscrits originaux des archives du Vatican (éd. Lucien Auvray), vol. I, Paris, Ernest Thorin, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome / 2e » (noIX.I), (lire en ligne), partie 88, p. 46-47
1227, 25 mai, Latran : Le pape Grégoire [IX] écrit à Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche, au sujet des fiançailles entre sa fille Isabelle et le frère du roi de France, Alphonse. Comme ils sont parents à un degré prohibé par l’Église, le pape interdit le mariage.
↑Jacques Paul, « Le traité de Meaux-Paris (avril 1229) », dans Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi (dir.), Faire l'événement au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, (lire en ligne), p. 139-156
↑Veterum scriptorum et monumentorum, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio (éd. Edmond Martène), t. I, Paris, (lire en ligne), col. 1236-1237
1230, 30 mai, Clisson : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, passe un traité avec la reine, Blanche [de Castille], et son fils, le roi de France, Louis [IX]. Il n'est plus question du double mariage. Le comte continue à recevoir du roi pour les sept prochaines années une rente de 10 600 livres tournois dont 5600 livres en compensation de Bordeaux et 5000 livres en compensation du douaire d'Isabelle d'Angoulême. Si cette dernière venait à mourir dans les sept ans, la rente serait diminuée de 5000 livres. Si la paix était faite avec le roi d'Angleterre, Henri [III] et qu'Isabelle récupérait son douaire, elle serait diminuée de 2500 livres. À l'issue des dix ans, elle recevra pour son douaire une rente de 5000 livres annuelles. En échange de cela, le comte et la comtesse de la Marche abandonnent leurs prétentions sur Issoudun et Langeais à l'exception des conventions touchant Langeais dans les lettres du roi sur le mariage de sa sœur Isabelle, les 400 livres qu'ils percevaient annuellement à Tours et leurs revendications sur Bordeaux et tout ce qu'ils pourraient demander au nom du douaire d'Isabelle si ce n'est ce qu'ils tiennent du roi sur Montreuil-Bonnin, Langeais, Saint-Jean d'Angély et l'Aunis. Le comte jure sur les Évangiles fidélité au roi et à sa mère contre leurs ennemis, promet de ne pas faire d'alliance avec eux. Le roi lui accorde également qu'il puisse confier la garde de sa terre et de ses héritiers, s'il décède, à sa femme où à qui il voudra et promet qu'il ne fera pas de paix avec le roi d'Angleterre sans le conseil du comte. Le comte fait hommage lige au roi de toutes les terres et forteresses qu'il possède en Poitou, dans les comtés de la Marche et d'Angoulême, en Saintonge ainsi que de Cognac et de Merpins.
↑Layettes du trésor des chartes (éd. Alexandre Teulet), t. II : de l'année 1224 à l'année 1246, Paris, Plon, (lire en ligne), col. 2052, p. 175-176
↑Veterum scriptorum et monumentorum, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio (éd. Edmond Martène), t. I, Paris, (lire en ligne), col. 1238-1239
1230, 30 mai, Clisson : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, passe un second traité avec la reine, Blanche [de Castille], et son fils, le roi de France, Louis [IX]. Ce dernier lui remet le château et la ville de Saint-Jean-d'Angély avec toutes ses dépendances, Montreuil-Bonnin et tout le fief de Pierre de Marly et Langeais avec toutes ses dépendances, à condition que l'ensemble revienne au roi lorsque la sœur du roi [Isabelle de France] aura épousé le fils aîné d'Hugues [Hugues XI]. Si d'ici deux ans, le mariage n'avait pas lieu alors que la dispense pontificale avait été obtenue, le roi payerait au comte de la Marche la somme de 5000 marcs d'argent. Si la dispense n'était pas obtenue il garderait les châteaux qui lui ont été remis à titre de récompense de ses services.
↑Isabelle de France (1225-1270), après avoir refusé la main de Conrad fils de l’empereur Frédéric II, fonda le monastère des clarisses à Longchamp près de Paris et resta célibataire sa vie durant.
