Les transports dans le département français de la Seine-Maritime sont caractérisés par le rôle majeur joué par la Seine, à la fois axe de circulation et obstacle aux communications la traversant, et par l'importance du port du Havre, l'une des principales portes d'entrée du territoire français. Si le trafic échangé avec l'Île-de-France est dense, la proximité de celle-ci explique que le département soit relativement mal desservi par les transports de voyageurs de longue distance, les Seinomarins devant généralement se rendre dans la capitale pour prendre un avion ou un TGV.
L'autoroute A13, qui relie Paris à Caen par Elbeuf et Rouen, constitue la colonne vertébrale des infrastructures routières normandes, bien qu'elle ne pénètre que brièvement en Seine-Maritime, avec plus de 90 000 véhicules/jour sur la section la plus chargée[2]. L'autoroute A131, antenne de celle-ci, permet d'atteindre Le Havre en traversant le pont de Tancarville.
L'autoroute A28, qui fait partie du grand contournement de Paris et relie Tours et Le Mans aux Hauts-de-France en passant par Rouen, possède un trafic plus faible, jusqu'à 31 000 véhicules/jour[2]. Cette autoroute s'interrompt au niveau de l'agglomération de Rouen, où la création d'un contournement autoroutier (A133-A134) est projetée.
L'autoroute A29 possède des usages diversifiés, à la fois itinéraire complémentaire de l'A28 pour les échanges Normandie / Hauts-de-France, accès au Havre depuis la Basse-Normandie par le pont de Normandie, et liaison Rouen - Le Havre avec son antenne l'A150.
Autoroute concédée et à péage, à 2x3 voies dans le département. L'autoroute passe assez loin du centre-ville de Rouen, auquel est elle reliée par l'autoroute A139 et la route nationale 138 (voir ci-dessous).
Autoroute non concédée et gratuite à 2x2 voies. Il existe au niveau de Rouen une discontinuité d'une quarantaine de kilomètres avec la partie sud-ouest de l'autoroute, concédée et payante et menant au Mans et à Tours.
Créée dans les années 1950 à partir de tronçons de la route nationale 182 et de la route nationale 14 ; renumérotée en route nationale 15 dans les années 1970 (voir ci-dessous) puis finalement déclassée en RD 6015 en 2007.
Aménagée en voie rapide à 2x2 voies sur l'essentiel de son linéaire. La section sud entre Maromme et Varneville-Bretteville (doublée par l'A151) a été déclassée en 2006 en RD 927.
Voie rapide à 2x2 voies de quelques kilomètres à la sortie de Rouen, permettant l'accès à l'A28. Le reste de l'itinéraire a été déclassé en RD 928 (au fur et à mesure de l'ouverture de l'autoroute A28 ?).
La partie de cet itinéraire située dans la Seine-Maritime a été basculée en 1972 à la RN 31, sauf les derniers kilomètres (après Gournay-en-Bray) déclassés à la même date en RD 930.
Courte 2x2 voies qui, avec l'A139 et la RN 338, relie l'A13 à Rouen. Le reste de l'itinéraire dans le département a été déclassé vers 2006 en RD 438 et RD 938.
Entre Bonnières et Rouen, renumérotée RN 13bis en 1952, puis RN 15 en 1972, puis enfin déclassée en 2005 en RD 6015. Entre Rouen et Le Havre, déclassée en RD 982.
Mise aux normes autoroutières et intégrée à l'A131 sur l'essentiel de son parcours ; seul le pont de Tancarville et ses abords immédiats appartiennent toujours à la RN 182.
Dès la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle, un important réseau de voies portuaires se met par ailleurs en place dans les ports de Rouen et Le Havre.
Comme ailleurs en France, beaucoup de lignes d'intérêt général ont fermé, parfois dès les années 1930 et sinon pendant les Trente Glorieuses. En 1967, la ligne de Paris-Saint-Lazare au Havre est électrifiée, suivie en 1984 de la ligne de Saint-Roch (Amiens) à Darnétal-Bifurcation (Rouen). Depuis, les infrastructures ferroviaires du département ont peu changé : le projet d'une ligne nouvelle Paris - Normandie revient régulièrement sur la table mais est freiné par son manque de rentabilité lié à la faible distance entre Paris et les villes desservies.
Cartes du réseau ferroviaire dans le département
Le réseau ferroviaire à son apogée en 1930.
