Le village de Nassogne est une des multiples portes de l'Ardenne. La localité devrait son nom à une petite fontaine (Nassonia). L'entité s'étire entre terre de schiste et terre de grès, entre collines, plateaux et forêts, de la bordure de la Famenne (Marche) vers les bois ardennais (Saint-Hubert). C'est là que l'on peut constater la frontière climatique entre l'ensemble des régions de Belgique soumises au climat maritime et la haute Ardenne au climat proche du climat continental. Ainsi, en hiver, lorsqu'il neige à Nassogne, il pleut à Forrières et dans les environs.
L'ensemble de la commune a une économie rurale, tournée vers l'agriculture et l'exploitation des forêts (sylviculture, scieries, anciennement saboteries), vers l'élevage (moutons, vaches, porcs et cervidés) . Le tourisme de proximité venu des provinces belges s'y est développé dans la seconde moitié du XXe siècle. Le village de Forrières s'est développé différemment en raison de l'installation, dès le XIXe siècle, du chemin de fer et du développement des carrières et d'une usine de transformation de la chaux. D'autre part, un grand nombre d'habitants travaillent dans les villes.
D'abondants vestiges romains ont été retrouvés à Nassogne [3]. La localité se trouvait sur la voie qui reliait Bavay à Trèves. Des fondations romaines ont été trouvées aux lieux-dits Thier Saint-Boutay, Caumont, La Vilette, la Gatte d'or, et sous la maison communale. Des cimetières romains et mérovingiens ont été identifiés à la limite entre Nassogne et Grune.
Nassogne était probablement une grande villa de chasse des empereurs de Trèves[4]. La plupart des historiens identifient en effet la localité avec le palais de "Nasonacum" d'où l'empereur romain Valentinien 1er date quatre rescrits [5] entre 364 et 375. D'autres le situent plutôt à Jemelle (lieu-dit Malagne ou Neufchâteau) ou à proximité de Trèves.
On trouve ensuite des traces écrites à propos de Nassogne vers l'an 600. À cette époque, un moine écossais du nom de Monon vint évangéliser la région. L’histoire raconte que le missionnaire fut frappé à mort par des habitants du village voisin de Forrières, excités par les tenants du druidisme, entre 630 et 645.
Aujourd’hui, les recherches historiques et les enquêtes rassemblées par Willy Lassance [6], le spécialiste de l’archéologie, du folklore et de l’histoire de la région [7], permettent de clarifier quelque peu les circonstances et les faits. Il en est arrivé à la conclusion que cette légende a fait porter l’opprobre sans raison sur les Forrièrois pendant treize cents ans.
Vers 687, Pépin de Herstal, dit le Bref, rehaussa l'église, où le tombeau du moine écossais attirait la vénération de pèlerins, en y fondant financièrement un chapitre de chanoines, l'église devenant alors 'collégiale'.
Héraldique
La commune possède des armoiries.
Blasonnement :Coupé, au I d’argent à deux fasces d’azur au lion de gueules brochant, armé, lampassé et couronné d’or, à un lambel à cinq pendants du même brochant sur le tout ; au II de gueules à un sabot d’or.
Délibération communale : 21 juin 1990
Arrêté de l'exécutif de la communauté : 18 décembre 1991
Source du blasonnement :Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, .
Bande, un village de l'entité sis le long de la route Nationale 4, fut victime d'un massacre pendant la bataille des Ardennes. Le 24 décembre 1944, 34 jeunes hommes y furent fusillés par des S.S. en représailles des actions de la résistance ardennaise contre les troupes allemandes pendant les années de guerre.
Ruines de monuments mégalithiques (dolmen) appelés « les pierres du Diable » : Vieille ferme « Saint-Monon » où Saint Mononaurait été assassiné par des adorateurs du culte de Freyr.
Château de Grune : bâti en 1613 par Gilles de Hemricourt de Mozet, seigneur de Grune, propriété des comtes de Ramaix, une vieille famille belge remontant au XIIIe siècle aux alentours de Chièvres. Sur le porche d'entrée du château figurent les armoiries de la famille Mozet-Waha.
Maison classée de la deuxième moitié du XVIIe siècle, puits et abreuvoirs publics.
Promenade à la réserve éducative du « Ry d’Œure ».
L'ermitage Saint-Léonard : promontoire rocheux que couronne une modeste chapelle, située au sud du village. Il a été occupé jusqu'au XVIIe siècle par des ermites.
Événements
Depuis le Moyen Âge, la Procession des remuages attire, au mois de mai, une foule de pèlerins venant prier Saint Monon pour avoir une protection sur toutes les personnes et les animaux de la ferme et avoir de belles récoltes dans les champs et les cultures.