↑Layettes du trésor des chartes, de l'année 1224 à l'année 1246 (éd. Alexandre Teulet), t. II, Paris, Plon, (lire en ligne), no 2928 : Conventiones initae inter comitem Marchiae et comitem Pictavensem, p. 453
1241, juillet, Poitiers : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, fait hommage lige à Alphonse, comte de Poitiers, pour la ville de Saintes et les terres et forteresses qu'il tenait dans les comtés de Poitiers et de la Marche et dans le diocèse de Saintes qui appartiennent au comté de Poitiers, comme prévu par l'hommage fait à Bourges, en 1224, au père du comte, le roi Louis [VIII]. Il fait un hommage différent pour Lusignan et ses dépendances, pour le comté de la Marche et pour la ville de Saintes et toutes les forteresses qu'il tient dans les diocèses de Saintes et de Poitiers, qui appartiennent au comté de Poitiers de telle sorte que si, après l'hommage de 1224, il a usurpé des fiefs, des domaines du comte ou des gardes de ses églises, il est tenu de les rendre et doit faire confirmer ses achats ou les échanges de terre qu'il a pu faire par le jugement de la cour du comte selon les usages de sa patrie. Lui et son épouse, Isabelle d'Angoulême, restituent au comte le château et la ville de Saint-Jean d'Angély et la terre d'Aunis qui était à Hugues de Thouars [châtellenie de Benon]. Hugues [X] fait également hommage lige pour le château de Montreuil-Bonnin que lui, son épouse et ses héritiers, ont reçu en cadeau du roi Louis [IX] et qu'ils ne peuvent fortifier sans son autorisation.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), Partie I : La propagation arborescente d'un lignage : le parentat à l'échelle de la Chrétienté, chap. 2 (« Entre Plantagenêt et Capétien (1200-1242) »), p. 300
↑Gaël Chenard, L'Administration d'Alphonse de Poitiers en Poitou et en Saintonge (1241-1271) (Thèse de doctorat de l'université de Poitiers sous la direction de Martin Aurell), , p. 201
↑Clément de Vasselot de Régné, « "Elle fondit en larmes afin de l’inciter à la fureur." Humiliation, genre et émotions autour de la révolte poitevine de 1241-1242 », Le Moyen Age, De Boeck Supérieur, vol. CXXVII, , p. 643- 663 (lire en ligne [PDF])
↑Layettes du trésor des chartes, de l'année 1224 à l'année 1246 (éd. Alexandre Teulet), t. II, Paris, Plon, (lire en ligne), n°2941 : Hugo Marchiae comes scse, pro se ipso et Aragoniae rege, obligat ad comitem Tolosae adjuvandum, p. 457
1241, lundi 15 octobre : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, atteste d'une alliance défensive, conclue avec Raymond [VII], comte de Toulouse et marquis de Provence et Jacques [Ier], roi
d'Aragon.
↑Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d'Angleterre depuis Louis VII jusqu'à Henri IV tirées des archives de Londres par Bréquigny (publ. Jacques-Joseph Champollion-Figeac), t. I : 1162-1300, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), LI, p. 62-64
1241, 8 décembre, Reading : Le roi d'Angleterre, Henri [III], concède aux enfants d'Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, et de son épouse Isabelle tous les droits qu'il pouvait avoir dans la ville d'Angoulême et ses dépendances et fait effectuer les mêmes renonciations à son frère Richard, comte de Cornouailles, et à ses sœurs, l'impératrice Isabelle et la comtesse de Pembroke [Aliénor]. Tous renoncent également à tous les droits qu'ils avaient sur les châteaux et châtellenies de Jarnac, Cognac et Merpins. Ils abandonnent au comte et à la comtesse tous les droits qu'ils avaient sur le château et la ville de Saintes, le château de Tonnay-sur-Boutonne, le grand-fief d'Aunis, le quart de l'île d'Oléron qui dépendait du comté d'Angoulême, les terres de la seigneurie de Cognac dans cette île, Montreuil-Bonnin et toutes ses dépendances et tout ce que le couple possède dans l'archevêché de Bourges et les diocèses de Limoges, Périgueux, Angoulême, Saintes et Poitiers en échange de leur hommage et de leur service.
↑Cartulaire des comtes de la Marche et d'Angoulême (éd. Georges Thomas), Angoulême, Imprimerie Ouvrière, (lire en ligne), I : 1241, 8 décembre, Reading, p. 19-21
« Cum pacifice vocaretur idem comes de Marchia ad prandendum cum dicto comite Pictavie Andefulso, diebus Natalitiis letabundus. Sed quadam nocte infra quatuor dies Natalis, cum in crastino venturus foret, secundum promissionem suam, hoc facere, inito consilio cum uxore sua Ysabella, quod mutato proposito resisteret violenter, venit ante Andefulsum et ait frontuose ei ; “Proposui tibi facere homagium deceptus et circumventus; mutato igitur spiritu, tibi juro et constanter assero, quod nunquam tibi injurioso ligantie foedus faciam vel observabo, qui privigno meo comiti R[icardo], fideliter Deo in Terra Sancta militanti et captivos nostros prudenter se misericorditer liberanti, comitatum suum indecenter abstulisti, mala pro bonis retribuendo” »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 312
↑Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 5, no 19, , p. 289-314 (lire en ligne)
↑Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 5, no 19, , p. 293 (lire en ligne)
↑Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 5, no 19, , p. 294 (lire en ligne)
L'armée rassemblée par les Capétiens a été estimée à 24 000 hommes, comprenant 4 000 chevaliers, 20 000 sergents et arbalétriers, accompagnés d'une intendance de 1 000 chariots pour porter les tentes, les machines de siège démontées, les vivres et les armes. De plus, le roi aurait envoyé 80 galères pour protéger la ville et le port de La Rochelle.