Le réseau ferroviaire à son apogée en 1930.
Le réseau ferroviaire de nos jours.
Le réseau ferroviaire de nos jours.
Carte animée de l’évolution du réseau ferroviaire.
Carte animée de l’évolution du réseau ferroviaire.
La principale gare de voyageurs est celle de Rouen-Rive-Droite avec une fréquentation annuelle de 6 434 000 voyageurs en 2019, suivi de loin par celle du Havre (1 846 000 voyageurs)[3].
Enfin, deux lignes qui avaient fermé ont rouvert grâce à l'action des pouvoirs publics : la ligne de Saint-Denis à Dieppe (rouverte en 2013 puis électrifiée en 2021 entre Gisors et Serqueux, la ligne restant fermée au-delà de Serqueux) et la ligne de Montérolier - Buchy à Motteville (rouverte et électrifiée en 2008 uniquement pour le fret). La ligne d'Épinay - Villetaneuse au Tréport - Mers, bien que n'ayant jamais été fermée (sauf pour travaux), est dans une situation comparable, ayant été « sauvée » par d'importants travaux (2018-2020) financés par les conseils régionaux concernés.
Ces lignes sont parcourues quasi-exclusivement par des trains Nomad (TER Normandie) et des trains de fret (dont le trafic est significatif grâce aux ports de Rouen et Le Havre). À l'exception d'un aller-retour TGV quotidien vers Lyon et Marseille, les gares de Rouen et Le Havre sont parmi les plus grandes gares de France à n'être desservies par aucun train Grandes Lignes.
Lignes ferroviaires du réseau d'intérêt général dans le département
Voie unique non-électrifiée, fermée au trafic voyageurs sur toute sa longueur, ouverte au trafic de fret sauf sur son dernier kilomètre fermé à tout trafic.
Ligne ouverte seulement au trafic de fret, assurant la desserte des sites de la rive gauche du port de Rouen, et d'installations industrielles. Partiellement à double voie, électrifiée jusqu'en 2022, désormais exploitée en traction thermique.
De Rouxmenil à Envermeu : voie unique non-électrifiée, ouverte uniquement au trafic de marchandises. D'Envermeu à Penly : la voie reste exploitée mais est désormais un embranchement particulier d'EDF pour la desserte de la centrale nucléaire de Penly, qui n'appartient pas au réseau ferré national. De Penly à Eu : ligne déclassée et déferrée.
La section de cette ligne située dans le département est à voie unique non-électrifiée, parcourue uniquement par quelques trains de fret (qui y accèdent via la ligne de Rouen-Gauche à Petit-Couronne (voies des quais)). Au-delà de Saint-Pierre-lès-Elbeuf (soit approximativement la limite du département de l'Eure), la ligne est déclassée jusqu'à Louviers.
La Seine est navigable par les seuls navires fluviaux ou fluvio-maritimes jusqu'à Rouen (classe V CEMT[4]), puis par les navires tant fluviaux que maritimes de Rouen au Havre (directement en classe VII ou via le canal de Tancarville en classe V[4]).
La Seine-Maritime compte deux ports majeurs, le grand port maritime du Havre (2e port français par le tonnage) et le grand port maritime de Rouen (5e), administrativement réunis depuis 2021 dans le grand port fluviomaritime de l'axe Seine. Le trafic du port du Havre, jadis point de départ des paquebots transatlantiques, est aujourd'hui particulièrement important dans le domaine des conteneurs et des hydrocarbures, tandis que celui de Rouen est en grande partie orienté vers les céréales. L'importance de ces deux ports a une influence considérable sur l'économie et la physionomie du département : de nombreuses activités industrielles se sont installées dans l'enceinte ou à proximité de ces deux ports, d'importants aménagements ont été réalisés pour les agrandissements successifs du port du Havre, et les deux ports sont parcourus par un dense réseau de routes et de voies ferrées portuaires.
Les villes situées le long de la côte de la Manche sont pour la plupart des ports ; si la plaisance et la pêche se maintiennent dans plusieurs d'entre elles, seule Dieppe possède encore un important port de commerce.
Le département possède deux aéroports, Rouen Vallée de Seine et Le Havre-Octeville. Ces aéroports ont un trafic très faible (aucune ligne commerciale régulière), sans commune mesure avec l'importance des métropoles qu'ils desservent, ce qui s'explique notamment par la proximité de l'Île-de-France et de ses aéroports (Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly).