Elsa Viveca Torstensdotter Lindfors naît le à Uppsala, dans le comté d'Uppsala[3]. Fille unique[4], son père, Axel Torsten Lindfors(sv) (1884-1960), est officier[5] et sa mère, Karin Emilia Therese (née Dymling, 1895-1971), artiste peintre[1],[6],[7]. Au début des années 1920, avec ses parents, elle déménage à Stockholm[8], où son père travaille en tant qu'éditeur de lives d'art et directeur d'un centre de librairie[9]. À cinq ans, elle y est inscrite à l'école de ballet de Jeanna Falk[8].
En 1939, Viveca Lindfors joue pour la première fois dans la pièce de théâtre Anna Sophia Hedvig[8]. L'année suivante, avec ses camarades de classe Eva Henning, Anders Ek et Bengt Ekerot[12], elle participe à la pièce Diana går på jakt mise en scène par Hampe Faustman, au théâtre Nya(sv) dans lequel sa performance est saluée par la critique[8].
En 1940, elle apparaît en femme de ménage dans son premier film Snurriga familjen d'Ivar Johansson[13]. En 1941, elle décroche le rôle principal dans I paradis… de Per Lindberg, où elle apparaît debout, nue, sur un rocher pendant quelques secondes, avant de plonger dans les vagues[14]. Entre 1941 et 1942, elle est employée au théâtre dramatique, où elle est remarquée grâce aux rôles de mariée dans les pièces Noces de sang (Blodsbröllop) de Federico García Lorca (1944) et La Nuit des rois (Trettondagsafton) de William Shakespeare (1946)[10].
Dès 1942, elle se voit proposée des rôles similaires dans La Clinique jaune (Gula kliniken) d'Ivar Johansson, La Femme en noir (Anna Lans, 1943) de Rune Carlsten, Brödernas kvinna (1943) de Gösta Cederlund et surtout Appasionata (1944) d'Olof Molander[8]. Ce dernier film est projeté dans plusieurs pays, dont le Danemark et les États-Unis qui, celui-ci, émerveillés par le travail et surtout la beauté de Viveca Lindfors, lui ouvre les porte à Hollywood[8].
Hollywood
En 1946, Viveca Lindfors quitte son pays pour Hollywood, aux États-Unis, et y signe un contrat avec Warner Bros.[11], le [15]. Son premier film américain s'intitule Night Unto Night de Don Siegel, avec l'acteur Ronald Reagan[11], dont le tournage débute en septembre aux Warner Brothers Burbank Studios[16]. Ce film n'est encore distribué dans aucune salle. En , elle se montre malheureuse sur la couverture du magazine Life[17] qui relate sa « triste histoire » du fait que, même si elle a « une belle maison — dans le quartier de Tarzana (Los Angeles), deux enfants adorables et 2 000 dollars par semaine », qu'« elle en a marre » d'Hollywood et qu'elle souhaite « retourner dans son pays ou faire du théâtre »[18]. Le film sort finalement, le [19].
En 1952, son mari Don Siegel l'intègre au tournage de la comédie romantique No Time for Flowers dans le rôle d'une jeune fille qui, travaillant pour le gouvernement, tombe sous le charme d'un espion. La même année, elle déménage à New York[2]. Elle apparaît à la télévision, dans un épisode de la série télévisée Studio One.
En 1955, elle tient le rôle-titre Anastasia, une femme qui prétendait être la fille disparue du tsarNicolas II, au Broadway.
Viveca Lindfors dans la série Rawhide (1959), avec Clint Eastwood.
En 1959, elle apparaît dans un épisode de la série de westernRawhide, avec Clint Eastwood, sur la chaîne CBS.
Viveca Lindfors retrouve, en , sa ville natale, Uppsala, pour une tournée dans la pièce In Search of Strindberg[1]. Elle y meurt le , à l'âge de 74 ans, à la suite des complications de la polyarthrite rhumatoïde, et est enterrée dans le cimetière Gamla d'Uppsala(en)[1],[2].
Vie privée
Viveca Lindfors est mariée quatre fois, et a trois enfants[1],[30] :
Entre 1941 et 1943, le photographe suédois Harry Hasso(en), avec qui elle a un fils : John Tabori[31].
Entre 1954 et 1972, l'écrivain et auteur de théâtre hongrois George Tabori.
Dans les années 1940, elle file le parfait amour très médiatisé avec l'acteur suédois Georg Rydeberg[33].
Le , à 1 h 35 du matin, alors qu'elle sortait du Theater Studio avec trois amies, également actrices, dans Greenwich Village (New York), un jeune voyou agresse Viveca Lindfors, lui lacérant le visage avec un rasoir. Elle est amenée d'urgence à l'hôpital Saint Vincent pour soigner son oreille gauche ainsi que des égratignures et des ecchymoses du côté gauche de son visage : ses blessures nécessitent 28 points de suture. « Je m'en sors facilement, comparé à lui. Mon oreille est coupée, mais sa vie va être un enfer s'il ne se confronte pas à lui-même. », rassure-t-elle, s'inquiétant pour son agresseur[34].
Filmographie
Cinéma
Longs métrages
Années 1940
1940 : L'Essaim familial (Snurriga familjen) d'Ivar Johansson : Lisa
1941 : Au paradis (I paradis…) de Per Lindberg : Angelica Jansson
1941 : Si j'épousais le pasteur (Tänk, om jag gifter mig med prästen) d'Ivar Johansson : Eva Örn
1942 : Morgondagens Melodi de Ragnar Frisk : Maj-Lis Wassberg
1942 : La Clinique jaune (Gula kliniken) d'Ivar Johansson : Doris, infirmière
1942 : La Femme du péché (La donna del peccato) d'Harry Hasso : la jeune femme
↑(en) « News of the Screen », The Christian Science Monitor, , p. 5.
↑(en) « The Story of Ruth », sur American Film Institute (consulté le ).
↑(en) Anat Feinberg, Embodied Memory : The Theatre of George Tabori, Iowa, University of Iowa Press, coll. « Studies in Theatre History and Culture », (ISBN978-0-87745-686-5, lire en ligne), p. 20.