↑René Crozet, « La tour de Béruges », Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, Poitiers, Société française d'Imprimerie et de Librairie, 3e série, vol. XII, 1er trim. 1940, p. 276-277 (lire en ligne)
↑Layettes du trésor des chartes, de l'année 1224 à l'année 1246 (éd. Alexandre Teulet), t. II, Paris, Plon, (lire en ligne), no 2976 Litterae Gaufridi de Lesigniaco super castri Voventi et Merventi, p. 473-474
1242, 6 juin, Vouvant : Geoffroy [II] de Lusignan, chevalier, rend au roi de France, Louis [IX], son château de Vouvant pour qu'il le tienne pendant une année à ses frais, après quoi il le tiendra du frère du roi, Alphonse, comte de Poitiers. Si ce dernier décède, il devra faire hommage de Vouvant et de Soubise au roi. Le château de Mervent est remis au roi pour trois ans, aux mêmes conditions. Le roi lui rendra Moncontour, Marle-en-Brie et toutes ses terres et les terres de ses hommes qui ont été prises à cause de la guerre à l'exception de Fontenay. Le roi lui versera à lui, sa nièce ou ses héritiers une rente de 300 marcs d'argent jusqu'à ce qu'il récupère Soubise, qui appartient à sa nièce [Valence de Lusignan]. La garnison royale présente à Vouvant et à Mervent n'aura pas le droit de chasser ou de pêcher dans les forêts ou dans les eaux de Geoffroy.
« Occupaverat enim jam castrum dictum Frontenay, quod videbatur Pictavensibus inexpugnabile, et in ipso filium comitis de Marchia cum centum militibus »
« videlicet uno de filiis comitis Marchiae, qui non erat legitimo matrimonio natus, cum quadraginta et uno militibus, etquater viginti servientibus »
↑Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), Occupatur Frontenay castrum munitissimum comitis de Marchia a rege Francorum, p. 206-207 :
« Erectus igitur rex Francorum in spem meliorem incoeptam obsidionem castri de Frontenay instantius continuavit, et exercitum conflavit copiosiorem, et stipendia distribuenda militantibus ampliavit. Ipsi igitur, dictum castrum solito acerbius impugnantes, tam truculenter, tam infatigabiliter crectis mangonellis flagellarunt, compositis petrariis dissiparunt, compactis precipitariis impegerunt, jaculorum fulgure qui interius erant transverberaverunt, ita quod ipsum castrum, licet munitissimum, infra quindecim dies, contra omnium Pictavensium opinionem potenter expugnarunt, et filium comitis Marchie, qui in eo erat, cum omnibus suis complicibus occuparunt. »
« Rex siquidem videns exercitum suum nimis magnum et fortem, romtissimumque ad bellum, quasi leo paratus ad predam, Frontenaium castrum fortissimum duobus paribus murorum muratum, fortissimisque turribus et grossis firmatum, fecit potentissime obsidere. Sed qui castrum defendebant, regis exercitum nobiliter receperunt […] Unde quidam balistarius quarrellum ad turrim jaciens, fratrem regis comitem Pictavensem in pede graviter vulneravit. Quo viso, rex iratus vehementer dictum castrum jussit acrius impugnari. Ad cujus preceptum milites Francie, fortissimi bellatores, ipsum castrum fortius et asperrimè invadentes, castrum in brevi tempore cum suis defensoribus, videlicet uno de filiis comitis Marchie, qui non erat legitimo matrimonio natus, cum quadraginta et uno militibus, et quater viginti servientibus, aliisque minoribus quamplurimis, excellentissimo regi Ludovico domino suo reddiderunt […] Castrum autem usque ad ultimum lapidem fecit protinus destrui et everti »
↑Robert Ducluzeau, Alphonse de Poitiers, frère préféré de Saint Louis, La Crèche, La Geste, coll. « Histoire », , p. 48
↑Château appartenant à Guy Ier de Rochefort (1203-1268).
« Postea rex pertransiens castrum de Villaribus, cum his qui intus aderant ad defensionem castri, sibi potenter subjecit. Erat quidem illud castrum Guidonis de Rupeforti, qui Marchie comiti adherebat, et ideo fecit rex illud dirui festinanter. Quo destructo, aliud castrum, cui Preic vocabulum est, suo circumcingens exercitu, sibi celeriter subjugavit. Quo subjecto, usque ad castrum, quod nominant Sanctum Gelasium, pertransivit. Quod obsidens sibi infra paucos dies adquisivit. »
« Deinde ad aliud castrum, quod Taunaium dicitur supra Voutonam accessit, et illud capiens pauco elapso tempore, suam in illo posuit garnisionem. Et tunc rex serenissimus sentiens et veraciter perpendens quod Dominus iter suum dirigebat et se comitabatur, accessit ad Mautas castrum comitis Marchie, quod expugnans, turrim, que ibi erat fortissima, evertit funditus et destruxit. Turre vero eversa et ad nihilum redacta, usque ad Torz castrum Ebulonis de Rupeforti accessit. »
Thors : château d'Ebles Ier de Rochefort (v. 1203-1259), frère cadet de Guy de Rochefort.
