M89 renferme des régions d'hydrogène ionisé. C'est aussi une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés. De plus, c'est une galaxie active de type Seyfert 2 et une radiogalaxie à spectre continu (Flat-Spectrum Radio Source)[1].
Distance et mouvement de M89
À ce jour, 47 mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 16,472 ± 3,642 Mpc (∼53,7 millions d'al)[3], ce qui est à l'extérieur des valeurs de la distance de Hubble.
Cette galaxie, comme plusieurs de l'amas de la Vierge, est relativement rapprochée du Groupe local et on obtient souvent une distance de Hubble très différente en raison de leur mouvement propre dans le groupe où dans l'amas où elles sont situées. La distance de 16.472 Mpc est sans aucun doute plus près de la réalité. Selon ces deux mesures, NGC 4552 se dirige vers le centre de l'amas en direction de la Voie lactée. Notons que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie.
Vers la fin des années 1970, l'astronome britanno-australienDavid Malin(en) a découvert sur des photographies à longue pose et à grande sensibilité réalisées avec le télescope UK Schmidt de 1,2 m de l'observatoire de Siding Spring en Australie que M89 était enveloppée d'une vaste structure de gaz et de poussière qui s'étend à plus de 150 000 années-lumière. Il a également découvert une structure en forme de jet longue de 100 000 milles[6]. Ces découvertes ont été rapportées dans la revue Nature de janvier 1979[7]. Le réseau complexes de coquilles et de jets du halo de M89 suggère que cette galaxie a connu plusieurs rencontres avec de plus petites galaxies qu'elle a absorbées[8].
Le halo de M89 renferme également un nombre impressionnant d'amas globulaires. Un relevé effectué en 2006 a montré qu'il y environ 2000 ± 700 amas en dedans de 25′ de la galaxie[9]. Selon une autre publication parue en 2008, ce nombre serait de 984 ± 198[10]. C'est énorme comparé aux 150 à 200 amas globulaires de la Voie lactée. En moyenne, ces amas sont âgés de dix milliards d'années. Il y a également un trou noir supermassif de plus de 500 millions de masses solaires () au centre de la galaxie[11].
Selon une étude réalisée auprès de 76 galaxies par Alister Graham en 2008, le bulbe central de NGC 4473 renferme un trou noir supermassif dont la masse est estimée à 4,8+0,8 −0,8 × 108[13].
Selon une autre étude publiée en 2009 et basée sur la vitesse interne de la galaxie mesurée par le télescope spatial Hubble, la masse du trou noir supermassif au centre de NGC 4552 serait comprise entre 690 millions et 1,9 milliard de [14].
La liste de Mahtessian renferme quelques erreurs. Par exemple, la galaxie NGC 4438 forme une paire avec la galaxie NGC 4435 et elle devrait logiquement appartenir au groupe de M60 décrit par Mahtessian et au groupe de M49 décrit par A.M. Garcia. Autre exemple, l'omission de la galaxie IC 3583 qui forme une paire avec M90.
De plus, la liste de Mahtessian renferme d'autres erreurs évidentes. On y retrouve par exemple la galaxie NGC 598 qui est en réalité la galaxie du Triangle (M33) et qui fait partie du Groupe local, de même que la galaxie NGC 784 qui appartient au groupe de NGC 672 et qui est au moins trois fois plus rapprochée de la Voie lactée que les autres galaxies du groupe de M86. De plus, trois des galaxies (1110+2225, 1228+1233 et 1508+3723) mentionnées dans l'article sont introuvables dans les bases de données. La notation employée par Mahtessian est un abrégé de la notation du Catalogue of Galaxies and of Clusters of Galaxies CGCG et la correspondance avec d'autres désignations ne figure malheureusement pas dans l'article. Ainsi, les galaxies 0101+1625 et 1005+1233 sont en réalité CGCG 0101.7+1625 (UGC 685) et CGCG 1005.8+1233 (Leo I ou UGC 5470). Leo I fait partie du Groupe local et UGC 685 est à environ 15 millions d'années-lumière de nous en bordure du groupe local[16]. Ces deux galaxies n'appartiennent manifestement pas au groupe de M86.
Certaines de ces galaxies s'approchent de la Voie lactée ou leur vitesse radiale est trop faible pour que l'on puisse calculer leur distance à partir de la loi de Hubble-Lemaître. Heureusement, plusieurs mesures (sauf pour IC 3094 et NGC 4431) ont été réalisées selon des méthodes indépendantes du décalage vers le rouge. La distance moyenne des galaxies du groupe avec suffisamment de mesure non basées sur le décalage est de 14,9 Mpc.
Notes et références
Notes
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Messier 89 » (voir la liste des auteurs).
↑David F. Malin, « A jet associated with M89 », Nature, vol. 277, , p. 279-280 (lire en ligne)
↑Steven Janowiecki, J. Christopher Mihos, Paul Harding, John J. Feldmeier, Craig Rudick et Heather Morrison, « Diffuse Tidal Structures in the Halos of Virgo Ellipticals », The Astrophysical Journal, vol. 715#2, , p. 972-985 (DOI10.1088/0004-637X/715/2/972, Bibcode2010ApJ...715..972J, lire en ligne)
↑Eric W. Peng, Andrés Jordán, Patrick Côté et et al., « The ACS Virgo Cluster Survey. XV. The Formation Efficiencies of Globular Clusters in Early-Type Galaxies: The Effects of Mass and Environment », The Astrophysical Journal, vol. 681, no 1, , p. 197-224 (DOI10.1086/587951, Bibcode2008ApJ...681..197P, lire en ligne)
↑M. Machacek, C. Jones, W. R. Forman et P. Nulsen, « Chandra Observations of Gas Stripping in the Elliptical Galaxy NGC 4552 in the Virgo Cluster », The Astrophysical Journal, vol. 644#1, , p. 155-166 (DOI10.1086/503350, Bibcode2006ApJ...644..155M, lire en ligne)
↑Alister W. Graham, « Populating the galaxy velocity dispersion – supermassive black hole mass diagram: A catalogue of (Mbh, σ) values », Publications of the Astronomical Society of Australia, vol. 25#4, , p. 167-175, table 1 page 174 (DOI10.1088/1009-9271/5/4/002, Bibcode2005ChJAA...5..347A, lire en ligne)
↑A. Beifiori, M. Sarzi, E.M. Corsini, E. Dalla Bontà, A. Pizzella, L. Coccato et F. Bertola, « UPPER LIMITS ON THE MASSES OF 105 SUPERMASSIVE BLACK HOLES FROM HUBBLE SPACE TELESCOPE/SPACE TELESCOPE IMAGING SPECTROGRAPH ARCHIVAL DATA », The Astrophysical Journal, vol. 692#1, , p. 856-868 (DOI10.1088/0004-637X/692/1/856, lire en ligne)
↑Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3, , p. 308-321 (DOI10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le )