Antoinette Feuerwerker est l'une des filles de Paul dit Pinchas Gluck-Friedman (1886-1964) et de Henia Shipper (1887-1968), nés respectivement à Tarnów et à Przemyśl, Galicie, Autriche-Hongrie et mariés à Tarnów le 4 juillet 1910.
Ses parents quittent la Pologne pour la Belgique. De là, ils partent vivre à Zurich en Suisse (durant la Première Guerre mondiale), où ses deux sœurs Rose Warfman (née en 1916) et Hedwig [Heidi] Naftalis et son frère Salomon Gluck (1914-1944) sont nés. Ils habitent ensuite en Allemagne, et finalement à Strasbourg en France, où ils s'installent en 1921 et deviennent citoyens français, le 2 juillet 1928.
Antoinette étudie au lycée des Pontonniers[1] (aujourd'hui appelé lycée international des Pontonniers) à Strasbourg, où elle termine ses études secondaires. Après son baccalauréat (1932), elle devient étudiante à la faculté de droit, ce qui était rare pour une jeune femme, et licenciée en droit en juillet 1936. Elle travaille dans l'étude de René Capitant, un de ses professeurs à la faculté de droit. Elle termine également HEC. Pour ses études universitaires en droit et en économie, elle est boursière de l'État. Avec sa famille, elle quitte Strasbourg pour s'établir à Paris.
En , pour échapper aux nazis, alors que son mari s'est réfugié en Suisse, Antoinette Feuerwerker demeure en France avec sa fille Atara, un bébé, et se réfugie, dans un premier temps, dans un couventcatholique où elle est accueillie par sœur Marie Brenoux, la supérieure, qui sera reconnue Juste parmi les Nations en 1992[8] et par sœur Marie-Therese Berger, l'économe, qui sera également reconnue Juste parmi les Nations en 1992[9]. Elle est ensuite cachée à Lyon par Germaine Goblot[10], une enseignante.
Après guerre
Après la guerre, Antoinette Feuerwerker suit son mari aux gré des affectations de son mari dont elle est la plus proche collaboratrice: à Lyon, à Neuilly-sur-Seine, à Paris. Elle contribue à l'aventure de l'Exodus en cachant illégalement et à l'insu de son mari des pièces d'or destinées à financer l'opération[11]. Ils s'établissent ensuite à Montréal, au Canada, en 1966, avec leurs six enfants. Elle enseigne le droit et l'économie au collège français de Montréal. David Feuerwerker décède le . Elle continue à maintenir son lieu de prières (Chachmei Tzorfat, Les Sages de France), pendant plus de vingt ans.
Médaille de la santé publique, pour ses contributions à la santé publique.
Bibliographie
(en) Valery Bazarov. "In The Cross-Hairs: HIAS And The French Resistance." The Hidden Child. Vol. XXI, 2013, p. 8-11. [Published by Hidden Child Foundation/ADL, New York].
(en) JoAnn Di Georgio-Lutz & Donna Gosbee. Women and Genocide: Gendered Experience of Violence, Survival, and Resistance. Canadian Scholar's Press, 2016. (ISBN0889615829), (ISBN9780889615823) Voir, p. 96.
(en) Mitchell A and Deb Levin. This Day, February 10, In Jewish History, 2003.. Sunday, February 9, 2020[12]
David Marmonier, Histoire. Rose Warfman, figure de la Résistance juive en Corrèze et survivante de la Shoah (1916-2016). Fidélité (Bulletin des Compagnons de la Fraternité Edmond Michelet, Brive-la-Gaillarde) No. 95, avril 2018, p. 14-15.
(en) Renée Worch. Holocaust Heroines. Four Teenagers' Stories of Courage and Miraculous Survival. Feldheim Publishers: Nanuet, New York, 2016. (ISBN9781680252446). Voir le premier chapitre Rose Glick, p. 5-59.
Claude Penin. Germaine Ribière (1917-1999). Une figure majeure de la Résistance chrétienne. Presses universitaires de Limoges, 2023. (ISBN9782842878672)
↑(en) JoAnn DiGeorgio-Lutz et Donna Gosbee, Women and Genocide: Gendered Experience of Violence, Survival, and Resistance, Canadian Scholars’ Press, (ISBN978-0-88961-582-3, lire en ligne)
↑Claude Penin, Germaine Ribière (1917-1999), Une figure majeure de la Résistance chrétienne, 2023, p. 31.