↑Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 5, no 19, , p. 298-299 (lire en ligne)
↑Maître du couronnement de Charles VI. Enlumineur, Grandes Chroniques de France (manuscrit français 10135), Paris, BnF, 1370-1375 (BNF12556616, lire en ligne), F. 321 (s. Louis, 31) : bataille de Taillebourg (1242)
↑Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 5, no 19, , p. 299-305 (lire en ligne)
↑Jean Chapelot, « La bataille de Taillebourg a-t-elle eu lieu ? », L'Histoire, no 350, , p. 68-73
« Quo audito, cornes Marchiae statim armatus cum tribus filiis suis militibus »
1242, 22 juillet, Saintes : Bataille de Saintes.
↑Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), Recedente rege Anglorum rex Francorum pontem transit, quasi fugitivum insequendo, p. 212-213
↑Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 5, no 19, , p. 306-307 (lire en ligne)
« Eadem die venit filius comitis Marchie primogenitus Hugo miles ad regem Francie, cum ipso de pace sub hac forma tractaturus […] Et quia comes Marchie non erat presens, ipse Hugo filius ejus remansit in hostagium apud regem, donec predicta pater ejus veniret in crastino completurus »
1242, 29 juillet, Pons : Hugues [XI] le Brun négocie les conditions de la paix avec le roi de France et est retenu comme otage.
« Comes quidem presente Hugone filio suo primogenito, et duobus aliis filiis. »
1242, 30 juillet, Pons : Soumission au roi.
↑Layettes du trésor des chartes (éd. Alexandre Teulet), t. II : de l'année 1224 à l'année 1246, Paris, Plon, (lire en ligne), no 2980 : Littere Hugonis comitis Marchiae et Isabelle reginae Anglia, uxoris ejus, de pace habita inter se et dominum Franciae regem, p. 476-477
1242, 1er août, au camp devant Pons : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, et son épouse, Isabelle, reine d'Angleterre, font la paix avec le roi de France, Louis [IX] et son frère, Alphonse. Ils reconnaissent la confiscation par le roi de ses conquêtes sur les terres qu'ils tenaient en Poitou et Saintonge : Saintes avec sa châtellenie et ses dépendances, la forêt de Baconais, la Vergne et tout le droit de Pont-l'Abbé d'Arnoult, Montreuil-Bonnin, Frontenay, Langeais, Saint-Gelais, Prahecq, Tonnay-Boutonne, la Clouze, Beaussais, les fiefs que tenaient de lui le comte d'Eu [Raoul II d'Exoudun], Renaud [II] de Pons, Geoffroy [V] de Rancon et Geoffroy [II] de Lusignan et le Grand Fief d'Aunis. Ils le tiennent quitte de leur pension de 5000 livres tournois, le libèrent de son obligation de ne pas traiter avec le roi d'Angleterre, Henri [III], sans eux. Ils annulent tous les précédents traités conclus entre eux et les rois Louis [VIII] et Louis [IX]. Ils placent leur terre sous la volonté du roi qui reçoit l'hommage lige d'Hugues [X] pour le comté d'Angoulême, les châteaux et les châtellenies de Cognac, Jarnac, Merpins, Aubeterre et Villebois et leurs dépendances. Ils font également hommage lige au comte de Poitiers, Alphonse, pour Lusignan, le comté de la Marche et ses dépendances.
↑Veterum scriptorum et monumentorum, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio (éd. Edmond Martène), t. I, Paris, (lire en ligne), Carta Hugonis Comitis Marchiae & Isabellis reginae uxoris ejus, col. 1273
1242, 3 août, Pons : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, et son épouse Isabelle, reine d'Angleterre remettent au roi de France, Louis [IX], en gage de fidélité, les châteaux de Merpins et Château-Larcher pendant quatre ans et celui de Crozant pendant huit ans. Ils payeront pendant ce temps 200 cents livres annuelles pour la garde de Merpins et Château-Larcher et 200 cents pour celle de Crozant.
↑Layettes du trésor des chartes (éd. Alexandre Teulet), t. II : de l'année 1224 à l'année 1246, Paris, Plon, (lire en ligne), no 2984 : Litterae Hugonis comitis Marchiae et Ysabellis, uxoris ejus, de castris Merpini, Castri Achardi et Crosanin pro securitate domino regi traditis, p. 478
↑Abbé Alexandre-Bénoni Drochon, Château-Larcher et ses seigneurs, t. XXXIX, Poitiers, coll. « Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest / 1re série », (lire en ligne), p. 216-217
Traduction de l'acte conservé par Edmond Martène dit Dom Martène.
↑Cartulaire des comtes de la Marche et d'Angoulême (éd. Georges Thomas), Angoulême, (lire en ligne), VI - 1242, 3 août : Incipunt carte regis Francie, et ita prima quarta loquitur de castri de Merpinio, de Castro Achardi et de castro Crosani, p. 25-26
↑Layettes du trésor des chartes (éd. Alexandre Teulet), t. II : de l'année 1224 à l'année 1246, Paris, Plon, (lire en ligne), no 2985 : Quomodo liberi comitis Marchiae in homag comitis Pictavensis recipientur, p. 478-479
1242, août, au camp devant Pleneselve : Le comte Alphonse de Poitiers recevra l'hommage des fils du comte de la Marche pour ce qui est de sa mouvance dans les terres qui leur seront assignées par leurs parents. Cet hommage n'empêchera pas que ces terres puissent être saisies en cas de forfaiture.
↑Gaël Chenard, L'Administration d'Alphonse de Poitiers en Poitou et en Saintonge (1241-1271), vol. 2 (Thèse de doctorat en Histoire médiévale sous la direction de Martin Aurell), Université de Poitiers, , no 12, p. 59-60
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 847 :
« Le mariage de la fille d'Hugues XI, Isabelle de Lusignan, avec le fils de Geoffroy V, Geoffroy VI de Rancon, a certainement été voulu pour restaurer de bonnes relations entre les seigneurs de Taillebourg et les comtes d'Angoulême. »
↑Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d'Angleterre depuis Louis VII jusqu'à Henri IV tirées des archives de Londres par Bréquigny (publ. Jacques-Joseph Champollion-Figeac), t. I : 1162-1300, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), LX, p. 69-72
1243, mars, Angoulême, couvent des Franciscains : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême et son épouse, Isabelle, reine d'Angleterre, règlent le partage de leurs biens après leur mort, à l'exception de la dot d'Isabelle, si le comte venait à mourir avant elle. Guy reçoit Cognac, Merpins, Archiac et Les Borderies. Geoffroy reçoit Jarnac, Châteauneuf, Château-Larcher et Le Bois-Pouvreau avec tous les hommages qui y sont attachés à l'exception de celui de Guillaume de Curzay, qui appartient au seigneur de Lusignan ainsi que Sanxay, s'il peut être récupéré. Autrement, Hugues [XI] le Brun devra assigner à son frère 500 sous de revenus en compensation. Si Geoffroy perdait Jarnac par jugement ou par guerre contre Pierre Baudrand, son frère aîné devra lui assigner 5000 sous de revenus sur sa part à Ahun et à Pontarion et Guy, 100 livres sur le port saunier de Cognac. Guillaume de Valence reçoit Montignac, Bellac, Rancon et Champagnac. Aymar reçoit Couhé. Le fils aîné, Hugues [XI] le Brun reçoit les comtés de la Marche et d'Angoulême avec leurs monnaies, Lusignan, et toutes les terres restantes. Il devra aussi assurer à ses sœurs un revenu annuel sur ses terres à raison de 200 livres tournois pour Isabelle et Marguerite et 100 livres tournois pour Alix. Si Guy, Geoffroy, Guillaume, Aymar et leurs sœurs, y compris Agathe, épouse de Guillaume [II] de Chauvigny, décèdent sans héritiers ou que leurs héritiers meurent sans avoir de descendance, leurs parts devront revenir à Hugues [XI] et à ses héritiers.
↑Layettes du trésor des chartes (éd. Alexandre Teulet), t. II : de l'année 1224 à l'année 1246, Paris, Plon, (lire en ligne), no 3049 : Charta Hugonis de Lesigniaco et Isabillis uxoris ejus de partitione bonorum, post ipsorum decessum, inter liberos suos facienda, p. 498-499
↑Recueil des documents de l'abbaye de Fontaine-le-comte (XIIe – XIIIe siècles) (éd. Georges Pon), t. LXI, Poitiers, Société des archives historiques du Poitou, coll. « Archives historiques du Poitou », (présentation en ligne), no 63, p. 82-86
1248, 1er août, Lusignan : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche fait son testament avant de partir pour la croisade. Il institue héritiers ses fils Hugues [XI] le Brun, comte d'Angoulême, Guy, Geoffroy et Guillaume de Valence, chevaliers et Aymar, clerc, selon les modalités décidées en accord avec sa femme, Isabelle, décédée. Il demande que pour réparer les préjudices qu'il a causé et qui pourront être prouvés, chaque année soient mis de côtés 500 livres sur le revenu de ses terres que ses exécuteurs testamentaires recevront de son fils, Geoffroy [Ier, seigneur de Jarnac], d'Hugues Pouvreau, chevalier, et du sénéchal de la Marche, à qui il laisse le gouvernement de ses terres et il engage les revenus de sa terre pour payer après sa mort les préjudices en question. Il veut en particulier dédommager à hauteur de 300 marcs les chevaliers qui ont perdu leur terre à cause de ses guerres. Il donne 100 marcs au seigneur de Blaye s'il abandonne toute rancune contre lui. Il assigne 10 livres à prendre sur le péage du Château neuf dans l'honneur de Lusignan pour célébrer deux anniversaires à perpétuité à Lusignan dans l'église Sainte-Marie pour au jour de son enterrement et de celui de son père et ce jour-là, 100 sous seront distribués aux moines, prêtres, clercs et pauvres. Il donne 20 sous à huit établissements pour célébrer son anniversaire et celui de son père et 25 sous à l'église Saint-Martin de Couhé pour faire la même chose et célébrer également celui de sa mère. S'il meurt au-delà des mers, il lègue 5000 livres à son fils Guy pour entretenir ses chevaliers et sa maison Outremer pendant un an. Si Guy venait à mourir, Ebles de Rochefort se substituerait à lui. Il prévoit 720 livres et 30 sous de legs divers. Il institue exécuteurs testamentaires les archidiacres d'Aunis, de Thouars et d'Angoulême, ses fils Geoffroy et Aymar et pour les conseiller, institue comme procurateurs Hugues Pouvreau et son clerc, Simon.
↑Cartulaire de l´abbaye royale de Notre-Dame des Châtelliers (éd. Louis Duval), Niort, Clouzot, (lire en ligne), LXXVI : Testament de Hugue de Lezignen, comte de la Marche, contenant un legs d'une rente de vingt sols en faveur de l'abbaye des Châtelliers, p. 82-85
↑Layettes du trésor des chartes (éd. Joseph de Laborde), t. III : de l'année 1247 à l'année 1260, Paris, Plon, (lire en ligne), no 3705 : Testamentum Hugonis de Lezigniaco, comitis Marchiae, p. 43-45
1248, samedi 8 août, Lusignan : Hugues [X] de Lusignan, comte de la Marche fait un autre testament qui reprend les mêmes clauses que le précédent avec quelques variantes orthographiques. Il désigne un nouvel exécuteur testamentaire, Barthélemy, archiprêtre de Sanxay, et dispose que s'il mourrait pendant la croisade sans avoir remboursé à Geoffroy de Lusignan la totalité des 1000 livres qu'il lui avait empruntées, son fils pourrait prendre son dû sur l'ensemble de la succession paternelle.
↑Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. V : A. D. 1248 à A. D. 1259, Londres, Longman, (lire en ligne), Obiit Hugo Brun, comes de Marchia, p. 89-90
↑chap. VI « Liber duelii Christiani in obsidione Damiate », dans Quinti belli sacri scriptores minores sumptibus Societatis illustrandis Orientis latini monumentis (éd. Reinhold Röhricht), Genève, Fick, (lire en ligne), XXXVII, p. 158 :
« Tertio idus Augusti comes de Marchia sine vulnere obiit, super quo Christiani valde doluerunt »
↑Centre Traditio Litterarum Occidentalium, Liber duelli Christiani dans l’obsidione Damiatae exacti (1217-1220), Brepols, (lire en ligne), p. 158
« Du côté chrétien, les pertes paraissent minimes. Le seul mort de renom est le comte de la Marche, Hugues X de Lusignan. Par un curieux hasard, son père, Hugues IX, avait déjà trouvé la mort à Damiette, en 1219, au cours de la cinquième croisade. »
↑Chartes et documents poitevins du XIIIe siècle en langue vulgaire (éd. Milan Sylvanus La Du), vol. 2, t. LVII, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », , p. 341-345
1281, 18 octobre, Cognac : Guy de Lusignan, seigneur de Cognac, fait son testament. Il demande que ses exécuteurs testamentaires perçoivent ses revenus jusqu'à ce que ses dettes soient intégralement payées. Il laisse 1500 livres pour la croisade, pour l'âme de son père [Hugues X] et la sienne, à raison de 250 livres annuelles levées sur sa terre par le commandeur du Temple de La Rochelle qui les livrera au grand-maître d'Outremer. Il demande à être enterré dans l'abbaye de Valence, aux côtés de son père et donne 12 livres de rente pour qu'un moine chante tous les jours pour le salut de son âme. Il lègue à onze abbayes et prieurés des rentes pour un montant annuel de 14 livres pour célébrer son anniversaire pour le salut de son âme et de son lignage. Il laisse des sommes d'argent pour un montant total de 155 livres à dix membres de sa mesnie. Il laisse à son demi-frère, Guy de la Marche, franciscain, une rente de 100 sous et demande que tous les franciscains des custodies de Poitou et de Saintonge reçoivent chacun un habit et que ceux de Cognac soient nourris pendant cinq semaines. Il laisse un total de 400 sous aux franciscains des diocèses de Poitiers et de Saintes et 1000 livres pour marier les jeunes filles et nourrir les pauvres. Il rappelle que la convention antérieure selon laquelle son neveu, le roi d'Angleterre, Édouard [Ier], lui avait remis l'île d'Oléron en échange de son héritage est nulle et non avenue. Il institue son petit-neveu, Hugues [XIII], comte de la Marche et d'Angoulême et seigneur de Fougères, héritier universel à l'exception de ses autres legs et de ceux qu'il fait à son neveu, Guy de la Marche, seigneur de Couhé. Il institue exécuteurs testamentaires l'évêque de Poitiers, Gautier de Bruges, ses neveux, Guy de la Marche, seigneur de Couhé, et Guy [II], vicomte de Thouars, Guillaume de Legé, commandeur de La Rochelle, Geoffroy d'Archiac, chanoine de Saintes, Pierre Bremont, châtelain de Cognac, et son neveu Bernard et il leur laisse à chacun 50 livres. Hugues [XIII] souscrit et Guy, seigneur de Couhé jure d'observer le testament pour l'amour de son oncle.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 995-996
↑Claude Andrault-Schmitt (dir. Robert Favreau), « L’abbaye de Valence et le style gothique des cisterciens », dans Isabelle d’Angoulême, comtesse-reine et son temps (1186-1246) : Actes du colloque tenu à Lusignan, 8 au 10 novembre 1996, Poitiers, CESCM, coll. « Civilisation Médiévale » (noV), (lire en ligne), p. 97-111
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10, chap. 20 (« Les enfants d'Hugues X et d'Isabelle d'Angoulême (1221-1296) »), p. 179
↑Fabrice Lachaud, La structure familiale des Craon du XIe siècle à 1415 : le concept lignager en question (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de Françoise Lainé), Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, (lire en ligne)
« Sanctissimo patri et domino I[nnocentio] prudentias universat ecclesie summo pontifici, Hugo comes Marchie et Engolisme, salutem et devotissima pedum oscula beatorum. In casu matrimoniali que vertitur inter nobilem virum R[aimundum] comitem Tholose et Margaritam filiam nostram quantum ad nos pertinet Petrum Gualdi clericum, latorem presentium procuratorem constituimus ratum habentes et firmum quicquid in sanctitatis vestre presentia super dicto matrimonio ipso factum procurante, dantes eidem potestarem substituandi alium procuratorem loco
sui et omnia alia facienda quacumque faceremus si presentes essemus. Et hoc vobis et dicto nobili significamus. Datum die sabbati post festum Beati Barnabe, anno Domini M° CC° XLV°. »
1245, samedi 17 juin : Hugues [X de Lusignan], comte de la Marche et d'Angoulême, écrit au pape Innocent IV pour nommer Pierre Gualdin procureur dans le procès concernant le mariage de sa fille, Marguerite de Lusignan, avec le comte Raymond [VII] de Toulouse. Il lui donne le pouvoir de choisir un autre procureur si nécessaire.
« Applicuerunt etiam tunc temporis cum eodem legato in Anglia domini regis tres fratres uterini ex mandato ejus, ut uberrime de deliciis et divitiis Anglie ditarentur; videlicet Guido de Lezinnum, miles primogenitus, Willelmus de Valentia, juvenis, nec adhuc balteo cinctus militari, et Athelmarus clericus. Et preter hos, soror eorum sororque regis Aelesia : hec autem fuit propago ex gremio Ysabelle, quondam regine Anglie comitisseque de Marchia, suscepta ex comite de Marchia Hugonis Bruni »
↑Antoine Thomas, « Gui de la Marche, frère mineur, poète latin de la fin du XIIIe siècle », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, Auguste Picard, vol. 74, no 3, , p. 247 (lire en ligne)
« Quod cum audisset filius ipsius comitis de Marchia primogenitus, a carcere liberatus regis Francorum, commota sunt viscera ejus, et prosiliens, ait; “Ego, si placet, pro patre meo, suam purgando innocentiam, contra quemlibet dimicabo. Inhumanum enim foret, ut aliquis tante auctoritatis et etatis certamen duelli consereret. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 5 : Catalogue héraldique, chap. 5 (« 1243 (après), Pierre tombale armoiriée »), p. 366-367
↑Antoine Thomas, « Gui de la Marche, frère mineur, poète latin de la fin du XIIIe siècle », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, Auguste Picard, vol. 74, no 3, , p. 242-247 (lire en ligne)
↑Les registres de Nicolas IV : recueil des bulles de ce pape publiées ou analysées d'après les manuscrits originaux des archives du Vatican (éd. Ernest Langlois), vol. I, Paris, Ernest Thorin, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome / 2e » (no V.1), (lire en ligne), no 4075, p. 600 :
« Guidoni de Marchia »
1291, 23 janvier, Orvieto : Le pape Nicolas [IV] octroie à Guy de la Marche, prêtre de l'ordre des frères mineurs, fils bâtard d'Hugues [X de Lusignan], comte de la Marche et d'Angoulême, une dispense pour sa bâtardise lui permettant de prétendre à toutes les dignités de son ordre sauf au généralat.
↑ abc et dchartularium monasterii Nobiliacensis, ordinis sancti Benedicti, in dioecesi Pictaviensi ; quod confecit idem Rogerius de Gaignieres ex chartis ad idem monasterium pertinentibus, quas potuit comperire et describere : praemittitur catalogus Abbatum monasterii Nobiliacensis (manuscrit latin, copie du XVIIIe siècle, par Roger de Gaignières), Paris, BnF, coll. « manuscrit latin » (no 5450), 1701-1800 (lire en ligne), p. 122
↑ ab et cDom Fonteneau, « Recueil de sceaux. Inventaire des sceaux dessinés », dans Collection de sceaux, vol. 1, t. LXXXII : Généalogies. A-B / Dom Fonteneau (manuscrit latin, manuscrit français), Poitiers, Médiathèque François Mitterrand, coll. « Dom Fonteneau / VIe série » (no 538-1), (lire en ligne), no 29 : 1216, p. 10
↑ ab et cDom Fonteneau, « Recueil de sceaux, dessinés d'après les chartes et titres originaux, pour servir à l'histoire et au nobiliaire du Poitou », dans Collection de sceaux, vol. 1, t. LXXXII : Généalogies. A-B / Dom Fonteneau (manuscrit latin, manuscrit français), Poitiers, Médiathèque François Mitterrand, coll. « Dom Fonteneau / VIe série » (no 538-1), (lire en ligne), no 29 : 1216, p. 84
↑ ab et cSigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux (éd. François Eygun), Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, , pl. LVII, no 417, p. 218
↑ ab et cClément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. II (« Comtes de la Marche et d'Angoulême / Hugues X de Lusignan / sceau [1216] »), p. 280-281
↑ abc et dchartularium monasterii Nobiliacensis, ordinis sancti Benedicti, in dioecesi Pictaviensi ; quod confecit idem Rogerius de Gaignieres ex chartis ad idem monasterium pertinentibus, quas potuit comperire et describere : praemittitur catalogus Abbatum monasterii Nobiliacensis (manuscrit latin 5450, copie du XVIIe siècle, par Roger de Gaignières, d'après original), Paris, BnF, 1701-1800 (lire en ligne), p. 109
Le relevé de Gaignières sur cet acte de 1229 est assez fidèle même s'il interprète la tête nue du comte comme coiffée d'un heaume. Le revers est signalé avec le sceau armorial comme comte de la Marche.
↑Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 834 : Hugues X de Lusignan, Fils de Hugues IX (1224), p. 397
↑Géraldine Damon, « Jeux seigneuriaux en Poitou au temps des Plantagenêts : L’exemple des vicomtes de Thouars, des Lusignan, des Parthenay-Larchevêque et des Mauléon », dans dir. Martin Aurell et Frédéric Boutoulle, Les Seigneuries dans l’espace Plantagenêt (c.1150-c. 1250), Bordeaux, Ausonius, (lire en ligne), fig. 9 : Sceau d’Hugues X de Lusignan, comte de La Marche et d’Angoulême (1224), § 15
↑ ab et cClément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. II (« Comtes de la Marche et d'Angoulême / Hugues X de Lusignan / sceau [1224-1248] »), p. 281-283
↑ a et bInventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 834 bis : Hugues X, de Lusignan, Fils de Hugues IX (1224) / revers, p. 397-398
↑ a et bDom Fonteneau, « Recueil de sceaux. Inventaire des sceaux dessinés », dans Collection de sceaux, vol. 1, t. LXXXII : Généalogies. A-B / Dom Fonteneau (manuscrit latin, manuscrit français), Poitiers, Médiathèque François Mitterrand, coll. « Dom Fonteneau / VIe série » (no 538-1), (lire en ligne), no 28 : 1233, p. 10
↑ a et bDom Fonteneau, « Recueil de sceaux, dessinés d'après les chartes et titres originaux, pour servir à l'histoire et au nobiliaire du Poitou », dans Collection de sceaux, vol. 1, t. LXXXII : Généalogies. A-B / Dom Fonteneau (manuscrit latin, manuscrit français), Poitiers, Médiathèque François Mitterrand, coll. « Dom Fonteneau / VIe série » (no 538-1), (lire en ligne), no 28 : 1233, p. 84
Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux, éd. François Eygun, Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, 1938, no 417, p. 218 & pl. LVII.
Bibliographie
Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, 1893, vol. 5, no 5-19, p. 289-314. [lire en ligne]
Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]
Clément de Vasselot de Régné, « "Elle fondit en larmes afin de l’inciter à la fureur." Humiliation, genre et émotions autour de la révolte poitevine de 1241-1242 », Le Moyen Age, t. CXXVII, De Boeck Supérieur, 2022. [lire en ligne]